Hypothèse 41 : Télémarketing
Une loi pour relancer l'économie en luttant contre la pauvreté.
Ce lundi, rentrera en vigueur une loi qui était très attendue par le secteur qui est à la fois le premier recruteur de jeunes diplômés du supérieur (avant même la restauration et le nettoyage) : le télémarketing. Dès la semaine prochaine, il ne sera plus autorisé de ne pas répondre à un appel téléphonique émis d'un des numéros spéciaux accordés aux grandes sociétés du secteur.
Concrêtement, le Gouvernement réservera 9 numéros courts (de 3501 à 3509) à des prestataires déjà sélectionnés, non seulement sur leur taille mais aussi sur leur engagement pour la création d'un monde meilleur, plus égalitaire et à hauts niveaux de diversité et d'ouverture à l'autre. Toute personne ne répondant pas à un appel en provenance d'un de ces numéros devra prouver qu'elle avait une raison légale impérative de le faire. Sont reconnues comme excuses valides le fait de conduire un véhicule ou d'être en train de manipuler des matières dangereuses dans le cadre de son métier.
On s'en souvient, les débats avaient été vifs lors du vote de cette loi, mais finalement c'est l'argument de l'emploi qui l'a emporté, après qu'un équilibre ait été trouvé. Des députés d'extrême-droite avaient en effet publiquement craint que la population se sente "harcelée" par des dizaines d'appels téléphoniques par jour. La Ministre avait su les recadrer : "Seules 9 sociétés pourront bénéficier des numéros courts, et, si la personne appelée respecte la loi et répond à chaque fois, elles ne pourront passer chacune que 3 appels par jours, soit un total fixé dans la loi de 27 appels par jour. On est très loin des dizaines que vous craignez, et cela d'autant plus que nous avons limité l'étendue horaire des appels de 7h à 22h !"
L'amende d'un montant de 50% d'un mois de SMIC net avait aussi été critiquée par certains qui la trouvaient disproportionnée alors que 90% de la population active du secteur privé est au salaire minimum. Mais là encore, la Ministre avait su convaincre : "La question de la pauvreté des salariés du secteur privé ne pourra être résolue que par la croissance économique, et c'est la voie que nous avons choisie pour notamment, comme le Président l'a toujours promis, garantir la retraite des fonctionnaires. En offrant au premier employeur de France les moyens de réussir, c'est à la pauvreté que nous nous attaquons."
Le Président de la Chambre Professionnelle des Télémarketeurs, Sondeurs, et Vendeurs Téléphoniques (CPTSVT) s'est félicité de cette loi qu'il a présentée comme un premier pas important : "Nous nous attendons à ce que beaucoup plus répondent maintenant que c'est une obligation fixée par la loi. Mais il en restera toujours qui même après avoir répondu ne voudront pas profiter de nos offres privilèges, ce qui aura un impact direct sur l'emploi chez nos clients, et donc ira à l'encontre des objectifs de tous. C'est à cela que qu'une loi que nous souhaitons très prochaine devra s'attaquer."
©Philippe Gouillou - Vendredi 13 décembre 2019