Définition française du viol : mise à jour
L'opposition au rapport sexuel n'entre plus dans la définition du viol : le désir de la femme suffit.
Comme remarqué par Eric Verhaeghe, la définition du viol en France semble avoir pris une nouvelle dimension avec l'affaire Solveig Halloin vs. Philippe Caubère :
"Mais chez l’accusatrice, la notion de viol semble se confondre avec la notion de libido. Cette synonymie progressivement nourrie dans les esprits est un sujet majeur pour notre époque: progressivement, c’est le procès du désir et de sa liberté qui est dressé par d’improbables accusatrices. L’argument de l’emprise est ici terrible. Manifestement, la FEMEN était fascinée par cette vedette de théâtre… et elle semble décidée aujourd’hui à reprocher à la vedette la fascination qu’il exerçait sur elle.
C’est peut-être d’ailleurs le principal procès qui est dressé ici: celui de la fascination qu’un homme peut exercer sur une femme."
Jusqu'à maintenant le viol nécessitait deux critères :
- Qu'il y ait rapport sexuel
- Qu'une des personnes y ait été forcée
Cette définition posait déjà de nombreuses difficultés, notamment de communication (une femme qui ne veut pas mais ne montre aucun signe de refus, voire est positivement active, est-elle violée ?), et de timing (une femme qui regrette des jours ou des années après un rapport consenti a-t-elle été violée ?), mais le "non-consentement", exprimé ou non, était consubstanciel au viol.
Cette nouvelle affaire ne vient pas seulement supprimer ce critère de refus, mais ajouter que l'envie active de la femme est elle-même une preuve du viol, voire une circonstance aggravante :
- Quand la femme ne veut pas : c'est un viol
- Quand la femme veut : c'est un viol (par emprise)
Il s'agit d'une évolution majeure qui vient singulièrement compliquer la situation des hommes qui pourront maintenant se faire attaquer (condamner ?1) pour des rapports consentis : on voudrait séparer les sexes et préparer les femmes à être bâchées qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Comme on ne peut que s'adapter à cette nouvelle évolution, j'ai créé un petit flowchart pour aider chacun à s'y retrouver (cliquer sur l'image pour l'agrandir) :
Pour rappel :
Le Viol Inversé n'est pas un viol d'un homme par une femme, mais le refus par un homme de rapports sexuels : il est décrit comme une marque de pouvoir par les hommes, condamnable
L'Hyperféminité est définie par Parent et al. (2018) comme : "considérer la sexualité féminine comme une forme de « marchandise » et s’attendre à un comportement dominant chez les hommes". Elle avait été présentée sur Evopsy : Hyperféminité et coercicion sexuelle
On y remarquera que, comme le Viol Inversé n'est pas encore juridiquement reconnu, le rapport sexuel reste une condition du viol : cela ne durera certainement pas et une mise à jour prochaine du flowchart est à prévoir.
Liens
Nouvelle flambée d’inquisition féministe en France. Eric Verhaeghe. Décider & Entreprendre.19 avril 2018
Hyperféminité et coercicion sexuelle. Philippe Gouillou. Evopsy. 28 mars 2018
Madones, putains, hijab. Philippe Gouillou. Evopsy. 31 Decembre 2003
Le comédien Philippe Caubère blanchi des accusations de viol. Sara Ghibaudo. France Inter. 18 février 2019
Historique des versions
Date | Description |
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24 février 19 | Complément à note1 : classement sans suite |
23 avril 18 | Correction de style + Hyperféminité |
22 avril 18 | Première mise en ligne |
Notes
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Il faudra attendre le résultat du procès.
MàJ (24-02-19) : Finalement le parquet a classé sans suite :La plaignante a reconnu pendant l'enquête qu’elle n’avait jamais exprimé son refus de la relation sexuelle qu’ils ont eue en 2010. Elle a mis son manque de réaction sur le compte de "l’emprise" que le comédien aurait exercé sur elle, qui se rêvait comédienne ou dramaturge. Mais pour le parquet, "l’admiration professionnelle, voire la fascination, que Mme Halloin vouait à M. Caubère ne peut, s’agissant d’une relation entre adultes, être considérée comme une emprise intellectuelle, l’ayant privée de son libre arbitre, constitutive d’une contrainte au sens pénal".
France Inter
©Philippe Gouillou - Dimanche 22 avril 2018