Le bonheur, une question neuronale ?

©Philippe Gouillou - Jeudi 31 décembre 2015

Tags : Psychologie - Sciences

Petit encadré paru dans le Monaco Business News n° 54 en complément d'une interview de Maurice Cohen, organisateur du salon Monaco Business, sur le bonheur au travail.


Une toute nouvelle étude vient de montrer un lien direct entre la taille du precuneus, une zone du cortex, et le degré de bonheur perçu (Sato et al., 2015). La corrélation n'est pas parfaite mais reste saissante : sur les 51 personnes testées, seules celles qui montraient un volume suffisant de cette zone atteignaient les plus hauts niveaux de bonheur. Sommes-nous alors condamnés par la biologie ? Comment augmenter notre bonheur ?

Les liens entre richesse et bonheur apparaissent complexes. Par exemple, disposer d'un plus haut revenu peut réduire la tristesse quotidienne, mais n'augmente pas le bonheur quotidien (Kushlev et al., 2015). Gagner une grosse somme d'argent en un coup n'augmentera pas non plus le bonheur à long terme, ce qu'il faut c'est bénéficier d'une augmentation régulière (Bayer & Juessen, 2015).

Les liens entre bonheur et beauté sont eux plus évidents : un client est plus satisfait de son achat quand le service lui a été rendu par une personne physiquement attirante (Söderlund & Julander, 2009), et le bonheur d'une épouse augmente avec sa différence de taille avec son mari, l'effet se poursuivant pendant 18 ans (Sohn, 2016).

Comment faire alors pour être heureux ? Waturu Sato remarque que la méditation a justement pour effet d'accroître le precuneus : peut-être une solution à développer. Le bonheur est en effet important pour la réussite : un leader heureux obtient de meilleurs résultats de son équipe (Chi et al., 2011).

Références

Chi, N.-W., Chung, Y.-Y., & Tsai, W.-C. (2011). How Do Happy Leaders Enhance Team Success? The Mediating Roles of Transformational Leadership, Group Affective Tone, and Team Processes. Journal of Applied Social Psychology, 41(6), 1421–1454. doi:10.1111/j.1559-1816.2011.00767.x

Söderlund, M., & Julander, C.-R. (2009). Physical attractiveness of the service worker in the moment of truth and its effects on customer satisfaction. Journal of Retailing and Consumer Services, 16(3), 216–226. doi:10.1016/j.jretconser.2008.11.008

Sato, W., Kochiyama, T., Uono, S., Kubota, Y., Sawada, R., Yoshimura, S., & Toichi, M. (2015). The structural neural substrate of subjective happiness. Scientific Reports, 5, 16891. doi:10.1038/srep16891

Bayer, C., & Juessen, F. (2015). Happiness and the Persistence of Income Shocks. American Economic Journal: Macroeconomics, 7(4), 160–187. doi:10.1257/mac.20120163

Kushlev, K., Dunn, E. W., & Lucas, R. E. (2015). Higher Income Is Associated With Less Daily Sadness but not More Daily Happiness. Social Psychological and Personality Science. doi:10.1177/1948550614568161

Sohn, K. (2016). Does a taller husband make his wife happier? Personality and Individual Differences, 91, 14–21. doi:10.1016/j.paid.2015.11.039

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©Philippe Gouillou - Jeudi 31 décembre 2015


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Citation de cette page :

Gouillou, Philippe (2021) : "Le bonheur, une question neuronale ?". Evoweb. Jeudi 31 décembre 2015. https://evoweb.net/blog2/20151231-bonheur-neuronal.htm
[Le bonheur, une question neuronale ?](https://evoweb.net/blog2/20151231-bonheur-neuronal.htm "Evoweb : Le bonheur, une question neuronale ? (Jeudi 31 décembre 2015)"). Philippe Gouillou. *Evoweb*. Jeudi 31 décembre 2015