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Blog Evoweb

Aide-mémoire de réflexions rapides et brouillons de futurs articles : les courts textes présentés ici ne sont pas finalisés, mais peuvent servir à provoquer la réflexion.

Le thème général est l'analyse des sociétés actuelles selon la grille de la psychologie évolutionniste. La lecture préalable de : Pourquoi les femmes des riches sont belles : Programmation génétique & compétition sexuelle (Gouillou, Ed. Duculot (Louvain, Belgium), 2003) est requise, ou du moins une bonne connaissance générale du sujet : Axelrod, Buss, Dawkins, Geary, Hrdy...

De nombreux termes utilisés sont expliqués dans le Glossaire Evopsy.


27 décembre 2003

Technique de Communication #1 : modélisation en pseudo-code

©Philippe Gouillou - 27 décembre 2003 - 09:47
arc20031221.htm#BlogID147

For i = 1 to infini
For v = 1 to 5
Charger vocabulaire #v
For z = 1 to 5
Avancer argument #z
Affirmer que tout le monde était
d'accord avec argument #(z-1)
When z totalement réfuté then
Accuser adversaire de qualificatifs
en "isme"
endwhen
Next z
Next v
Next i [1]
La principale difficulté présentée par cette technique est qu'elle nécessite de trouver préalablement un ensemble de sets de vocabulaires (ligne 3) suffisamment interchangeables pour que les arguments (ligne 5) n'aient pas à y être adaptés. Cette difficulté est cependant aplanie par le fait qu'il est autorisé (conseillé) de redéfinir totalement les mots, voire de les utiliser à contre-sens (eg: au lieu de "agresseur" utiliser "victime").

Voici donc quelques sets qui aideront chacun à commencer :

  • SET #1 : racisme, fascisme, nazisme, anti-féminisme, libéralisme, ultra-libéralisme, patriarcat, droite, intégrisme
  • SET #2 : liberté, égalité, dictature, démocratie, volonté du peuple, manifestation spontannée
  • SET #3 : socialisme, communisme, gauche, extrême-gauche, solidarité
  • ...
Les sets, une fois complets, sont à utiliser de la façon suivante : prendre un mot de chaque set pour construire un ensemble vocabulaire (v). Dès lors, un argument se construit de la façon suivante : "SET #2 n'est possible que dans SET #3 dans le cadre de la lutte contre SET #1".

Quatre ou cinq ensembles de vocabulaires semblent suffisants pour tenir un bon siècle, et cela grâce à l'utilisation d'un truc efficace : en cas de difficulté, ne pas hésiter à mélanger les ensembles de vocabulaires, éventuellement pour en faire ressortir les correspondances (eg: "L'antiféminisme et l'intégrisme religieux sont parmi les manifestations les plus agressives de la droite qui domine le monde". L'antiféminisme dans les réseaux alternatifs).

Cette technique souffre bien sûr d'un point faible : un adversaire ou un autre pourrait essayer de montrer que vos arguments sont fondamentalement inchangés depuis plus d'un siècle, que seul le vocabulaire a été remplacé. Le cas echéant, si vous ne pouvez neutraliser autrement (eg: par l'envoi au Goulag) votre adversaire, accusez-le de "jouer avec les mots", et passez à l'argument suivant de votre liste.

Le point essentiel à la réussite de cette technique est qu'il est nécessaire d'oublier les réfutations, et de tout de suite basculer à un autre argument. Il ne faut surtout pas donner prise à l'adversaire : en répondant à ses remarques, vous ne feriez que leurs donner de la publicité. N'oubliez pas : la première boucle est réglée à l'infini, votre adversaire sera mort avant la fin.

Et si un opposant (forcément hargneux) démonte point par point l'ensemble de votre argumentation, n'y répondez pas. Et si un autre opposant vous critique pour ce silence, sachez vous inspirer de l'exemple de spécialistes de la désinformation [2] et répondez juste par un : "Dès lors que vous défendez cet homme d'extrême-droite, le débat est clos" (MRAP, 2003-08-05 09 :20 [3]). Il est en effet essentiel que vous soyez celui qui définit les termes : vos mensonges, calomnies, diffamations, ad hominem, reductio ad hitlerum et autres, aussi grossiers soient-ils, méritent un "débat", et toute réfutation ne peut être que de la "propagande d'extrême-droite", nuisible à ce débat.

NOTES :
  1. Le "pseudo-code" (ou "pseudocode") est un langage non formalisé, qui permet d'expliciter de manière simple un programme informatique à l'attention du plus grand nombre. Il ne permet pas de créer directement des programmes fonctionnels, mais permet de les décrire suffisamment pour qu'ils puissent être facilement transcrits dans un langage de programmation ou un autre.
  2. Eg: La lapidation pour adultère n'est pas présentée comme la simple stricte application de la shari'a (ce qu'elle est), mais comme "une décision [qui] nuit et entache gravement l'image de l'Islam." Voir aussi le bas de cette page.
  3. Réponse email du MRAP à Edmond Danijean, qui lui reprochait de n'apporter aucune réponse aux questions de Guy Millière. Le courrier d'origine de Guy Millière est consultable ici, et l'échange de mails MRAP/Danijean ici.


26 décembre 2003

Mondialisation

©Philippe Gouillou - 26 décembre 2003 - 12:06
arc20031221.htm#BlogID146

Lourde, elle ne peut cependant être qualifiée de grosse selon les standards Tunisiens. Nul doute qu'elle doit plaire : elle a une peau claire et douce, et surtout d'extraordinaires yeux vert d'eau. Caissière à la supérette la plus proche, je l'ai croisée assez souvent. Les premières fois elle était très avenante, me sortait tout le français qu'elle connaissait, était agréable, rapide : un Européen, c'est rarissime dans le quartier, et ça a de la valeur sur le marché du mariage.
Puis elle a compris que je suis déjà marié, avec une autre Tunisienne. Le ton a changé : plus un seul mot en français mais au contraire de l'Arabe en permanence, un regard haineux, et tout ce qui pourrait m'embêter d'une façon ou d'une autre. C'est que la religion le dit bien : un tel mariage mixte, c'est interdit, ça ne mérite que le mépris puisque la peine de mort n'est plus appliquée.

Je feuillette un "Réalités", newsmagazine Tunisien francophone, de février 2003. Un article assez long sur la mondialisation ("cette horreur des temps modernes"), signé d'un "Professeur émerite". L'article est pour le moins navrant : énormément de mots creux, mais aucune construction, aucune profondeur. Je me dis que l'auteur n'a pas eu le choix : il doit tenir à son poste prestigieux. Je remarque cependant une tendance générale dans tout l'article : toute l'analyse (ou ce qui y ressemble) se situe au niveau collectif. La notion de choix individuel n'y est jamais abordée, ni même suggérée.

L'auteur commence par dénoncer les faiblesses de la dichotomie Nord/Sud, et note qu'elle devrait être dès l'abord précisée : d'un coté l'Occident, certes, mais de l'autre les situations sont trop diverses pour être rassemblées. Il note que l'Occident se définit géographiquement, alors que l'Islam est une religion, non géographique. Très bon début, aussi il s'arrête tout de suite, et part en vrille. D'un coté l'Islam est présenté comme uni, ayant la même approche (Arabe, il précise) de la vie. Mais les Arabes ne s'imposent pas assez, et se font avoir par cette mondialisation qui ne sert que l'Occident, les Américains uniquement. De l'autre, il y a divergence d'opinions au sein de l'Occident, tous ne sont pas d'accord : voici la preuve que la mondialisation ne peut apporter que des contradictions ! Visiblement, il ne peut remarquer que ce qui a fait la force de l'Occident ces derniers siècles, comme la force d'autres civilisations à différentes époques (dont la civilisation Arabe), c'est cette diversité d'opinions, cette richesse de la discussion. Non, l'article le dit bien, si les Occidentaux ne sont pas tous unanimement d'accord, c'est que leur civilisation est pourrie.

J'entends qu'hier, en Israël, un nouvel abribus a sauté, il y a des victimes. Bien sûr, Israël est une démocratie, le peuple peut s'exprimer, tous les Israëliens sont donc tous unanimement responsables, derrière leurs gouvernants. Même les enfants doivent mourir : un jour ils voteront peut-être, un jour ils exprimeront leurs choix politiques, c'est donc bien la preuve qu'ils ne forment qu'un avec l'ensemble des Israëliens. L'idée qu'ils auraient pu avoir une opinion différente, avoir une opinion personnelle, cela ne compte pas, il ne faut pas aller jusqu'au choix individuel, non : il y a d'un coté l'Islam, uni, et de l'autre les Occidentaux, pourris. C'est pour cela qu'il faut lutter contre la mondialisation.

25 décembre 2003

Gauche ou Droite : quel positionnement politique pour draguer ?

©Philippe Gouillou - 25 décembre 2003 - 16:00
arc20031221.htm#BlogID144

Homme, vous cherchez à optimiser vos chances en séduction par un positionnement efficace et cohérent sur tous ses aspects : devez-vous vous positionner à droite ou à gauche de l'échiquier politique ?

C'est une question qui peut surprendre, et même paraître saugrenue : une orientation politique est un choix de société personnel, qui ne devrait rien avoir à faire avec la simple chasse au sexe féminin. Mais, si l'on considère d'un coté le Young Male Syndrome et le Ratio de Mesquida, et de l'autre la constatation que nos chers ex-soixante-huitards se sont tous embourgeoisés (sauf bien sûr ceux qui y ont échoué), on ne peut plus ne pas mettre un lien entre les opinions politiques de jeunesse et la recherche d'un partenaire d'accouplement. Mettre en avant la constatation que la distinction gauche/droite n'a plus la même importance qu'auparavant ne serait pas non plus suffisant pour critiquer cette question : certes, la segmentation politique a changé, le vocabulaire aussi, mais pas les idées. Un jeune homme qui se veut efficace, formé au marketing, a donc tout intérêt à se poser sérieusement, concrètement, cette question.

Le cas le plus simple est celui où vous avez défini votre cible, et en connaissez l'orientation politique : il suffit alors d'être de son coté, avec bien sûr quelques points mineurs de désaccord (qui feront croire à votre liberté de pensée), la seule difficulté étant de bien choisir des désaccords mineurs.

Si la cible est inconnue, le positionnement sera plus difficile. Le premier critère à prendre en compte sera alors l'avis de la majorité : si, pour une raison ou une autre, vous n'êtes pas alors en position d'imposer votre originalité, le plus prudent sera d'être de son coté. Tout autre choix vous exposerait au mieux à quelques débats intellectuels épuisants, et au pire à quelques commotions : ni l'un ni l'autre ne sont bienvenus comme introduction à une drague efficace.

Tout se complique encore plus quand vous ne connaissez même pas l'environnement où évoluent vos cibles potentielles. Dans ce cas, vous ne pourrez jamais être assuré d'être du bon coté, et devez vous attendre à, un jour ou l'autre, vous retrouver avec le positionnement le plus difficile, celui de l'opposant. Comment faire ?

Et bien, une fois de plus, l'évopsy peut vous y aider. Nous savons que, même si cette dichotomie est moins importante que celle existant chez les femmes (Madone/Putain), les hommes sont répartis en deux catégories : les Dads (hommes affectifs, féminins, prêts à s'impliquer dans l'éducation des enfants et à offrir leurs ressources à la femme qu'il aura choisi) et les Cads ("mufles", hommes masculins, virils, plus à même d'être infidèles et peu fiables). Les deux positionnements ont des avantages, et des inconvénients. En règle générale, les femmes préfèrent s'afficher avec des Dads (sauf celles qui ont une très grande confiance en elles, qui croient pouvoir mater des Cads) : c'est le positionnement le plus prudent. Pour ce faire, il vous faudra donc montrer que vous vous sentez prêt à offrir toutes vos ressources, à les mettre à l'entière disposition de la femme que vous choisirez. Vous n'êtes pas un égoïste, mais un être sensible, qui ressent les souffrances des autres, et cherche à y apporter des solutions visibles. Et pour le faire savoir, vous participez aux "luttes" de ceux qui souffrent, êtes prêts à vous déplacer au Larzac pour le montrer, à défiler dans Paris et à participer à tous les débats démocratiques de masse où vous votez en faveur de l'égalité de tous.

N'hésitez pas à en faire trop : vous n'êtes pas le seul sur ce créneau, et il vous faut vous faire remarquer. L'idéal serait que vous obteniez un rôle de leader de l'égalité de tous, c'est ce qui plait le plus. Le problème cependant est que si à trente ans passé vous êtes toujours positionné sur le partage des ressources des autres, votre positionnement Dad risque d'être un peu trop marqué pour les demoiselles qui chercheront quelqu'un à l'avenir plus souriant.

Aussi, mon conseil serait de suivre un modèle simple lié à l'âge. Sauf si un argument particulier vous permet de faire autrement (exemple : un héritage substanciel, un nom prestigieux, etc.) ou vous impose de faire autrement (exemple : passif militant trop connu ou emploi dans un bastion cégétiste, à La Poste, à l'EDF, à l'Education Nationale, etc.), cette chronologie simple vous assurera les plus grands succès :
  • Moins de 25 ans : Extrême gauche anti-américaine. Vous êtes un jeune homme ouvert au monde et aux souffrances de tous ceux qui souffrent, vous vous impliquez dans le Camp de la Paix, et êtes prêt à le montrer. Votre cible doit sentir à quel point vous saurez mettre toute votre énergie à son service à elle.
  • De 25 à 30 ans : Orientation progressive vers le PS. Vous avez un peu vieilli, et déjà les jeunes vous snobent. Il est temps de montrer que vous avez mûri, que vous savez que les choses sont plus compliquées qu'elles ne le paraissent à ceux qui ne savent pas, bref, que vous êtes quelqu'un de responsable. Un passage progressif du tutoiement généralisé au vouvoiement plus chic doit accompagner cette progression.
  • 30 ans et plus : dépend de votre succès professionnel :
    • En cas d'échec (fonctionnaire, employé, etc.) : PS. Vous avez su rester quelqu'un avec un grand coeur. Vous n'avez pas oublié les souffrances de tous ceux qui souffrent, et manifestez avec tous les mouvements de soutiens aux défavorisés. Vous manifester aussi pour la sauvegarde de votre emploi, et la protection des droits de douane. Lisez Libé ou Le Monde, selon votre entourage. Pour faire intellectuel, regardez Arte.
    • En cas de succès (entrepreneur, cadre supérieur, etc.) : UMP. Vous avez su prendre vos responsabilités, et êtes quelqu'un d'impliqué dans la vie économique : la France tourne grâce à vous. Les rêves des "gauchistes" sont illusoires, et vous avez su les dépasser (pas seulement les rêves, mais les gauchistes aussi).
Et bien sûr, si une personne mal intentionnée, jalouse de votre succès, vous reproche ces variations, citez-lui Talleyrand ("Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent"), ou montrez-lui les sondages qui lui prouveront que votre évolution n'a strictement rien d'exceptionnelle, que vous avez fait exactement comme tout le monde.

24 décembre 2003

"Le recyclage des vieux déchets"

©Philippe Gouillou - 24 décembre 2003 - 15:26
arc20031221.htm#BlogID142

Extraits de l'intervention au congrès du 4 décembre 2003 des Cercles Libéraux de Claude Malhuret : "Le poujadisme antimondialiste" (remarque : les italiques sont de moi).

Le recyclage des vieux déchets

Les idéologues sont passés maîtres dans le recyclage des déchets. Leurs théories ont passé l'arme à gauche depuis cinquante ans. Chaque fois qu'elles ont été mises en pratique elles ont échoué. Fascinante capacité d'oubli de l'homme contemporain : chaque génération repart à zéro. Il existe pourtant des traités d'économie et des livres d'histoire qu'on est censé enseigner aux étudiants, des témoins toujours vivants que l'on pourrait écouter. Les nouveaux venus pourraient ainsi découvrir que les leçons des idéologues de l'antimondialisation ne sont rien d'autre que les nouveaux oripeaux dont ils ont recouvert un vieux roi nu.

Ils professent la générosité mais ne sont mus que par le ressentiment. En profondeur, beaucoup d'entre eux n'en sont d'ailleurs même pas conscients, leur motivation n'est pas le développement du tiers-monde mais la détestation de ce qui réussit dans leur propre société. Leur idée de base, véritable obsession, consiste à refuser de faire bénéficier le reste du monde des solutions qui ont permis le décollage économique des pays riches.

<...>

Parmi les slogans des années 2000, remakes des précédents sous de nouvelles couleurs : � Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de croître �. A l'appui de cette assertion, un poids lourd : le rapport 1999 des Nations Unies sur le développement. � Les disparités de revenu entre les pays les plus pauvres et les plus riches, indique-t-il, ont continué d'augmenter. En 1960 les 20% d'habitants du globe les plus riches gagnaient 30 fois plus que les 20% les plus pauvres. En 1997, 74 fois plus. �. Diable ! Qui oserait aller regarder de plus près les détails de ce rapport, sachant qu'il n'y a que des coups à prendre en se mettant à dos la fine fleur de l'establishment tiers-mondiste ? Personne. Personne, à l'exception d'un économiste de la Columbia University, Xavier Sala-i-Martin. En se penchant sur les chiffres, il s'aperçoit que le rapport n'est qu'une collection d'erreurs, aussi bien dans les données que dans la méthodologie. Un exemple : sur 29 pays de l'OCDE les auteurs de l'étude n'en ont retenu que 19. Plus grave : alors que le revenu a été corrigé par le niveau des prix afin de pouvoir comparer ce qui compte, c'est à dire le pouvoir d'achat, cette correction n'a pas été faite dans un certain nombre de pays. On compare donc sans ajustement le revenu d'un habitant de l'Ethiopie, où un poulet coûte un demi euro, avec celui d'un français.

Mais l'essentiel n'est pas là. L'essentiel est que la principale erreur de raisonnement du rapport est tellement énorme qu'aucun économiste sérieux ne peut l'avoir commise de bonne foi, et qu'il s'agit donc d'une action délibérée de propagande mensongère. Au lieu de comparer les 20% d'individus les plus riches et les plus pauvres, on a comparé les 20% de pays les plus riches et les plus pauvres ! Quelle différence cela fait-il ? Tout simplement la différence entre la vérité et le mensonge puisque l'analyse correcte des données aboutit à la conclusion inverse de celle du rapport : le fossé ne s'est pas élargi, il s'est comblé. En comparant les revenus nationaux au lieu des revenus des individus on gomme d'un trait de plume le changement majeur intervenu au cours des vingt dernières années : la forte croissance des revenus dans les deux pays les plus peuplés du monde, la Chine et l'Inde, grâce à la libéralisation de leurs économies. Alors que 2,5 milliards d'êtres humains ont vu leur niveau de vie augmenter et se rapprocher de celui des plus riches, ils sont tout simplement sortis de la statistique onusienne, puisque la Chine et l'Inde, qui faisaient partie des 20% de pays aux plus faibles revenus nationaux il y a quarante ans n'en font plus partie aujourd'hui. Ils ont été remplacés en queue de peloton par deux pays africains, dont la population totale n'a rien à voir, et de très loin, avec celles des deux mastodontes asiatiques.

En comparant les revenus individuels et non les revenus nationaux, Sala-i-Martin parvient à une conclusion diamétralement opposée à celle de l'ONU : la grande majorité de la population du monde a connu au cours des quarante dernières années une augmentation considérable de son pouvoir d'achat et de son niveau de vie, et cette augmentation a été bien supérieure pour les 2,5 milliards d'humains vivant dans les deux pays qui comptaient parmi les plus pauvres à l'époque que pour le milliard vivant dans les pays déjà riches. Mais ces 2,5 milliards contredisent la théorie souhaitée par l'ONU. Ils ont donc été rayés de la carte !
Toute l'intervention est à lire.

23 décembre 2003

Eugénisme : Sondage

©Philippe Gouillou - 23 décembre 2003 - 12:57
arc20031221.htm#BlogID140
Vous (homme ou femme ou intersexué ou ...) voulez un enfant et devez passer par une fivette (fécondation in vitro). Pour le choix du flacon, vous préférez :
  1. Que l'état choisisse à votre place, selon des critères définis par le Parlement et le Gouvernement.
  2. Que l'état choisisse à votre place, mais selon le hasard le plus complet.
  3. Choisir vous-mêmes, sans contrainte gouvernementale, au hasard.
  4. Disposer de quelques informations sur l'origine du flacon, l'étendue et la précision des informations auxquelles vous pouvez avoir accès ayant été décidées par le Parlement et le Gouvernement, et choisir en fonction, sans autre contrainte gouvernementale.
  5. Disposer du maximum d'informations sur l'origine du flacon et choisir sans contrainte gouvernementale en fonction de ces informations.
La dernière fois que j'avais mis en ligne un sondage de ce type, les réactions avaient été pour le moins vives (voir sur Evoweb : "Synthèse Enquête Douance" du 13 février 2002). Nul doute que je vais me faire encore traiter de "Nazi" parce que je prône la liberté individuelle (!), mais peut-être quelques commentaires seront intéressants.

21 décembre 2003

Vocabulaire : on ne dit plus...

©Philippe Gouillou - 21 décembre 2003 - 15:07
arc20031221.htm#BlogID136
  • On ne dit plus "C'est le plus doué de sa classe, il devrait aller très loin" ; on dit : "Il perturbe les autres par ses questions et est incapable de s'intégrer"
  • On ne dit plus "Peu doué pour les activités intellectuelles, il s'est orienté très tôt vers le racket, le vol et a été récupéré comme homme de main par les pontes du grand banditisme" ; on dit : "Il a été victime très tôt du racisme du personnel enseignant et a connu une enfance difficile"
  • On ne dit plus "Brillant, il a épousé une femme tout aussi brillante" ; on dit : "L'eugénisme est un danger qui doit être interdit"
  • On ne dit plus "Ecoeurés par les grèves à répétition qui ont été jusqu'à les empêcher de rejoindre leurs stands, beaucoup d'exposants étrangers ont décidé de ne plus mettre les pieds en France et investissent en Italie" ; on dit : "Il faut se mobiliser et manifester pour forcer l'Etat à soutenir le secteur de la mode"
  • On ne dit plus "Les Français, asséchés par les impôts, n'investissent plus" ; on dit : "Les pays étrangers pratiquent le dumping fiscal"
  • On ne dit plus "Nuit gravement à la santé" ; on dit : "Il fumo uccide"
  • On ne dit plus "Multiplication des attentats anti-sémites" ; on dit : "la France souffre d'une islamophobie qui doit être combattue avec rigueur"
  • On ne dit plus "Français né de parents originaires du Maghreb" ; on dit : "Musulman représenté par Tariq Ramadan"
  • On ne dit plus "Très intelligent et bosseur, il a connu un parcours scolaire brillant" ; on dit : "Il est rentré à Sciences-Po grâce aux quotas réservés aux personnes défavorisées"
  • On ne dit plus "X-Enarque, ayant connu une carrière brillante, le nouveau Préfet est de religion musulmane" ; on dit : "Pour lutter contre le racisme et l'anti-sémitisme, un Frère Musulman issu d'une ZUP du 9-cube a été nommé préfet"
  • On ne dit plus "Le débat, ouvert, a montré qu'il existe une grande diversité d'opinion" ; on dit : "Ceux qui refusent la mise en place de quotas pour les communautés minoritaires à chaque niveau de la société sont des racistes qui doivent être rééduqués"
  • On ne dit plus "Tous les hommes sont nés libres et égaux en droits" ; on dit : "il semble aujourd'hui évident qu'une meilleure intégration sociale des plus défavorisés suppose qu'on leur applique un traitement différentiel." (Eric KESLASSY, "Le Figaro", 09 décembre 2003)