Hypothèse 64 : Narcissisme et discrimination
Un jugement qui sera suivi avec attention par de nombreux dirigeants et politiciens.
Jean X a porté plainte contre la société SGL pour discrimination à l'embauche. Il l'accuse en effet d'avoir rejeté sa candidature uniquement à cause de son narcissisme, alors que celui-ci est selon lui au contraire un argument en sa faveur.
Son avocat a expliqué que si le narcissisme n'est pas reconnu comme protégé au sens de la loi contre les discriminations, il ne peut pas non plus être utilisé comme un motif de rejet lors d'un recrutement. Pour le montrer il a rappelé qu'on trouve de nombreux narcissiques aux postes de direction et politiques de haut niveau, et a même cité le Président de la République Française Emmanuel Macron comme "exemple flagrant". Selon lui, ce fait suffit à prouver que le narcissisme ne peut être considéré comme s'opposant à un recrutement, mais doit au contraire être considéré comme un atout. Aussi, il accuse la société d'avoir recruté sur des critères non justifiés par la recherche des meilleurs talents et compétences, et demande donc un fort dédommagement en faveur de son client pour cette discimination.
L'avocat de la société a répondu que si on trouve en effet de nombreux narcissiques aux postes politiques et de direction, c'est parce qu'ils trompent les processus de sélection et qu'il n'y a aucune sanction de la confrontation à la réalité. On ne reprochera pas à un élu d'avoir menti, aussi il pourra être réélu sans difficulté. Ce n'est pas du tout la même situation dans les petites entreprises où les erreurs de recrutement peuvent être fatales, la réalité venant toujours faire payer les conséquences des mensonges. Or les études scientifiques ont montré que les narcissiques, notamment mais pas seulement en s'attribuant les réussites des autres, démotivent et démoralisent des équipes entières, ce qui a un effet destructeur sur les PME. Il considère donc que non seulement le narcissisme n'est pas une caractéristique reconnue protégée par la loi anti-discrimination, mais qu'en plus il est bien un critère de sélection pertinent parce qu'en lien direct avec les talents et compétences recherchés lors d'un entretien de recrutement. En conséquence, l'avocat demande que le demandeur soit débouté, et qu'il dédommage la société pour le préjudice causé par le procès.
Le jugement a été mis en délibéré. Nul doute qu'il sera suivi avec attention par de nombreux dirigeants et politiciens.
©Philippe Gouillou - Mercredi 15 septembre 2021