Traduction du discours WEF 2025 de Javier Milei

©Philippe Gouillou - Samedi 25 janvier 2025

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Traduction de la transcription mise en ligne sur le site du World Economic Forum du discours de Javier Milei au World Economic Forum 2025, le 23 janvier.


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Rappel : La traduction de son discours de 2024 est en ligne sur ce site : Traduction du discours au WEF 2024 de Javier Milei

Sommaire : Traduction depuis la version anglaise - Version anglaise

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Un an après, le discours de Javier Milei au WEF 2025 renforce celui de 2024 (traduction sur ce site) : de par son changement de situation (il est maintenant reconnu), il cherche désormais moins à vendre sa solution qu'à en détailler la méthodologie.

Les points essentiels sont :

  • Il n'est plus seul : il annonce une alliance :

    "de l’étonnant Elon Musk à cette féroce dame italienne, ma chère Giorgia Meloni ; de Bukele au Salvador à Viktor Orbán en Hongrie ; de Benjamin Netanyahu en Israël à Donald Trump aux États-­Unis"

    Nous vivons actuellement en effet une nouvelle scission du monde, entre les pays libres et ceux soumis à l'oligarchie, laquelle fera tout pour conserver son pouvoir, quitte à "suicider" l'Occident. C'est le thème de mon Billet Éco 42 "Dérégulation" qui paraîtra ce jeudi 30 janvier 2025 dans Monaco Business News (MBN).

  • Il dénonce le Wokisme comme le grand danger actuel, celui qui a tout perverti (féminisme, immigration, etc.) et qui va nous mener à un avenir dystopique :

    "Et quel genre de société le wokisme peut-il créer ? Une société qui remplacerait le libre-échange de biens et de services par la distribution arbitraire des richesses sous la menace des armes. Une société qui remplacerait les communautés libres par la collectivisation forcée. Une société qui remplacerait le chaos créatif du marché par l’ordre stérile et sclérosé du socialisme. Une société remplie de ressentiment où il n’y aurait que deux types de personnes : ceux qui sont des contribuables nets, d’un côté, et ceux qui sont des bénéficiaires de l’État, de l’autre.
    Et je ne parle pas ici de ceux qui reçoivent l'aide sociale parce qu'ils n'ont pas assez à manger. Je parle des grandes entreprises privilégiées, des banquiers qui ont été renfloués pendant la crise des subprimes, de la majorité des médias, des centres d'endoctrinement déguisés en universités, de la bureaucratie d'État, des syndicats, des organisations sociales et des entreprises de connivence qui prospèrent grâce aux impôts payés par les individus qui travaillent dur.
    Je parle du monde décrit par Ayn Rand dans Atlas Shrugged, qui est malheureusement devenu une réalité. C'est un système où le grand gagnant est la classe politique, qui devient à la fois arbitre et partie prenante de ce jeu de redistribution."

    Lors de sa conférence organisée par la Identity and Democracy Foundation au Parlement Européen le 29 mars 2023 (traduction sur ce site), James Lindsay avait montré que le Wokisme est une "espèce" du Marxisme qui a évolué pour attaquer l'Occident et qui a la Chine, et notamment la Révolution Culturelle Maoïste Chinoise (1966-68s), comme modèle :

    "Le Wokisme, c’est le maoïsme avec des caractéristiques américaines.
    (.....)
    "Le Wokisme est le Marxisme qui a évolué pour attaquer l'Occident. Si vous ne comprenez pas cela, vous n'agirez pas correctement, vous ne le soignerez pas, et il conquerra vos pays, il conquerra toute l'Europe, et nous aurons un très très long avenir durable et inclusif avec absolument aucune liberté, parce que l'objectif est de faire de nous ce qu'ils appellent des Citoyens du Monde."

    Javier Milei l'a parfaitement compris et il l'exprime clairement dans son discours :

    "C'est sur cette base que s'est construit le wokisme, une idéologie de pensée monolithique soutenue par diverses institutions dont le but est de pénaliser la dissidence, le féminisme, la diversité, l'inclusion, l'équité, l'immigration, l'avortement, l'environnementalisme, l'idéologie du genre, entre autres. Ce sont toutes les différentes têtes d'une même bête qui visent à justifier l'expansion de l'État par l'appropriation et la déformation de nobles causes."

  • Parmi les exemples qu'il cite, on peut remarquer que sa critique du féminisme radical :

    "Le féminisme radical est une distorsion du concept d’égalité. Même dans sa forme la plus bienveillante, il est redondant – l’égalité devant la loi existe déjà en Occident. Tout le reste n’est qu’une quête de privilèges, ce que recherche véritablement le féminisme radical, en dressant la moitié de la population contre l’autre moitié, alors qu’elles devraient toutes deux être du même côté."

    correspond à cette citation de Thomas Sowell :

    "Si vous croyez à l'égalité des droits, que signifient les "droits des femmes", les "droits des homosexuels", etc. Soit ils sont redondants, soit ils constituent une violation du principe de l'égalité des droits pour tous."

    et y rajoute le concept de "Privilège", lequel est précisément défini dans la Base Éco 31 qui paraîtra ce jeudi 30 janvier 2025 dans Monaco Business News (MBN).

Du fait du "miracle argentin", c'est-à-dire les succès économiques de Javier Milei en seulement un an, la presse ne peut pas être aussi critique que l'année dernière, mais en même temps elle ne peut pas cautionner un discours s'attaquant à ceux qu'elle est là pour défendre (voir : Base Éco 27 : Qu'est-ce que l'actualité ?). Aussi, dans Les Echos (23 janvier 2025), Jean-Marc Vittori parle d'un "incroyable discours", "encore plus provocateur", et dans Libération (23 janvier 2025), Jean-Christophe Féraud ressasse la propagande usuelle avec tous les mots-clés qu'il faut :

"L’Argentin Javier Milei en roue libre ultralibérale, anti-«woke» et réactionnaire à Davos"
"Le président argentin s’est lâché devant le patronat réuni en Suisse pour le Forum économique mondial. Dans une violente charge contre «le socialisme», il a déroulé ses obsessions libertariennes, antiféministes et homophobes."

On sait que ce type d'invectives est extrêmement efficace auprès d'une grande part de la population française, celle qui croit avoir une "pensée indépendante" quand elle les répète. Il faut donc s'attendre à ce que la France ne choisise pas le camp de la liberté, mais fasse au contraire tout pour remettre au pas les pays européens dissidents (Italie, Hongrie) afin de sauver l'oligarchie actuellement au pouvoir.

Traduction depuis la version anglaise

Bonjour à tous. Combien de choses ont changé en si peu de temps. Il y a un an, je me tenais ici devant vous, seul, et j'ai dit certaines vérités sur l'état du monde occidental qui ont suscité une certaine surprise et un certain étonnement chez une grande partie de l'establishment politique, économique et médiatique de l'Occident.

Et je dois admettre que, d’une certaine manière, je le comprends. Le président d’un pays qui, à cause d’un échec économique systématique depuis plus de 100 ans, à cause de sa position de faiblesse dans les grands conflits mondiaux, et à cause de sa fermeture au commerce, a perdu pratiquement toute importance internationale au fil des ans.

Un président d’un tel pays se tenait sur cette scène et disait au monde entier qu’il avait tort, qu’il était voué à l’échec, que l’Occident s’était égaré et qu’il fallait le réorienter.

Le président de ce pays, l’Argentine, n’était pas un homme politique, il n’avait aucun soutien législatif, aucun soutien des gouverneurs, des chefs d’entreprise ou des médias. Dans ce discours, devant vous, je vous ai dit que c’était le début d’une nouvelle Argentine, que l’Argentine avait été infectée par le socialisme depuis trop longtemps et qu’avec nous elle allait à nouveau embrasser les idées de liberté – un modèle que nous résumons comme la défense de la vie, de la liberté et de la propriété privée.

Et je vous ai aussi dit que d’une certaine manière, l’Argentine était le « fantôme des Noëls occidentaux à venir », car nous avions déjà vécu tout ce que vous traversiez et nous savions déjà comment cela finirait. Un an plus tard, je dois dire que je ne me sens plus aussi seul.

Je ne me sens pas seul, car le monde a adopté l'Argentine. L'Argentine est devenue un exemple mondial de responsabilité budgétaire, d'engagement à honorer ses obligations et, bien évidemment, d'engagement à résoudre le problème de l'inflation.

Nous sommes également un exemple d’une nouvelle façon de faire de la politique, qui consiste à dire la vérité aux gens en face et à avoir confiance qu’ils comprendront.

Je ne me sens pas seul non plus, car au cours de cette année, j’ai trouvé des alliés dans ce combat pour les idées de liberté aux quatre coins du monde – de l’étonnant Elon Musk à cette féroce dame italienne, ma chère Giorgia Meloni ; de Bukele au Salvador à Viktor Orbán en Hongrie ; de Benjamin Netanyahu en Israël à Donald Trump aux États­-Unis – lentement une alliance internationale s’est formée entre toutes ces nations qui, comme la nôtre, veulent être libres et croient aux idées de liberté.

Et petit à petit, ce qui semblait être l’hégémonie absolue de la gauche woke dans la politique et les institutions éducatives, dans les médias, dans les organisations supranationales, ou même dans des forums comme Davos, a commencé à s’effondrer. Et j’espère que les idées de liberté commencent à émerger.

Aujourd'hui, je suis venu vous dire que notre bataille n'est pas encore gagnée. Et même si l'espoir renaît, il est de notre devoir moral et de notre responsabilité historique de démanteler l'édifice idéologique d'un wokisme maladif, jusqu'à ce que nous ayons réussi à reconstruire notre cathédrale historique, jusqu'à ce que nous ayons fait en sorte que la majorité des pays occidentaux embrassent à nouveau les idées de liberté.

Tant que nos idées ne seront pas la monnaie courante dans les salles d'événements comme celui-ci, nous ne pourrons pas baisser la garde. Car je dois dire que des forums comme celui-ci ont été les protagonistes et les promoteurs du sinistre programme du wokisme qui fait tant de mal au monde occidental.

Si nous voulons changer les choses, si nous voulons vraiment défendre les droits des citoyens, nous devons commencer par leur dire la vérité. Et la vérité, c'est qu'il y a quelque chose de profondément erroné dans les idées qui ont été promues dans des forums comme celui-ci. Et j'aimerais prendre quelques minutes aujourd'hui pour en discuter.

Aujourd'hui, rares sont ceux qui nieront que des vents de changement soufflent en Occident. Il y a ceux qui résistent au changement, ceux qui l'acceptent à contrecœur mais l'acceptent quand même. Il y a les nouveaux convertis qui apparaissent lorsqu'ils le considèrent comme inévitable. Et enfin, il y a ceux d'entre nous qui ont lutté toute leur vie pour que le changement arrive.

Chacun d’entre vous saura à quel groupe il appartient. Il y a sûrement un peu de chaque groupe dans cet auditoire, mais vous reconnaîtrez tous sûrement que les temps de changement frappent à nos portes.

Les moments historiques de changement ont une caractéristique unique. Ce sont des moments où les formules en vigueur depuis des décennies s’épuisent. Les méthodes autrefois considérées comme les seules à pouvoir faire les choses n’ont plus de sens et ce qui, pour beaucoup, semblait être des vérités incontestables est finalement remis en question. Ce sont des moments où les règles sont réécrites et où l’on récompense donc ceux qui ont le courage de prendre des risques.

Mais une grande partie du monde libre préfère encore le confort de ce qui lui est familier, même si cela peut être la mauvaise voie. Et ils persisteront à appliquer les recettes de l’échec, et le grand fardeau qui est le dénominateur commun entre les pays et les institutions qui échouent est le virus mental de l’idéologie woke.

C'est la grande épidémie de notre époque qu'il faut éradiquer. C'est le cancer dont nous devons nous débarrasser. Cette idéologie a colonisé les institutions les plus importantes du monde, des partis politiques et des gouvernements des principales nations occidentales aux organisations de gouvernance mondiale, en passant par les ONG, les universités et les médias.

Elle a également donné le ton au débat mondial au cours des dernières décennies. Tant que nous n’éliminerons pas cette idéologie odieuse de notre culture, de nos institutions et de nos lois, la civilisation occidentale – et même l’espèce humaine – ne pourront pas revenir sur la voie du progrès exigée par notre esprit pionnier.

Il est essentiel de briser ces chaînes idéologiques si nous voulons entrer dans un nouvel âge d’or. C’est pourquoi je voudrais aujourd’hui consacrer quelques minutes à briser ces chaînes.

Mais parlons d'abord de ce pour quoi nous nous battons. L'Occident représente le summum de la réussite humaine sur le terreau fertile de son héritage gréco­romain et de ses valeurs judéo-chrétiennes.

La défaite définitive de l'absolutisme a semé les graines d'un phénomène sans précédent dans l'histoire. Le libéralisme a inauguré une nouvelle ère de l'existence humaine et, dans le cadre d'un nouveau cadre moral et philosophique qui plaçait la liberté individuelle au-dessus des caprices des tyrans, l'Occident a pu libérer la capacité créatrice de l'homme, initiant un processus de création de richesses sans précédent.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Jusqu'en 1800, le PIB par habitant dans le monde est resté pratiquement constant. Mais à partir du XIXe siècle, grâce à la révolution industrielle, le PIB par habitant a été multiplié par 20, ce qui a permis de sortir 90 % de la population mondiale de la pauvreté, alors même que la population mondiale a été multipliée par huit.

Et cela n'a été possible que grâce à une convergence de valeurs fondamentales, le respect de la vie, de la liberté et de la propriété, qui ont permis le libre-échange, la liberté d'expression, la liberté de religion et les autres piliers de la civilisation occidentale. En outre, notre esprit faustien inventif, explorateur et pionnier, qui teste constamment les limites du possible, et c'est un esprit pionnier qui est aujourd'hui représenté, entre autres, par mon cher ami Elon Musk, qui a été injustement vilipendé par l'idéologie du wokisme ces derniers jours pour un geste innocent qui reflète simplement son enthousiasme et sa gratitude envers les gens.

En résumé, nous avons inventé le capitalisme sur la base de l’épargne, de l’investissement, du travail et du réinvestissement, et du travail acharné. Nous avons réussi à multiplier par dix ou par cent, voire par mille, chaque travailleur, leur productivité surmontant ainsi le piège malthusien. Pourtant, à un moment donné du XXe siècle, nous nous sommes égarés et les principes libéraux qui nous avaient rendus libres et prospères ont été trahis.

Une nouvelle classe politique, animée par des idéologies collectivistes et profitant des temps de crise, a vu là une occasion idéale d’accumuler du pouvoir. Toutes les richesses créées jusqu’alors par le capitalisme et à l’avenir seraient redistribuées par le biais d’un système de planification centralisée, déclenchant ainsi un processus dont nous subissons aujourd’hui les conséquences désastreuses.

En promouvant un programme socialiste tout en opérant insidieusement dans le cadre du paradigme libéral, cette nouvelle classe politique a déformé les valeurs du libéralisme, remplaçant ainsi la liberté par la libération, en utilisant le pouvoir coercitif de l’État pour redistribuer la richesse créée par le capitalisme.

Leur justification était l’idée sinistre, injuste et odieuse de justice sociale, complétée par des cadres théoriques marxistes visant à libérer les individus de leurs besoins. Et au cœur de ce nouveau système de valeurs se trouve le principe fondamental selon lequel l’égalité devant la loi ne suffit pas, car il existe des injustices systémiques cachées qui doivent être corrigées, une idée qui sert de mine d’or aux bureaucrates qui aspirent à la toute-puissance.

Et c'est là, fondamentalement, le problème du wokisme, le résultat d'un renversement des valeurs occidentales. Chacun des piliers de notre civilisation a été remplacé par une version déformée d'elle-même, par divers mécanismes de subversion culturelle.

Les droits négatifs à la vie, à la liberté et à la propriété ont été transformés en une liste artificielle et infinie de droits positifs. Ce fut d'abord l'éducation, puis le logement, et ensuite des absurdités comme l'accès à Internet, le football télévisé, le théâtre, les soins cosmétiques et une infinité d'autres désirs qui ont été transformés en droits humains fondamentaux.

Des droits qui, bien sûr, sont payants et qui ne peuvent être garantis que par l'expansion infinie de l'État odieux. En d'autres termes, nous sommes passés du concept de liberté comme protection fondamentale de l'individu contre l'intervention du tyran au concept de libération par l'intervention de l'État.

C'est sur cette base que s'est construit le wokisme, une idéologie de pensée monolithique soutenue par diverses institutions dont le but est de pénaliser la dissidence, le féminisme, la diversité, l'inclusion, l'équité, l'immigration, l'avortement, l'environnementalisme, l'idéologie du genre, entre autres. Ce sont toutes les différentes têtes d'une même bête qui visent à justifier l'expansion de l'État par l'appropriation et la déformation de nobles causes.

Examinons quelques-unes de ces idées. Le féminisme radical est une distorsion du concept d’égalité. Même dans sa forme la plus bienveillante, il est redondant – l’égalité devant la loi existe déjà en Occident. Tout le reste n’est qu’une quête de privilèges, ce que recherche véritablement le féminisme radical, en dressant la moitié de la population contre l’autre moitié, alors qu’elles devraient toutes deux être du même côté.

Nous en sommes même arrivés à la normalisation du fait que dans de nombreux pays soi-disant civilisés, si l'on tue une femme, on parle de féminicide. Et cela entraîne une peine plus lourde que si l'on tue un homme simplement en raison du sexe de la victime – ce qui fait que la vie d'une femme vaut légalement plus que celle d'un homme.

Et qu'ils portent la bannière de l'écart salarial entre les sexes. Mais quand on regarde les données, il est clair qu'il n'y a pas d'inégalité pour le même travail, mais plutôt que la plupart des hommes ont tendance à choisir des professions mieux rémunérées que la plupart des femmes.

Cependant, ils ne se plaignent pas du fait que la plupart des détenus sont des hommes, ou que la plupart des plombiers sont des hommes, ou que la plupart des victimes de vol ou de meurtre sont des hommes – et encore moins la majorité des personnes mortes à la guerre.

Mais si vous soulevez ces points dans les médias ou même sur ce forum, vous êtes considéré comme un misogyne simplement parce que vous défendez un principe élémentaire de la démocratie moderne et de l'État de droit, à savoir l'égalité devant la loi. Et bien sûr, vous défendez également les données.

Le wokisme se manifeste également par un environnementalisme radical et sinistre et par le programme sur le changement climatique. Préserver notre planète pour les générations futures est une question de bon sens. Personne ne veut vivre dans une décharge.

Mais une fois de plus, le wokisme a réussi à pervertir cette idée fondamentale. De la préservation de l’environnement pour le plaisir des humains, nous sommes passés à un environnementalisme fanatique, où nous, les humains, sommes considérés comme un cancer à éradiquer et le développement économique n’est guère plus qu’un crime contre la nature.

Et pourtant, lorsque nous affirmons que la Terre a déjà traversé cinq cycles de changement brusque de température, et que pendant quatre de ces cycles, l'homme n'était même pas là, on nous traite de « partisans de la Terre plate » afin de discréditer nos idées, même si la science et les données sont de notre côté.

Ce n’est pas une coïncidence si ces mêmes groupes sont les principaux promoteurs du programme sanglant et meurtrier de l’avortement, un programme conçu sur la base du postulat malthusien selon lequel la surpopulation détruira la Terre et que nous devons donc mettre en œuvre une forme de contrôle de la population.

En fait, cela a été porté à un tel extrême qu'aujourd'hui sur Terre, nous commençons à voir un taux de croissance démographique qui commence à ressembler à un problème et à parler d'un travail qu'ils ont fait en promouvant l'avortement.

Ces forums promeuvent l’agenda LGBT, en essayant d’imposer l’idée que les femmes sont des hommes et les hommes des femmes simplement en fonction de la perception qu’ils ont d’eux-mêmes. Et ils ne disent rien du cas où un homme se déguise en femme et tue son adversaire sur un ring de boxe, ou lorsqu’un détenu prétend être une femme et finit par agresser sexuellement des femmes en prison.

En fait, il y a quelques semaines à peine, les gros titres de la presse internationale parlaient du cas de deux Américains homosexuels qui défendaient les valeurs de la diversité sexuelle et qui ont été condamnés à 100 ans de prison pour avoir abusé et filmé leurs enfants adoptés pendant plus de deux ans.

Je veux être clair, quand je parle de maltraitance, ce n’est pas un euphémisme car dans ses formes les plus extrêmes, l’idéologie du genre est carrément une maltraitance envers les enfants. Ce sont des pédophiles. Je veux donc savoir qui pourrait soutenir ce genre de comportement.

Des enfants en bonne santé sont irrémédiablement blessés par des traitements hormonaux et des mutilations, comme si un enfant de cinq ans pouvait consentir à de telles choses, et si sa famille n’est pas d’accord, il y aura toujours des agents de l’État prêts à intervenir en faveur de ce qu’ils appellent l’intérêt supérieur de l’enfant.

Et croyez-moi, les expériences scandaleuses menées au nom de cette idéologie criminelle seront condamnées et assimilées à celles commises dans les périodes les plus sombres de notre histoire. Et derrière cette multitude de pratiques odieuses se cache l’éternel récit victimaire, toujours prêt à lancer des accusations d’homophobie, de transphobie et autres termes inventés, dont le seul but est de faire taire ceux d’entre nous qui osent dénoncer ce scandale – dont les autorités nationales et internationales sont complices.

Pendant ce temps, dans nos entreprises, nos institutions publiques et nos établissements d’enseignement, le mérite a été mis de côté au profit de la doctrine de la diversité, ce qui représente une régression vers les systèmes aristocratiques du passé.

Les quotas sont inventés pour toutes les minorités que les politiciens peuvent imaginer, ce qui finit par saper l'excellence des institutions. Le wokisme a également déformé la question de l'immigration, la libre circulation des biens et des personnes étant un pilier fondamental du libéralisme.

Nous le savons tous. L’Argentine, les États­-Unis et bien d’autres pays sont devenus grands grâce aux immigrants qui ont quitté leur pays d’origine à la recherche de nouvelles opportunités. Mais nous sommes passés d’une logique d’attraction des talents étrangers pour favoriser le développement à une logique d’immigration massive, dictée non pas par des intérêts nationaux mais par un sentiment de culpabilité.

L’Occident étant censé être la cause profonde de tous les maux de l’histoire du monde, il doit se racheter en ouvrant ses frontières à tous, ce qui conduit à une forme de colonisation inversée qui s’apparente à un suicide collectif.

Voilà donc comment on voit aujourd’hui des images de hordes d’immigrés qui maltraitent, agressent, voire tuent des citoyens européens dont le seul péché est de ne pas adhérer à une religion particulière. Mais quand quelqu’un remet en question ces situations, on les qualifie immédiatement de racistes, de xénophobes, voire de nazis.

Le wokisme a pénétré nos sociétés si profondément, promu par des institutions comme celle-ci, qu’il a même conduit à remettre en question le concept même de sexe biologique à travers l’influence désastreuse de l’idéologie du genre, ce qui a entraîné une intervention étatique encore plus grande par le biais de législations absurdes – comme l’obligation pour l’État de financer des traitements hormonaux et des interventions chirurgicales coûteux pour satisfaire la perception de soi de certains individus.

Ce n’est qu’aujourd’hui que nous commençons à voir les effets de toute une génération qui a mutilé son corps, encouragée par une culture du relativisme sexuel, et ces personnes devront passer toute leur vie en traitement psychiatrique pour faire face à ce qu’elles se sont fait. Pourtant, personne n’ose parler de ces problèmes. De plus, la grande majorité d’entre elles ont également été soumises aux perceptions erronées d’elles-mêmes d’une petite minorité.

Et le wokisme cherche également à détourner notre avenir car, en dominant les facultés des universités les plus prestigieuses du monde, il façonne les élites de nos pays à rejeter et à nier la culture, les idées et les valeurs qui ont fait notre grandeur, endommageant davantage notre tissu social.

Quel avenir pourrons-nous si nous enseignons à nos jeunes à avoir honte de notre passé ? Tout cela s’est développé au cours des dernières décennies, après la chute du mur de Berlin.

Il est curieux que les nations libres aient commencé à s'autodétruire lorsqu'elles n'avaient plus d'adversaires à vaincre. La paix nous a affaiblis. Nous avons été vaincus par notre propre complaisance. Toutes ces aberrations et d'autres que nous ne pouvons énumérer faute de temps sont les menaces qui pèsent aujourd'hui sur l'Occident.

Et malheureusement, ce sont ces croyances que des institutions comme celle-ci promeuvent depuis 40 ans, et personne ici ne peut feindre l'innocence. Depuis des décennies, on vénère une idéologie sinistre et meurtrière, comme s'il s'agissait d'un veau d'or, qui remue ciel et terre pour l'imposer à l'humanité.

Et cette organisation, ainsi que les organismes supranationaux les plus influents, ont été les idéologues de cette barbarie. Les organismes multilatéraux de crédit ont été des instruments d'extorsion, tandis que de nombreux gouvernements nationaux, et en particulier l'Union européenne, ont joué le rôle de bras armé de ces organisations.

N'est-il pas vrai qu'en ce moment même, au Royaume-Uni, des citoyens sont emprisonnés pour avoir dénoncé des crimes atroces commis par des migrants musulmans, crimes que le gouvernement cherche à dissimuler ? Ou bien les bureaucrates de Bruxelles n'ont-ils pas suspendu les élections en Roumanie simplement parce qu'ils n'aimaient pas le parti vainqueur ?

Face à chacun de ces débats, la première stratégie du wokisme est de discréditer ceux d’entre nous qui remettent en question ces choses, d’abord en nous étiquetant, puis en nous réduisant au silence. Si vous êtes blanc, vous devez être raciste. Si vous êtes un homme, vous devez être misogyne ou faire partie du patriarcat. Si vous êtes riche, vous devez être un capitaliste cruel. Si vous êtes hétérosexuel, vous devez être hétéronormatif, homophobe ou transphobe.

Pour chaque défi, ils ont une étiquette et tentent de vous réprimer par la force ou par des moyens légaux. Car derrière la rhétorique de la diversité, de la démocratie et de la tolérance qu’ils prônent si souvent, se cache en réalité leur désir flagrant d’éliminer la dissidence, la critique et, en fin de compte, la liberté, afin de pouvoir continuer à défendre un modèle dont ils sont les principaux bénéficiaires.

N'avons-nous pas entendu récemment comment certaines autorités européennes de premier plan, plutôt rouges, devrais-je dire, ont ouvertement lancé des appels à la censure. En fait, il n'y a pas de censure, mais plutôt cette idée qu'il faut faire taire ceux qui ne participent pas à l'idéologie woke.

Et quel genre de société le wokisme peut-il créer ? Une société qui remplacerait le libre-échange de biens et de services par la distribution arbitraire des richesses sous la menace des armes. Une société qui remplacerait les communautés libres par la collectivisation forcée. Une société qui remplacerait le chaos créatif du marché par l’ordre stérile et sclérosé du socialisme. Une société remplie de ressentiment où il n’y aurait que deux types de personnes : ceux qui sont des contribuables nets, d’un côté, et ceux qui sont des bénéficiaires de l’État, de l’autre.

Et je ne parle pas ici de ceux qui reçoivent l'aide sociale parce qu'ils n'ont pas assez à manger. Je parle des grandes entreprises privilégiées, des banquiers qui ont été renfloués pendant la crise des subprimes, de la majorité des médias, des centres d'endoctrinement déguisés en universités, de la bureaucratie d'État, des syndicats, des organisations sociales et des entreprises de connivence qui prospèrent grâce aux impôts payés par les individus qui travaillent dur.

Je parle du monde décrit par Ayn Rand dans Atlas Shrugged, qui est malheureusement devenu une réalité. C'est un système où le grand gagnant est la classe politique, qui devient à la fois arbitre et partie prenante de ce jeu de redistribution.

Je le répète, la classe politique est un arbitre et une partie prenante, une partie intéressée dans cette redistribution. Bien entendu, celui qui redistribue est celui qui garde la part du lion. Et malgré les différences cosmétiques entre les divers partis politiques, ils partagent des intérêts, des partenaires, des accords et un engagement inébranlable à maintenir le statu quo.

C’est pourquoi je les appelle tous le parti de l’État, un système qui se cache derrière une rhétorique bien intentionnée affirmant que le marché échoue et que c’est à eux de corriger ces échecs par la réglementation, la force et la bureaucratie.

Mais il n’existe pas de défaillances du marché. Je le répète, les défaillances du marché n’existent pas. Le marché étant un mécanisme de coopération sociale dans lequel les droits de propriété sont échangés de manière volontaire, le concept même de défaillance du marché est une contradiction dans les termes.

La seule chose que cette intervention aboutit à créer, c’est de nouvelles distorsions dans le système des prix, ce qui entrave à son tour le calcul économique, l’épargne et l’investissement – conduisant finalement à encore plus de pauvreté ou à un réseau de réglementations odieuses, comme c’est le cas en Europe, qui tue la croissance économique.

Comme je le dis souvent dans mes discours, si vous pensez qu'il y a une défaillance du marché, allez voir si l'État n'est pas impliqué. Et si vous constatez que ce n'est pas le cas, vérifiez à nouveau car vous vous êtes trompé.

Pour cette même raison, puisque le wokisme n’est rien d’autre qu’un plan systématique du parti d’État pour justifier l’intervention de l’État et augmenter les dépenses publiques, cela signifie que notre première et principale mission – si nous voulons vraiment récupérer le progrès de l’Occident et construire un nouvel âge d’or – doit être la réduction drastique de la taille de l’État.

Non seulement dans chacun de nos pays, mais aussi par la réduction drastique de toutes les organisations supranationales, car c'est la seule façon d'éradiquer ce système pervers qui draine ses ressources pour rendre aux contribuables ce qui leur appartient, et de mettre fin à la vente de faveurs. Il n'y a pas de meilleure méthode pour mettre fin à la bureaucratie d'État que de ne pas avoir la possibilité de vendre de telles faveurs.

Les fonctions de l'État doivent à nouveau se limiter à la défense du droit à la vie, à la liberté et à la propriété. Toute autre fonction que l'État assumerait se ferait aux dépens de son rôle fondamental et conduirait inévitablement au « Léviathan omniprésent » dont nous souffrons tous aujourd'hui.

Nous assistons aujourd’hui à l’épuisement global du système qui nous domine depuis plusieurs décennies. Comme cela s’est produit en Argentine, le reste du monde assiste à l’approfondissement du seul conflit véritablement pertinent de ce siècle et de tous les précédents : celui entre les citoyens libres et la caste politique qui s’accroche à l’ordre établi, en redoublant d’efforts pour censurer, persécuter et détruire.

Heureusement, partout dans le monde libre, une majorité silencieuse s’organise. Et dans tous les recoins de notre hémisphère, l’écho de ce cri de liberté résonne. Nous sommes face à un changement d’ère, un basculement copernicien, la destruction d’un paradigme et la construction d’un autre.

Et si des institutions influentes au niveau mondial comme celle-ci souhaitent tourner la page et participer de bonne foi à ce nouveau paradigme, elles devront assumer le rôle joué au cours des dernières décennies, en reconnaissant devant la société le Mea culpa qui leur est demandé.

Pour conclure, je souhaite m'adresser directement aux dirigeants du monde, à tous ceux qui dirigent aussi bien les États nationaux que les grands groupes économiques et les organisations internationales influentes, qu'ils soient présents ici aujourd'hui ou qu'ils nous écoutent depuis chez eux.

Les formules politiques des dernières décennies, auxquelles j’ai fait référence dans ce discours, ont échoué et s’effondrent sous leur propre poids. Cela signifie que penser comme tout le monde, lire ce que tout le monde lit et dire ce que tout le monde dit ne peut que conduire à l’erreur. Même si beaucoup persistent à vouloir marcher vers le précipice.

Le scénario des 40 dernières années est révolu, et lorsqu’un système s’épuise, l’histoire s’ouvre à nous. C’est pourquoi je dis à tous les dirigeants mondiaux qu’il est temps de rompre avec ce scénario. Il est temps d’être audacieux. Il est temps d’oser réfléchir et d’oser écrire nos propres vers.

Car lorsque les idées et les récits du présent disent tous la même chose – et qu’ils disent les mauvaises choses – être courageux signifie se tenir en dehors du temps. Cela signifie regarder en arrière, ne pas se laisser éblouir par le transitoire, perdre de vue l’universel. Cela signifie se réapproprier des vérités qui étaient évidentes pour nos ancêtres et qui sont au cœur du succès de la civilisation occidentale, mais que le régime de pensée monolithique des dernières décennies a persécutées comme s’il s’agissait d’hérésies.

Comme l’a dit Churchill, plus on regarde loin en arrière, plus on a de chances de voir loin en avant. En d’autres termes, nous devons renouer avec les dix vérités oubliées de notre passé, démêler les nœuds du présent et faire un pas de plus en avant en tant que civilisation vers l’avenir.

Et que vois-je quand je regarde en arrière ? Que nous devons à nouveau embrasser la dernière thèse éprouvée du succès économique et social. C'est le modèle de la liberté, à nouveau embrasser les idées de liberté. Un retour au libertarisme.

C'est ce que nous faisons en Argentine. C'est ce que fera, j'en suis sûr, le président Trump dans la nouvelle Amérique. Et c'est ce à quoi nous invitons toutes les grandes nations du monde libre à faire si elles veulent arrêter à temps ce qui est clairement un chemin qui mène à la catastrophe.

En fin de compte, ce que je propose, c'est de rendre à l'Occident sa grandeur aujourd'hui. Aujourd'hui, comme il y a 215 ans, l'Argentine a brisé ses chaînes et nous invite, comme le proclame notre hymne national, à entendre le cri sacré : « Liberté, liberté, liberté ! Que les forces du ciel soient avec nous. »

Merci beaucoup à tous et vive la liberté, bon sang.

Version anglaise

Source : Davos 2025: Special Address by Javier Milei, President of Argentina. World Economic Forum. Jan 23, 2025

Good morning everyone. And how much has changed in such a short time. A year ago, I stood here before you, alone, and spoke some truths about the state of the Western world that were met with some surprise and astonishment by much of the political, economic and media establishment of the West.

And I must admit that, in a way, I understand it. A president from a country that, as a result of systematic economic failure for more than 100 years, as a result of having the country taken weak stances in major global conflicts, and as a result of us having closed ourselves off to trade, we had lost practically all international significance over the years.

A president of such a country stood on this stage and told the entire world that they were wrong, that they were headed for failure, that the West had gone astray, and that it needed to be redirected.

The president of that country, Argentina, who was not a politician, who had no legislative support, no backing from governors, business leaders or media groups. In that speech, here standing before you, I told you it was the beginning of a new Argentina, that Argentina had been infected with socialism for far too long, and that with us it would once again embrace the ideas of freedom – a model that we summarize as the defence of life, liberty and private property.

And I also told you that in a way, Argentina was the "ghost of Western Christmases yet to come", because we had already experienced everything you were going through, and we already knew how it would end. A year later, I must say that I no longer feel so alone.

I don't feel alone, because the world has embraced Argentina. Argentina has become a global example of fiscal responsibility, of commitment to honouring our obligations and, obviously, a commitment to solve the inflation problem.

Also, we are an example of a new way of doing politics, which is about telling people the truth to their faces and trusting that they will understand.

Nor do I feel alone because over the course of this year, I have found allies in this fight for the ideas of freedom in every corner of the world – from the amazing Elon Musk to that fierce Italian lady, my dear Giorgia Meloni; from Bukele in El Salvador to Viktor Orbán in Hungary; from Benjamin Netanyahu in Israel to Donald Trump in the United States – slowly an international alliance has been forming among all those nations which, like ours, want to be free and believe in the ideas of liberty.

And slowly, what once seemed like the absolute global hegemony of the woke left in politics and educational institutions, in the media, in supranational organizations, or even in forums like Davos, has begun to crumble. And I hope for the ideas of freedom is starting to emerge.

Today I've come here to tell you that our battle is not yet won. And although hope has been rekindled, it is our moral duty and our historical responsibility to dismantle the ideological edifice of sickly wokeism, until we have succeeded in rebuilding our historical cathedral, until we have ensured that the majority of Western countries once again embrace the ideas of liberty.

Until our ideas become the common currency in the halls of events such as this one, we can't let our guard down. Because I must say that forums like this one have been protagonists and promoters of the sinister agenda of wokeism that is doing so much damage to the Western world.

If we want to change, if we truly want to defend the rights of citizens, we must first begin by telling them the truth. And the truth is that there is something badly mistaken about the ideas that have been promoted through forums such as this one. And I would like to take a few minutes today to discuss some of them.

Today, few will deny that winds of change are blowing in the West. There are those who resist change, those who grudgingly accept it, but accept it nonetheless. There are the new converts who appear when they see it as inevitable. And finally, there's those of us who have fought all of our entire lives for change to arrive.

Each one of you will know which group you belong to. Surely there may be a bit of each within this auditorium, but you will all surely recognize that the times of change are knocking on our doors.

Historic moments of change have a unique characteristic. The times when formulas that have been in place for decades become exhausted. The methods once considered the only way of doing things cease to make sense and what, to many, seemed unquestionable truths is finally called into question. These are times when the rules get rewritten, and therefore these are times that reward those who have the courage to take risks.

But much of the free world still prefers the comfort of what is familiar, even though it may be the wrong path. And they will insist on applying the recipes of failure and the great burden that is the common denominator among the countries and institutions that are failing is the mental virus of woke ideology.

This is the great epidemic of our time that must be cured. This is the cancer we need to get rid of. This ideology has colonized the world's most important institutions – from the political parties and governments of leading Western nations to global governance organizations, even NGOs, universities and media outlets.

It has also set the tone of the global conversation over the past decades. Until we remove this abhorrent ideology from our culture, our institutions and our laws, Western civilization – and even the human species – will not be able to return to the path of progress demanded by our pioneering spirit.

It is essential to break these ideological chains if we want to usher in a new golden age. That is why today I would like to take a few minutes to breaking those chains.

But first, let's talk about what we are fighting for. The West represents the pinnacle of human achievement on the fertile ground of its Greco-Roman heritage and Judeo-Christian values.

The seeds of something unprecedented in history were sown after definitively overcoming absolutism. Liberalism inaugurated a new era in human existence, and within the new moral and philosophical framework, which placed individual liberty above the whims of tyrants, the West was able to unleash man's creative capacity, initiating an unprecedented process of wealth generation.

The data speaks for itself. Until the year 1800, the world's per capita GDP remained virtually constant. However, from the 19th century onwards, and thanks to the Industrial Revolution, per capita GDP multiplied by 20, lifting 90% of the global population out of poverty, even though the population itself increased eightfold.

And this was only possible thanks to a convergence of fundamental values, respect for life, liberty and property, which enabled free trade, freedom of speech, freedom of religion and the other pillars of Western civilization. In addition, our inventive Faustian exploratory, pioneering spirit, which is constantly testing the limits of what is possible, and that's a pioneering spirit that today is represented, among others, by my dear friend Elon Musk, who has been unjustly vilified by the wokism ideology in recent days for an innocent gesture that simply reflects his enthusiasm and gratitude towards people.

In summary, we invented capitalism on the basis of saving, investment, labour and reinvestment, and hard work. We got every worker to multiply tenfold or 100-fold, or why not even a 1,000-fold? Their productivity thus overcoming the Malthusian trap. Yet at some point in the 20th century, we lost our way and the liberal principles that had made us free and prosperous were betrayed.

A new political class, driven by collectivist ideologies and taking advantage of times of crisis, saw the perfect opportunity to accumulate power. All the wealth created by capitalism until then and into the future would be redistributed through some scheme of centralized planning, setting in motion a process whose disastrous consequences we are suffering today.

By promoting a socialist agenda while insidiously operating within the liberal paradigm, this new political class distorted the values of liberalism, and so they replaced freedom with liberation, using the coercive power of the state to redistribute the wealth created by capitalism.

Their justification was the sinister, unjust and abhorrent idea of social justice, complemented by theoretical Marxist frameworks aimed at liberating individuals from their needs. And at the core of this new value system lies the fundamental premise that equality before the law is not enough, as hidden systemic injustices exist which must be rectified, an idea that serves as a gold mine for bureaucrats who aspire to omnipotence.

And this is fundamentally, fundamentally what wokeism is about, the result of the reversal of Western values. Each of our civilization's pillars has been replaced by a distorted version of itself through various mechanisms of cultural subversion.

Negative rights to life, liberty and property were transformed into an artificially and artificial and endless list of positive rights. First it was education, then housing, and from then on, absurdities like access to the internet, televised football, theatre, cosmetic treatments and an endless number of other desires that were turned into fundamental human rights.

Rights that, of course, someone has to pay for, and which can only be guaranteed through the infinite expansion of the abhorrent state. In other words, we moved from the concept of freedom as the fundamental protection of the individual against the intervention of the tyrant to the concept of liberation through state intervention.

On this foundation, wokeism was built – an ideology of monolithic thinking upheld by various institutions whose purpose is to penalize dissent, feminism, diversity, inclusion, equity, immigration, abortion, environmentalism, gender ideology, among others. These are all various heads of the same beast aimed at justifying the state's expansion through the appropriation and distortion of noble causes.

Let us look at some of these. Radical feminism is a distortion of the concept of equality, even in its most benevolent form, it is redundant – as equality before the law already exists in the West. Everything else is a quest for privileges, which is what radical feminism truly seeks, pitting half of the population against the other half, when they should both be on the same side.

We have even got to the point of normalizing the fact that in many supposedly civilized countries, if you kill a woman, it is called femicide. And this carries more serious punishment than if you kill a man simply based on the sex of the victim – legally making a woman's life be worth more than that of a man.

Accept our marketing cookies to access this content. These cookies are currently disabled in your browser. Accept cookies And that they carry the banner of the gender-based wage gap. But when you look at the data, it is clear that there is no inequality for the same work, but rather that most men tend to choose better paying professions than most women.

However, they don't complain about the fact that most prison inmates are men, or that most plumbers are men, or that most victims of robbery or murder are men – let alone the majority of people who have died in wars.

But if you raise these points in the media or even at this forum, you are considered a misogynist simply for defending an elementary principle of modern democracy and the rule of law, which is equality before the law. And of course, defending the data as well.

Wokism also manifests in sinister radical environmentalism and the climate change agenda, preserving our planet for future generations is a matter of common sense. No-one wants to live in a landfill.

But once again, wokeism has managed to pervert this fundamental idea. From preserving the environment for human enjoyment, we have shifted to a fanatical environmentalism, where we humans are seen as a cancer that must be eradicated and economic development is considered little more than a crime against nature.

And yet, when we argue that the Earth has already gone through five abrupt temperature change cycles, and that during four of those men was not even around, we are called ‘Flat Earthers’ in order to discredit our ideas, even though science and the data are on our side.

It is no coincidence that these same groups are the main promoters of the bloody, murderous abortion agenda, an agenda designed on the basis of the Malthusian premise that overpopulation will destroy the Earth, and that we must therefore implement some form of population control.

In fact, this has been carried to such an extreme that today on Earth we start to see a population growth rate starting to look like a problem and talk about a job they've done by promoting abortion.

And these forums promote the LGBT agenda, attempting to impose the idea that women are men and men are women simply based on self-perception. And they say nothing about when a man dresses as a woman and kills his opponent in a boxing ring, or when a male prison inmate claims to be a woman and ends up sexually assaulting women in prison.

In fact, just a few weeks ago, there were headlines around the world regarding the case of two gay Americans who championed the banners of sexual diversity and were sentenced to 100 years in prison for abusing and filming their adopted children for more than two years.

I want to be clear when I say abuse, this is no euphemism because in its most extreme forms, gender ideology is outright child abuse. They are paedophiles. So, I want to know who would support that kind of behaviour.

Healthy children are being irreversibly harmed through hormone treatments and mutilation, as if a five-year-old child could possibly consent to such things, and should their family not agree to this, there will always be state agents ready to step in in favour of what they call the best interests of the child.

And believe me, the scandalous experiments in the name of this criminal ideology will be condemned and likened to those committed in the darkest periods in our history. And covering this multitude of abhorrent practices is the eternal victimhood narrative, always ready to hurl accusations of homophobia, transphobia and other fabricated terms, whose sole purpose is to silence those of us who dare to expose the scandal – one of which both national and international authorities are complicit.

Meanwhile, in our businesses, public institutions and educational establishments, merit has been cast aside in favour of the doctrine of diversity, which represents a regression to the aristocratic systems of the past.

Quotas are invented for every minority politicians can come up with, which ends up undermining the excellence of institutions. Wokeism has also distorted the issue of immigration, the free movement of goods and people is a fundamental pillar of liberalism.

We know this well. Argentina, the United States and many other countries became great thanks to immigrants who left their homelands in search of new opportunities. However, we have shifted from attracting foreign talent to foster development to now embracing mass immigration, driven not by national interests but by guilt.

Since the West is supposedly the root cause of all of the world's evils in history, it must redeem itself by opening its borders to everyone, which leads to a form of reverse colonization that resembles collective suicide.

So, this is how we now see images of hordes of immigrants who abuse, assault, or even kill European citizens, whose only sin was not adhering to a particular religion. But when someone questions these situations, they are immediately labelled racists, xenophobic or even Nazis.

Wokeism has penetrated our societies so deeply, promoted by institutions like this one, that it has even led to questioning the very concept of biological sex through the disastrous influence of gender ideology, which has resulted in even greater state intervention through absurd legislation – such as the state having to fund expensive hormone treatments and surgeries to fulfil the self-perception of certain individuals.

Only now are we beginning to see the effects of an entire generation that has mutilated their bodies, encouraged by a culture of sexual relativism, and these people will have to spend their entire lives in psychiatric treatment to cope with what they have done to themselves. Yet no one dares to speak about these issues. Not only that, but the vast majority have also been subjected to the misguided self-perceptions of a tiny minority.

And wokeism also seeks to hijack our future because by dominating the faculties of the world's most prestigious universities, it is shaping the elites of our countries to reject and deny the culture, ideas and values that made us great, further damaging our social fabric.

What future do we have if we are teaching our young people to feel ashamed of our past? All of this was incubated and increasingly developed over the past decades, after the fall of the Berlin Wall.

Curious enough, free nations began to self-destruct when they no longer had adversaries to defeat. Peace made us weak. We were defeated by our own complacency. All these and other aberrations which we can't enumerate due to time constraints, are the threats that today endanger the West.

And unfortunately, these are the beliefs that institutions like this one have been promoting for 40 years, and no one here can feign innocence. For decades, there has been a worship of a sinister and murderous ideology, as if it were a golden calf, moving heaven and Earth to impose it on humanity.

And this organization, along with the most influential supranational bodies, have been the ideologues of this barbarity. Multilateral lending organizations have been instruments of extortion, while many national governments, and especially the European Union, have acted as their armed wing.

Is it not true that right now, as we speak, in the UK citizens are being imprisoned for exposing horrifying crimes committed by Muslim migrants, crimes that the government seeks to conceal? Or didn't the bureaucrats in Brussels suspend Romania's elections simply because they didn't like the party that had won?

Faced with each of these discussions, wokeism’s first strategy is to discredit those of us who challenge these things first by labelling us and then by silencing us. If you're white, you must be racist. If you're a man, you must be a misogynist or part of the patriarchy. If you're rich, you must be a cruel capitalist. If you're heterosexual, you must be heteronormative, homophobic or transphobic.

For every challenge, they have a label, and then they try to suppress you by force, or through legal means. Because beneath the rhetoric of diversity, democracy and tolerance that they so often preach, what truly lies is their blatant desire to eliminate dissent, criticism and ultimately freedom, so they can continue to uphold a model in which they are the main beneficiaries.

Haven't we heard only recently how certain European leading authorities and quite reddish, I should say, actually have made open appeals to censorship. Actually, there is no censorship, but rather this idea that you need to silence those who don't partake in the woke ideology.

And what kind of society can wokeism create? A society that replaced the free exchange of goods and services with the arbitrary distribution of wealth at gunpoint. One that replaced free communities with forced collectivization. One that replaced the creative chaos of the market with the sterile and sclerotic order of socialism. A society filled with resentment where there are only two types of people – those who are net taxpayers, on the one hand, and those who are beneficiaries of the state on the other.

And by this, I don't refer to those who receive social assistance because they don't have enough to eat. I'm talking about the privileged corporations, the bankers who were bailed out during the sub-prime crisis, the majority of media outlets, the indoctrination centres disguised as universities, the state bureaucracy, the unions, social organizations and the crony businesses that thrive off the taxes paid by hard-working individuals and taxpayers.

I'm talking about the world described by Ayn Rand in Atlas Shrugged, which unfortunately has become a reality. It is a system where the big winner is the political class, which becomes both a referee and stakeholder in this redistribution game.

I say it again, the political class is a referee and stakeholder, an interested party in this redistribution. Of course, the one who redistributes is the one who keeps the lion's share. And despite the cosmetic differences between various political parties, they share interests, partners, deals and an unshakable commitment to maintaining the status quo.

That is why I call them all the party of the state, a system that hides behind well-meaning rhetoric claiming that the market fails and that they are the ones responsible for correcting the failures through regulations, force and bureaucracy.

But there is no such thing as market failures. Market failures, I say this again, do not exist. Since the market is a mechanism of social cooperation where property rights are voluntarily exchanged, the very concept of market failures is a contradiction in terms.

The only thing such intervention achieves is the creation of new distortions within the price system, which in turn hinders economic calculation, savings and investment – ultimately leading to even more poverty in its wake or a mesh of abhorrent regulations, such as is the case in Europe, which kills economic growth.

As I often say in my speeches, if you believe there is a market failure, go and check to see if the state is not involved. And if you find that it isn't, check again because you got it wrong.

For this same reason, since wokism is nothing more than a systematic plan by the party of the state to justify state intervention and increase public spending, this means that our first and foremost mission – if we truly want to reclaim the West's progress and build a new golden era – has to be the drastic reduction in the size of the state.

Not only in each of our countries, but also the drastic reduction of all supranational organizations, as this is the only way to root out this perverse system, draining its resources in order to give back to taxpayers what belongs to them, and to put an end to the sale of favours. There is no better method to end state bureaucracy than to have no opportunity for such favours to be sold in the first place.

The functions of the state must once again be limited to defending the right to life, liberty and property. Any other function the state assumes will come at the expense of its fundamental role and will inevitably lead to the ‘omnipresent Leviathan’ that we all suffer under today.

Today we are witnessing the global exhaustion of this system that has dominated us for the past few decades. Just as has happened in Argentina, the rest of the world is seeing the deepening of the only truly relevant conflict of this century, and of all previous ones – the conflict between free citizens and the political caste that clings to the established order, doubling down on its efforts aimed at censorship, persecution and destruction.

Fortunately, throughout the free world, a silent majority is organizing. And in every corner of our hemisphere, the echo of this freedom cry resonates. We are facing a change of era, a Copernican shift, the destruction of a paradigm and the construction of another.

And if globally influential institutions like this one wish to turn over a new leaf and participate in good faith in this new paradigm, it will have to take responsibility for the role played over the past decades, acknowledging to society the Mia culpa that is being demanded of them.

To conclude, I wish to speak directly to the world's leaders, to all those who lead both national states, and also to major economic groups and influential international organizations, whether present here today or listening from their homes.

The political formulas of the past decades, which I have referred to in this speech, have failed and are now collapsing under their own weight. This means that thinking like everyone else does, reading what everyone else reads, and saying what everyone else says, can only lead to error. Even though many still insist on marching towards the precipice.

The script of the last 40 years has run out, and when a system runs out, history opens up. That is why, to all global leaders, I say it is time to break free from that script. It is time to be bold. It is time to dare to think and to dare to write our own verses.

Because when the ideas and narratives of the present all say the same thing – and they say the wrong things – being brave means standing outside of time. It means looking backwards, not being dazzled by the transient, losing sight of the universal. It means reclaiming truths that were obvious to our ancestors and that are at the core of Western civilization success, but which the regime of monolithic thinking of recent decades has persecuted as if they were heresies.

As Churchill once said, the farther back you can look, the farther forward you are likely to see. In other words, we must reconnect with the forgotten truths of our past, to untangle the knots of the present and take the next step forward as a civilization towards the future.

And what do I see when I look back? That we must once again embrace the last proven thesis of economic and social success. This is the model of freedom, once again embracing the ideas of freedom. Going back to libertarianism.

That's what we're doing in Argentina. That is what I trust President Trump will do in the new America. And this is what we invite all the great nations of the free world to do if they wish to halt in time what is clearly a path leading to catastrophe.

So ultimately, what I'm proposing is that we make the West great again today. Today, just as 215 years ago, Argentina has broken its chains and invites us – as our national anthem declares – invites us, all mortals of the world to hear the sacred cry: ‘Freedom, freedom, freedom! May the forces of heaven be with us.’

Thank you all very much and long live freedom, damn it.

©Philippe Gouillou - Samedi 25 janvier 2025


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Gouillou, Philippe (2021) : "Traduction du discours WEF 2025 de Javier Milei". Evoweb. Samedi 25 janvier 2025. https://evoweb.net/blog2/20250125-milei-wef-traduction.htm
[Traduction du discours WEF 2025 de Javier Milei](https://evoweb.net/blog2/20250125-milei-wef-traduction.htm "Evoweb : Traduction du discours WEF 2025 de Javier Milei (Samedi 25 janvier 2025)"). Philippe Gouillou. *Evoweb*. Samedi 25 janvier 2025