Gauche-Droite : quel positionnement pour draguer ?
Homme, vous cherchez à optimiser vos chances en séduction par un positionnement efficace et cohérent sur tous ses aspects : devez-vous vous positionner à droite ou à gauche de l'échiquier politique ?
C'est une question qui peut surprendre, et même paraître saugrenue : une orientation politique est un choix de société personnel, qui ne devrait rien avoir à faire avec la simple chasse au sexe féminin. Mais, si l'on considère d'un coté le Young Male Syndrome et le Ratio de Mesquida, et de l'autre la constatation que nos chers ex-soixante-huitards se sont tous embourgeoisés (sauf bien sûr ceux qui y ont échoué), on ne peut plus ne pas mettre un lien entre les opinions politiques de jeunesse et la recherche d'un partenaire d'accouplement. Mettre en avant la constatation que la distinction gauche/droite n'a plus la même importance qu'auparavant ne serait pas non plus suffisant pour critiquer cette question : certes, la segmentation politique a changé, le vocabulaire aussi, mais pas les idées. Un jeune homme qui se veut efficace, formé au marketing, a donc tout intérêt à se poser sérieusement, concrètement, cette question.
Le cas le plus simple est celui où vous avez défini votre cible, et en connaissez l'orientation politique : il suffit alors d'être de son coté, avec bien sûr quelques points mineurs de désaccord (qui feront croire à votre liberté de pensée), la seule difficulté étant de bien choisir des désaccords mineurs.
Si la cible est inconnue, le positionnement sera plus difficile. Le premier critère à prendre en compte sera alors l'avis de la majorité : si, pour une raison ou une autre, vous n'êtes pas alors en position d'imposer votre originalité, le plus prudent sera d'être de son coté. Tout autre choix vous exposerait au mieux à quelques débats intellectuels épuisants, et au pire à quelques commotions : ni l'un ni l'autre ne sont bienvenus comme introduction à une drague efficace.
Tout se complique encore plus quand vous ne connaissez même pas l'environnement où évoluent vos cibles potentielles. Dans ce cas, vous ne pourrez jamais être assuré d'être du bon coté, et devez vous attendre à, un jour ou l'autre, vous retrouver avec le positionnement le plus difficile, celui de l'opposant. Comment faire ?
Et bien, une fois de plus, l'Evopsy peut vous y aider.
Nous savons que, même si cette dichotomie est moins importante que celle existant chez les femmes (Madone/Putain), les hommes sont répartis en deux catégories : les Dads (hommes affectifs, féminins, prêts à s'impliquer dans l'éducation des enfants et à offrir leurs ressources à la femme qu'il aura choisi) et les Cads ("mufles", hommes masculins, virils, plus à même d'être infidèles et peu fiables). Les deux positionnements ont des avantages, et des inconvénients. En règle générale, les femmes préfèrent s'afficher avec des Dads (sauf celles qui ont une très grande confiance en elles, qui croient pouvoir mater des Cads) : c'est le positionnement le plus prudent.
Pour ce faire, il vous faudra donc montrer que vous vous sentez prêt à offrir toutes vos ressources, à les mettre à l'entière disposition de la femme que vous choisirez. Vous n'êtes pas un égoïste, mais un être sensible, qui ressent les souffrances des autres, et cherche à y apporter des solutions visibles. Et pour le faire savoir, vous participez aux "luttes" de ceux qui souffrent, êtes prêts à vous déplacer au Larzac pour le montrer, à défiler dans Paris et à participer à tous les débats démocratiques de masse où vous votez en faveur de l'égalité de tous.
N'hésitez pas à en faire trop : vous n'êtes pas le seul sur ce créneau, et il vous faut vous faire remarquer. L'idéal serait que vous obteniez un rôle de leader de l'égalité de tous, c'est ce qui plait le plus. Le problème cependant est que si à trente ans passé vous êtes toujours positionné sur le partage des ressources des autres, votre positionnement Dad risque d'être un peu trop marqué pour les demoiselles qui chercheront quelqu'un à l'avenir plus souriant.
Aussi, mon conseil serait de suivre un modèle simple lié à l'âge. Sauf si un argument particulier vous permet de faire autrement (exemple : un héritage substanciel, un nom prestigieux, etc.) ou vous impose de faire autrement (exemple : passif militant trop connu ou emploi dans un bastion cégétiste, à La Poste, à l'EDF, à l'Education Nationale, etc.), cette chronologie simple vous assurera les plus grands succès :
Moins de 25 ans : Extrême gauche anti-américaine.
Vous êtes un jeune homme ouvert au monde et aux souffrances de tous ceux qui souffrent, vous vous impliquez dans le Camp de la Paix, et êtes prêt à le montrer. Votre cible doit sentir à quel point vous saurez mettre toute votre énergie à son service à elle.De 25 à 30 ans : Orientation progressive vers le PS.
Vous avez un peu vieilli, et déjà les jeunes vous snobent. Il est temps de montrer que vous avez mûri, que vous savez que les choses sont plus compliquées qu'elles ne le paraissent à ceux qui ne savent pas, bref, que vous êtes quelqu'un de responsable. Un passage progressif du tutoiement généralisé au vouvoiement plus chic doit accompagner cette progression.30 ans et plus : dépend de votre succès professionnel :
En cas d'échec (fonctionnaire, employé, etc.) : PS.
Vous avez su rester quelqu'un avec un grand coeur. Vous n'avez pas oublié les souffrances de tous ceux qui souffrent, et manifestez avec tous les mouvements de soutiens aux défavorisés. Vous manifestez aussi pour la sauvegarde de votre emploi, et la protection des droits de douane. Lisez Libé ou Le Monde, selon votre entourage. Pour faire intellectuel, regardez Arte.En cas de succès (entrepreneur, cadre supérieur, etc.) : UMP.
Vous avez su prendre vos responsabilités, et êtes quelqu'un d'impliqué dans la vie économique : la France tourne grâce à vous. Les rêves des "gauchistes" sont illusoires, et vous avez su les dépasser (pas seulement les rêves, mais les gauchistes aussi).
Et bien sûr, si une personne mal intentionnée, jalouse de votre succès, vous reproche ces variations, citez-lui Talleyrand ("Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent"), ou montrez-lui les sondages qui lui prouveront que votre évolution n'a strictement rien d'exceptionnelle, que vous avez fait exactement comme tout le monde.
©Philippe Gouillou
25 décembre 2003
©Philippe Gouillou - 25 décembre 2003