Blog 2003 : compétition sexuelle
Sélection de 6 posts : Vocabulaire : pudeur (15-12-03) - Sans compétition sexuelle (13-12-03) - The Goal of a Bitch (06-12-03) - Comment être politiquement correct ? (27-11-03) - Avez-vous une vie sexuelle épanouie ? (19-11-03) - Soirée prostitution (16-11-03)
Voir aussi sur Evopsy : Madones, putains, hijab
Vocabulaire : pudeur
J'ai un produit à vendre qui n'est pas terrible, disons qu'il remplit bien son usage mais qu'il existe beaucoup mieux sur le marché pour quasiment le même prix. Mon problème principal est que les gens qui ont testé mon produit ne veulent plus le garder, ou du moins pas au prix demandé (une location très longue durée). Il faut donc que j'arrive à leur faire signer le contrat, avant qu'ils aient tout déballé, et pour cela il faut que j'augmente la valeur ressentie du produit. Problème marketing classique.
J'ai donc tout d'abord beaucoup joué sur l'emballage. Grâce à quelques accessoires de marque, trouvables facilement, mon produit parait beaucoup mieux que ce qu'il est. Parfois, je lui donne même un coté sexy, et ça marche : nombreux sont ceux qui demandent plus de renseignements, s'ils peuvent essayer avant d'acheter. C'est là la deuxième phase de ma stratégie : interdire cet essai préalable. C'est le plus difficile, aussi j'ai décidé de m'associer avec des concurrents qui n'ont pas de meilleurs produits que moi, pour imposer cette règle. Ensemble, nous représentons une très grande part de l'offre, il est difficile pour un client de nous éviter. Cette force du nombre plus une bonne campagne de publicité, et il est obligé de se plier à nos désirs.
Tout marcherait très bien s'il n'y avait pas une autre concurrence, celle de ceux qui ont refusé de s'associer avec nous, en disant que leurs produits de meilleure qualité n'ont absolument pas besoin de se cacher. Ce n'est d'ailleurs pas toujours vrai, leurs produits ne sont pas toujours meilleurs que les notres, et ceux qui le sont effectivement apparaissent de toute façon trop chers pour nos clients potentiels. Notre vrai problème vient plutôt des produits qui nous sont équivalents, mais que leurs promoteurs ont décidé de montrer tels quels, et de laisser essayer. La clientèle aime bien essayer, et nous perdons de nombreux contacts.
Nous, les victimes de ces traitres, nous avons donc décidé de nous constituer en lobby, et nous allons demander une loi pour protéger la libre-concurrence sur ce marché : qu'il soit interdit de déballer le produit avant achat.
Philippe Gouillou
lundi 15 décembre 2003
Sans compétition sexuelle
La compétition sexuelle est dangereuse : de nombreux morts et blessés chaque année, des conflits coalitionnels qui mènent à des guerres meurtrières, une violence contre les femmes omniprésente, bref : pour créer un monde idéal il n'y a pas d'autre choix que de l'interdire.
C'est le raisonnement qu'ont fait les promoteurs d'une société imaginaire que nous allons décrire. Pour éviter toute compétition il faut supprimer toute sélection individuelle, et ils s'en sont remis au moyen de choix le plus neutre qui soit : le hasard. Tous les ans, au printemps, une grande loterie fixe les couples.
Nos utopistes ne sont pas des imbéciles, et ils ont tout de suite compris qu'une loterie pure ne pouvait résoudre tous les problèmes. Ainsi, ils ont tout de suite remarqué qu'une seule urne ne peut suffire, puisqu'elle provoquerait trop de couples de même sexe, inaptes à avoir le moindre enfant. Ils ont aussi prévu que se poserait le problème de l'âge : un minimum a été fixé à la puberté, pour que le temps nécessaire à ce qu'un bébé attribué par cette loterie devienne fécond ne soit pas une atteinte à la fécondité de son partenaire. Pour cette même raison d'écart d'âge, ils ont aussi fixé qu'il s'agirait d'une loterie sans remise : les individus des couples déjà formés ne peuvent participer de nouveau à cette loterie. Enfin, pour éviter les maladies génétiques, il ont mis en place un système d'évitement de l'inceste : il y a remise dans l'urne dans le cas d'une trop grande proximité génétique entre les couples tirés au hasard.
Nos promoteurs ont tout prévu. Certes, ils sont bien loin de la société sans sélection dont ils rêvaient (tous leurs critères sont sélectifs), mais ils peuvent espérer qu'il n'y aura plus de compétition sexuelle au quotidien, et qu'une société plus juste et plus harmonieuse pourra exister pour le reste des temps.
Est-ce si sûr ?
Les promoteurs s'aperçoivent très vite qu'ils ont négligé une faiblesse humaine : certains, pourtant accouplés, s'obstinent à lutter contre cette nouvelle justice, et refusent le cadeau qui leur a été fait d'un monde idéal en pratiquant l'infidélité. Ils sont bien sûr envoyés en camp de redressement. Mais pendant leur absence (le traitement correctif prend du temps), leurs époux se trouvent frustrés, et se plaignent, et la tension monte. Comment gérer ? Autoriser l'infidélité serait ouvrir la boite de Pandore : tous les affres de la compétition sexuelle réapparaitraient. Le même résultat serait évident s'ils supprimaient leur système de loterie et obligeaient tout le monde à avoir des rapports sexuels avec tout le monde : le nombre est trop important par rapport au temps disponible, il y aurait forcément des conflits pour être le premier à avoir accès à certaines personnes de l'autre sexe, comme l'avait montré l'expérience de Kerista.
Nos promoteurs constatent aussi un autre problème, beaucoup plus vicieux : le système d'évitement de l'inceste est insuffisant, beaucoup de couples n'ont pas d'enfants, et quand ils en ont ces derniers sont en moyenne plus chétifs, moins intelligents, en moins bonne santé, que ceux qui naissaient avant la mise en place du système de loterie. Il y a bien sûr ces couples qui ne s'entendent pas et refusent de se toucher, mais ceux-là on peut les forcer, ou utiliser la fécondation artificielle. Il y a surtout tous ces couples qui veulent un enfant et font tout ce qu'il faut pour, mais n'y arrivent pas, ou dont l'enfant naît handicapé.
Nos promoteurs de cette société idéale comprennent vite (ils sont intelligents) que leur société ne va pas durer longtemps : le taux d'attardés mentaux atteint des niveaux ingérables, les hôpitaux sont pleins, et on ne trouve plus assez de personnes intelligentes parmi la nouvelle génération pour assurer l'avenir de la société. Ils réfléchissent donc : il y a forcément un ou des critères qu'ils n'ont pas pris en compte dans leur système de loterie, un ou des critères autre que la simple consanguinité. Ils se plongent dans les livres, montent des projets de recherche, investissent énormément, et finalement trouvent quelques critères qu'ils avaient négligés. Ils savent qu'ils n'ont aucune certitude de les avoir tous trouvés, mais espèrent que l'introduction de système de gestion de ces critères dans la loterie annuelle suffira déjà à résoudre le gros des problèmes, et de toute manière ils continueront les recherches, améliorant la loterie à chaque fois.
Le premier nouveau critère est le codage génétique du système immunitaire. Ils ont remarqué que plus le MHC est différent entre les membres du couples, plus la fécondité et la viabilité des enfants sont bonnes, avec malgré tout une limite à cette différence (trop de différence ne fonctionne pas non plus). Alors ils inventent une mesure quantitative du MHC, et multiplient le nombre des urnes. Au bout de quelques années, le résultat est un peu meilleur, les enfants sont moins chétifs, mais ce n'est pas la panacée non plus. Alors ils continuent de chercher.
Ils ont maintenant de très nombreux critères en plus des tous premiers et du MHC : ils ont la symétrie droite-gauche, qui apparait essentielle pour mesurer la fécondité, le ratio taille / hanche qui doit être de 0,7 chez les femmes et de 0,9 chez les hommes, ils ont la taille physique, le niveau intellectuel, etc. etc. Le nombre d'urnes est devenu ingérable : chaque loterie est un casse-tête incroyable de complexité.
Ils ont surtout beaucoup de gens qui restent seuls et qui se plaignent et se rebellent. Le système de distinction rendu nécessaire a créé des urnes vides, ou pas assez remplies, et ceux qui s'y retrouvent récriminent contre un système qui ne leur laisse aucune chance. Où est-elle la justice nouvelle ? Dans le système précédent, avant la mise en place des urnes, ils auraient pu essayer de mettre en avant d'autres qualités pour trouver quelqu'un, mais là ils sont définitivement rangés dans un groupe et condamnés à la solitude. Ils font remarquer que tous les critères n'ont pas dûs être trouvés : la fécondité est toujours faible, et il naît encore beaucoup trop d'attardés mentaux, d'enfants chétifs, maladifs, peu viables. Ils posent la question : quand on aura mis tous les critères, est-ce que toutes les urnes ne seront pas vides ou uniquement remplies d'une seule personne ? A quoi servira la loterie dans ce cas ? Où sera la justice du hasard ?
Ils remarquent enfin que l'ensemble des critères correspond exactement à ce qui existait avant la mise en place de la loterie : les femmes belles vont avec ceux qui ont montré leur capacité génétique par leur réussite sociale. A quoi tout cela aura-t-il servi ?
Philippe Gouillou
samedi 13 décembre 2003
The Goal of a Bitch
Goal of a Bitch :
To Dominate, Control and Destroy a Man's Finances, Mental Health, Self Esteem and any Hope for Happiness. [1]
Anciennement discothèque, c'est maintenant un bar américain de première partie de soirée, qui propose en plus quelques plateaux froids. Moyennement chic et cher, il connait un grand succès : les clientes y sont très belles, et le montrent, et en profitent. Le niveau social n'est cependant pas très élevé : secrétaires et autres employées, le genre de celles avec qui on n'a jamais fini de payer, comme toujours sur la Côte, la plupart des autres étant parties trouver du travail ailleurs.
Un des clients est grand, solidement bâti, qui danse très bien le rock. Il est habillé simplement, mais, à certains signes, les spécialistes peuvent reconnaître son niveau social supérieur. Une femme notamment l'a reconnu, et elle danse devant lui, après avoir éloigné ceux qui étaient venus avec elles, qui montraient trop son origine. Ca ne suffira pas.
Lui est venu avec un groupe. Ensemble, ils détonent un peu dans le bar : toujours ces mêmes signes malgré la simplicité de leurs tenues. Parmi eux une jolie blonde, accompagnée, qui se lève pour l'allumer. Elle va danser avec lui, se frotte contre lui, est sensuelle, féline, lascive, perverse, retourne vers son copain quelques minutes, fait sentir son absence, et puis revient à la charge encore : leurs cuisses sont entremêlées, elle se frotte le pubis et lui masse le sexe en même temps. Ca marche. La secrétaire qui rêvait n'a aucune chance, elle s'en aperçoit, abandonne, et retourne dans son milieu.
Ces endroits ressemblent aux leks : chacun(e), seul(e) ou accompagné(e), y exhibe ses formes ou sa fortune, dans l'unique objectif de repartir avec mieux. Des couples se font ou se défont : le lek est une sorte de bourse, une forme de marché quasi libre, qui augmente la pression de la compétition. Les hommes épousent les madones mais aiment les putains : la blonde s'est fait remarquer, beaucoup d'hommes et de femmes la regardent. Les amis de la secrétaire, eux, montrent leur bas niveau social jusqu'à leur physique : pas besoin de regarder les tenues vestimentaires, leur tête suffit, ils apparaissent nés comme cela. Dans un autre monde, ils auraient peut-être été les dominants, dans un autre environnement, ils auraient eû beaucoup plus de chances, mais dans ce monde et dans ce lieu, la loterie génétique a joué contre eux.
L'homme de bon niveau est très intelligent et il réfléchit vite. Il sait qu'il ne la ramènera pas ce soir, qu'elle a un agenda rempli, qu'il lui faut être patient, se positionner pour l'avenir. Tout d'abord, lui faire croire qu'il n'y aura pas d'engagement, qu'il ne lui courra pas après, qu'elle n'aura pas de coût à coucher avec lui. Pour cela il va danser longuement, de manière encore plus chaude, avec une autre de sa bande. La blonde comprend le message, et s'en trouve rassurée, les choses se présentent bien. La fin de la soirée arrive et il lui donne sa carte professionnelle. Le rappellera-t-elle ?
Je ne le connais pas et ne peux qu'imaginer ce qu'il veut, ce dont il rêve, et ce qu'il est prêt à payer pour l'obtenir. De mon coin je lui vois la tête de quelqu'un qui cherche le grand amour : c'est un mauvais départ dans la vie sexuelle moderne. Mais il a su montrer sa capacité d'adaptation, il a su lui signaler qu'il accepterait ses frasques, qu'il ne l'étoufferait pas.
Dans un couple il y en a toujours un qui aime plus : l'essentiel est de ne pas être celui-là.
(Proverbe des années folles)
Tout d'abord il voudra qu'elle le rappelle, sans trop espérer. Elle attendra 3 ou 4 jours, peut-être une semaine ou deux, puis fixera un rendez-vous, à but purement sexuel : il est dans sa liste. Elle y mettra peut-être les formes, en commençant par un diner la première fois ; lui ne pensera qu'à la baiser, évitera de gaffer. Pourtant, c'est en gagnant qu'il va perdre, c'est au lit qu'il va la perdre, et ce dès la toute première fois. L'objectif de l'homme est de contrôler totalement la vie sexuelle de la femme, qu'elle lui soit fidèle, qu'elle lui appartienne, et une belle putain refuse ce contrôle, cette possession, elle casse les règles du jeu, les retourne, alors il sera amoureux, fou amoureux, tout de suite, dès la toute première fois. Il est intelligent, je pense qu'il arrivera à gérer cela, à retourner en partie la situation, à deviner son rôle : il la manipulera, la dominera, l'attachera, la fouettera peut-être.
Au lieu d'être gentil, présent, solide et fiable, il lui faudra être dominateur, violemment macho, il lui faudra la tromper et le lui faire savoir, ne la prendre qu'en tant qu'objet et ne jamais la rassurer. Il lui faudra se venger de ses rendez-vous manqués, la punir de ses infidélités. Une femme de haut de gamme a ses exigences : il lui faudra inventer toujours de nouveaux moyens de l'atteindre, de nouveaux supplices, être créatif, obstiné, désespéré, pour qu'à chaque fois elle lui revienne en rampant. Alors elle aussi sera amoureuse : elle le lui reprochera, un jour pas si lointain.
Un tel amour ne mène nulle part, il est l'inverse du couple, il n'est que limerence. Mais la limerence n'est pas faite pour durer, 18 à 30 mois jamais plus, et tout redevient banal. Alors la fin sera dure, comme l'aura été toute l'histoire. Il y aura perdu une fortune, ses amis, sa santé. Il y aura perdu deux ou trois ans, qu'il ne retrouvera jamais.
Depuis je compte les jours...
(Francis Cabrel)
J'imagine que c'est cela qu'il veut. J'imagine que c'est cela qu'il espère : que cette blonde sexy soit une putain suffisamment fatale pour lui faire adorer au delà de la vie toutes ces souffrances qu'il a lues mais jamais connues ; qu'elle soit toujours aussi vicieuse, aussi perverse, fuyante, invivable : qu'elle soit toujours putain et jamais madone.
Seul dans mon coin, c'est ce que je lui souhaite, parce que c'est la vraie vie, la plus belle qu'il pourra jamais vivre, que tout le reste n'a aucune importance, que tout le reste n'est rien. Et parce que je sais qu'au bout de ces deux ou trois ans d'auto-destruction féroce il ne lui restera qu'un seul rêve : tout revivre.
NOTE :
- Trouvé sur la photo d'un T-shirt. Traduction : "Rôle d'une putain : Dominer, contrôler, et détruire les finances d'un homme, sa santé mentale, son estime de soi, et tout espoir de bonheur".
Philippe Gouillou
samedi 06 décembre 2003
Comment être Politically Correct ?
Hier, lassé du niveau de réaction que je lis sur la liste Douance, j'ai cherché à trouver comment je pourrais faire pour enfin devenir Politically Correct. C'est une question de sécurité : ma femme me dit que je vais me faire buter, qu'il faudrait que je fasse attention, que je me mette dès maintenant du bon coté. Hélas, ce n'est vraiment pas facile.
J'ai pourtant essayé sincèrement et ai lancé ma recherche logiquement : être PeeCee demande tout d'abord d'être de gauche, et je me suis donc tourné vers le site de gauche francophone : Indymédia. Pour ne pas aller trop vite et effectuer une conversion en douceur, je me suis tout aussi logiquement restreint au domaine que je connais, à savoir les relations hommes-femmes. C'est facile, Indymédia a un dossier spécialement réservé à ce sujet, Sexe, Genre, Sexualité(s), qui se définit clairement :
Cette page thématique regroupe toutes les contributions relatives au thème Sexe/genre/sexualité(s)
Elle ambitionne de recueillir toutes les contributions qui touchent aux rapports de genre, à la critique et aux luttes contre le patriarcat, la normalisation hétérosexuelle et tout mécanisme disciplinaire et de contrôle de nos corps fondé sur des systèmes binaires de sexe ou de genre ; les luttes des femmes, les luttes pour les droits des femmes (précarité, travail domestique, travail sexuel, migrations, réfugiées, victimes de la violence...) ; les luttes des transexuels, gays, lesbiennes, bisexuels, queer ; les luttes pour la liberté sexuelle.
Il suffit donc de traduire : il ne faut pas distinguer les hommes des femmes selon des critères binaires (comme le sexe ou le genre), et il faut défendre les femmes.J'étais déjà perdu. Peut-être devrais-je me limiter encore plus à un domaine encore plus précisément défini ? Cherchons des définitions :
L'antiféminisme et l'intégrisme religieux sont parmi les manifestations les plus agressives de la droite qui domine le monde. (L'antiféminisme dans les réseaux alternatifs)
C'est donc la faute à la droite : j'aurais du m'en douter. Emoustillé par un tel succès, j'ai cherché à aller plus loin et me suis interrogé avec le titre d'un article : Le feminisme : Mais lequel ?
Les hérétiques sont bien plus haïs que les infidèles. C'est sans doute pour cette raison que les féministes anti-pornographie désignent dédaigneusement les femmes qui l'aiment - des femmes comme moi - en les traitant soit de victimes pathétiques soit de déplaisantes traîtresses.
Aïe : ça n'a pas l'air facile la vie dans ces milieux, je dirais même que c'est plutôt explosif. Un peu effrayé, je restreins encore mon champs de recherche, et me concentre sur le sujet qui fait les beaux jours de M6 tous les mois : Le travail du sexe. Au moins, me dis-je, ce sujet ne peut mener qu'à des certitudes : la prostitution est la marque la plus absolue du patriarcat et de l'exploitation des femmes par les hommes (qu'il ne faut bien évidemment pas distinguer selon des critères binaires comme le sexe ou le genre), ou quelque chose tout comme. C'est ce qu'ils ont répété à la TV française.
Las, je tombe sur des articles d'une ex-professionnelle Canadienne, Roxanne Nadeau, qui dit tout le contraire : Le travail du sexe est un travail et ce sont les hommes qui cherchent à l'interdire, encore une marque du patriarcat dominant !
Dernier essai . Un sujet quotidien, facile à appréhender, dont ils viennent de parler au JT de TF1 (26-11-03, PPDA au JT de 20h) : la violence conjuguale. Une enquête de l'ENVEFF l'a dé-mon-tré : 10% des femmes sont victimes de violences conjugales, c'est hor-ri-ble, il-faut-lé-gi-fé-rer. Voilà une certitude : à lutter contre les violences subies par les femmes, j'arriverai à me refaire une virginité et à me donner une image Peecee, celle-là même dont j'aurai tant besoin pour survivre aux massacres qui s'annoncent !
Hélas, trois fois hélas, Claire s'est plongée dans cette enquête, et a trouvé que par violence, il fallait aussi entendre les engueulades au sein du couple, et pas seulement les coups et blessures ou tortures psychologiques. Bien sûr qu'avec une telle définition on peut démontrer ce qu'on veut.
Alors j'ai craqué, et j'ai suivi des liens au hasard. Et je suis tombé sur un site Canadien qui cite plein d'études, dont :
Les femmes lesbiennes en couple sont, et de loin, les plus violentes. L'appât du gain, la supériorité de l'une sur l'autre (la boutch), la violence sexuelle et physique, la violence psychologique... Pendant que les féministes s'affolent pour 7 à 8% de violence légère pour la majorité des couples hétéros, les lesbiennes, elles, jouent entre 30 et 46% de violence conjugale. U.S. Governement Health and Human Service (H.H.S.) Dept, 7 May 2000. 22 recherches indépendantes le confirment.
Heureusement que mes lectures précédentes m'avaient permis d'acquérir une grille de compréhension : la violence des lesbiennes, ça ne peut être que la faute à la droite et au patriarcat.
Philippe Gouillou
jeudi 27 novembre 2003
Avez-vous une vie sexuelle épanouie ? Non ? Peut-être la "psychanalyse politique" pourra vous sauver !
Le vrai but de la vraie vie dans une vraie société moderne est d'avoir une vie sexuelle épanouie. C'est ce que nous répètent jour après jour les médias, et la pression est devenue telle que ne pas avoir une vie sexuelle épanouie est une marque d'infamie suffisante pour condamner chacun à une vie épouvantable de solitude et de rejet.
Heureusement, la société est 100% prête à aider chacun à atteindre cette objectif. Bobonne n'aura qu'à acheter tel savon ou telle crème hydratante pour qu'aussitôt son mari, trop écoeuré par le contraste entre la personne qu'il avait épousée et celle qui est maintenant sa compagne, connaisse de nouveau un désir irrépressible pour elle, et ne pense plus à se tourner vers les filles plus jeunes et plus belles qu'il peut croiser tous les jours. Il ne faut cependant pas croire que cette pression n'existe que pour les femmes : les hommes aussi sont coupables, aussi devront-ils bien penser à prendre leur Viagra, et ne pas se montrer à leur femme sans ce pénis si gros et si dur et si persistant qu'il la fera crier toute la nuit ou qu'elle aura envie de prendre dans sa bouche comme une sucette comme nous le promettent des dizaines de spams hebdomadaires (titres véridiques).
Certains pourraient trouver le terme épanoui mal choisi : il évoque indiscutablement une dilatation des chairs, un élargissement, une béance molle qui nous rapprochent plus de la pornographie que de l'amour que nous devrions tous connaître (c'est nécessaire). Mais, tout bien considéré, le meilleur moyen d'avoir une vie sexuelle épanouie semble être d'accumuler les clubs échangistes et de raconter ses ébats dans un livre-choc, avec si possible une photo plus ou moins nue en couverture. Une vie sexuelle épanouie est fondamentalement pornographique : elle se doit de s'opposer au puritanisme malsain des générations petites-bourgeoises nous ayant précédées. Nous parlons bien de la vraie vie dans une vraie société moderne : à quoi servirait une vie sexuelle épanouie si le monde entier ne pouvait pas en connaître tous les détails ?
Hélas, malgré tous ces efforts et ces exemples et ces rabachages, il en existe encore qui ne parviennent pas à atteindre ce nouveau nirvana obligatoire. Tel artiste subventionné ne parvient pas à baiser les femmes qu'il convoite, qui lui préfèrent des salauds d'exploiteurs capitalistes. Un tel état de fait pourrait être considéré comme une remise en cause pernicieuce de l'égalité fondamentale qui doit tous nous réunir, une porte ouverte à tous les abus, du libéralisme à l'eugénisme. Certains pourraient même deviner que lorsqu'il y a compétition il y a forcément des gagnants et des perdants, et cela est intolérable. La plus cruelle des injustices ne doit pas être acceptée dans un monde en lutte : il ne faut pas que nos intellectuels de gauche se voient refuser l'accès aux femmes les plus belles alors qu'ils sont au service du peuple !
Heureusement, la grand-messe de gauche financée par les jours de congés, le Fond Social Européen est là pour proposer une solution opposable à tous : l'Ecologie Libidinale, c'est-à-dire la Psychanalyse Politique associée à l'Ecologie. Le 14 novembre, en effet, le M.I.E.L. (Mouvement International pour une Ecologie Libidinale) a pu intervenir et proposer ses solutions pour que chaque homme de gauche puisse avoir sa vie sexuelle épanouie dans le cadre de la lutte pour le grand soir contre le capitalisme et les Américains. Ils expliquent :
Que signifie "écologie libidinale" ?
L'introduction ce concept à pour but d'établir un lien entre d'une part la psychanalyse politique, notamment telle que mise en oeuvre dans les théories de Wilhelm Reich et Herbert Marcuse (courant dit "Freudo-Marxiste") et d'autre part les réflexions écologistes, sociologiques et économiques (critiques de la croissance) issues des années 70 et reprises dans le mouvement contemporain dit "alter-mondialiste" (...).Qu'est ce que la psychanalyse politique ?
C'est l'application de la psychanalyse à l'analyse des phénomènes de société. En effet les relations sociales et le modèle de société sont une résultante du psychisme des individus qui composent cette société. Ceux-ci sont en retour formés et "conditionnés" par le modèle social dominant.
Si la thérapie individuelle peut espérer soulager quelques patients, seule une approche psychanalytique globale de la société peut permettre d'espérer corriger les maux dont souffrent la quasi-totalité de ses membres.
En résumé : ces auteurs veulent appliquer les prodigieuses victoires de la psychanalyse (aucune guérison, taux de suicide extraordinairement élevé, etc., voir Mensonges Freudiens de Bénesteau) à l'ensemble de la société. Cela permettra bien sûr une lutte contre toutes les répressions de la sexualité, et donc enfin la création de cet homme nouveau que les communistes appellent comme le messie, tellement il est nécessaire à leur utopie meurtrière.Et ça leur permettra peut-être enfin d'apparaître comme des hommes dominants, que les femmes les plus belles, maintenant libérées de la répression, ne pourront que convoiter et aimer.
Philippe Gouillou
mercredi 19 novembre 2003
Soirée prostitution
Il y a telle fille qui trouve à se vendre et ne trouverait pas à se donner. (Chamfort in Maximes et pensées chap. VI)
Ce soir, une fois de plus, la TV francaise M6 nous consacre une soirée de plus à la prostitution. "Il faut bien que le sujet fascine pour qu'on ait droit à un tel étalage" et j'aimerais bien connaître les chiffres de vente de M6 pour ces soirées.
Je n'ai pas le temps de regarder la télé mais jette un oeil sur les sites indiqués sur le site M6.fr. Parmi eux, le Mouvement du nid, qui cherche à supprimer totalement la prostitution. Pourquoi ? Et bien il y a plein de raisons, plus ou moins valides, dont : Parce que la prostitution est "une expression du libéralisme sauvage". Visiblement ils ne connaissent pas le terme "ultralibéralisme".
Ils se posent quand même des questions sur la possibilité pratique de leur programme, et notamment : " La perspective de la disparition de la prostitution n'est-elle pas un rêve ?" Et bien non, comme ils nous l'expliquent tout de suite : "La disparition de la prostitution n'est pas un rêve ; c'est une utopie. Alors que le rêve relève de l'imagination, l'utopie est un moteur et s'inscrit dans une dynamique d'avenir." Tout à fait exact : un rêve ça ne tue personne, contrairement à une utopie. 100.000.000 de morts du Communisme l'ont appris au cours du XX° siècle.
Il reste tout de même à expliquer l'existence généralisée de la prostitution. Et bien il suffit de tourner les pages du site, et l'on trouve la réponse dé-fi-ni-ve : " La prostitution constitue un miroir grossissant des rapports homme/femme forgés au long des millénaires." C'est un bon début, et ça correspond un peu à ce que j'écris. Mais la suite laisse songeur : "Eternelles secondes dans le champ social, habituées à renoncer à leurs propres besoins et sentiments, les femmes ont été forgées pour l'usage de l'homme. La prostitution, dans ce domaine, est un des plus grands archaïsmes encore existants." Ah bon ? Les femmes n'auraient jamais eût aucun pouvoir sur les hommes ?
Et trois lignes plus loin : "La sexualité humaine doit être influencée par le pouvoir humanisant de la culture et de la civilisation." En effet, leur programme n'a rien d'un rêve, il est véritablement une utopie : invivable, même pour les survivants.
Philippe Gouillou
dimanche 16 novembre 2003
©Philippe Gouillou - 31 décembre 2003