Blog Evoweb
Aide-mémoire de réflexions rapides et brouillons de futurs articles : les courts textes présentés ici ne sont pas finalisés, mais peuvent servir à provoquer la réflexion.
Le thème général est l'analyse des sociétés actuelles selon la grille de la psychologie évolutionniste.
La lecture préalable de : Pourquoi les femmes des riches sont belles : Programmation génétique & compétition sexuelle (Gouillou, Ed. Duculot (Louvain, Belgium), 2003) est requise, ou du moins une bonne connaissance générale du sujet : Axelrod, Buss, Dawkins, Geary, Hrdy...
De nombreux termes utilisés sont expliqués dans le Glossaire Evopsy.
19 mars 2004
Médaille de la désinformation
©Philippe Gouillou - 19 mars 2004 - 15:20
arc20040314.htm#BlogID247
Mark Steyn détaille dans The Washington Times ce qui mérite certainement une médaille de la désinformation : le traitement par le Seattle Post-Intelligencer de l'affaire Susan Lindauer, accusée d'espionnage pour le compte de Saddam Hussein. Le titre choisi par le Seattle Post-Intelligencer est en effet : "Accused spy is cousin of Bush staffer", ce qu'on peut traduire par : "L'espionne présumée est la cousine d'un membre du cabinet de Bush". Jolie accusation, non ? Voici donc Bush mêlé à une affaire d'espionnage ! A l'heure où les anti-interventions en Irak apparaissent souvent mouillés dans des histoires de pots de vin, un tel titre remet les pendules à l'heure ! En fait pas tant que ça. Tout d'abord, Mark Steyn remarque que cette Lindauer n'est que la cousine au deuxième degré d'Andrew Card. Vous connaissez, vous, tous vos cousins du deuxième degré ? Vous les voyez souvent ? Vous pouvez certifier que ce sont tous des personnes fréquentables ? Mais ce n'est pas tout. Il apparaît aussi que Lindauer a travaillé au Congrès, et devinez pour qui : des Démocrates. Ca nous éloigne déjà sérieusement de Bush. Et il y a encore plus fort. Avant le Congrès, Lindauer a travaillé comme journaliste, et pour qui ? Cher lecteur vous ne suivez pas : elle a travaillé pour le Seattle Post-Intelligencer ! Bien sûr, un titre du type "Une ex-journaliste du SPI accusée d'espionnage au bénéfice de Saddam Hussein" était beaucoup moins pro-Kerry que "L'espionne présumée est la cousine d'un membre du cabinet de Bush"...
Quand ce sont les "paranos" qui ont raison...
©Philippe Gouillou - 19 mars 2004 - 12:14
arc20040314.htm#BlogID246
La paranoïa, ou du moins sa version non psychiatrique, a souvent inspiré les auteurs : "Seuls les paranoïaques suvivent" écrivait Moore, "Etre paranoïaque ne signifie pas qu'on n'a pas d'ennemis" remarquait Kissinger. Au-delà de cet humour, il reste un point important : quand ce sont les "paranos" qui ont raison, alors c'est que les choses vont mal. Il y a eu beaucoup d'analyses sur le message envoyé aux terroristes par les votants Espagnols de dimanche. Beaucoup y ont vu une très grande source d'inquiétude pour l'Europe (MIF, Zek, Evoweb), tandis que d'autres ont critiqué une telle exagération (Liberté, voir aussi la réponse de Congonneries). Tout d'abord j'y vois là l'avantage des blogs : on peut y écrire rapidement, voire y exagérer, sans devoir toujours essayer de pondérer : d'autres, qui écriront l'inverse, permettront au lecteur d'avoir rapidement une vision assez complète des arguments. Si chacun des auteurs prenait le temps de bien préciser les limites de son raisonnement, de bien présenter les pour et les contres, de bien valider son style, alors l'information serait moins vite on line. C'est ce coté brut qui assure la rapidité, et donc l'intérêt. Au lecteur d'en profiter, et de suivre de multiples sources, d'approches différentes. Nous ne parlons pas sciences, mais information générale, et ici c'est la concurrence qui importe. Ensuite, dans ce cas précis du message envoyé aux terroristes, il est important de se rappeler que c'est le message, pas le fait que le PSOE soit au pouvoir qui provoque les inquiétudes : la majorité des votants PSOE n'ont pas modifié leur vote suite aux attentats, et leur choix était en grande partie indépendant de la situation en Irak. L'importance de ce message aurait cependant été nulle s'il avait été possible de démontrer que les attentats n'avaient eû aucun impact. Hélas, Zek a trouvé sur Yahoo! Espagne une nouvelle d'Europa Press qui va exactement dans le sens inverse :"El voto emigrante, emitido antes del 11-M, otorga en Madrid un 51 por ciento al PP y un 38 por ciento a PSOE" Il semble bien que ce sont les "paranos" qui ont eu raison, et cela ne m'apparaît vraiment pas comme un bon signe.
"Ne réfléchis pas : Attaque"
©Philippe Gouillou - 19 mars 2004 - 08:10
arc20040314.htm#BlogID245
Une publicité 4x3 pour un magasin de sport, sans doute d'origine Nike (on en voit le logo sur l'affiche, et la qualité du traitement graphique me paraît un peu chère pour un simple magasin). Son accroche est tout à fait d'actualité : NE REFLECHIS PAS : ATTAQUE L'après midi, en taxi. Généralement j'évite, mais là j'ai de la chance : le conducteur, une cinquantaine d'années, est très sympa et ne cherche pas à m'arnaquer. Il parle un peu Français et nous discutons. Il a une Kangoo et m'apprend qu'il ne faut surtout pas acheter de Renault en Tunisie, parce que le plan de montage est en Espagne, et donc qu'elles sont mal fabriquées, qu'elles ne tiennent pas, qu'il n'a que des emmerdes. Il me dit que Peugeot c'est bon, parce que les usines ne sont pas en Espagne. Nous arrivons à un énorme bouchon, à un carrefour où un malheureux policier dirige la circulation. Et ça marche : d'un simple geste, le policier arrête les flots de voitures qui arrivent sur 3 ou 4 voies (au lieu de deux officielles), et impose lesquelles vont passer, lesquelles vont attendre leur tour. - Moi : Après plusieurs années ici, je suis toujours impressionné : en Tunisie, les feux ça n'existe pas, les stops ça n'existent pas, les sens interdits ça n'existe pas, les interdictions de stationner ça n'existe pas, etc., etc. Pourquoi alors autant de gens obéissent à ce pauvre policier tout seul ?
- Taxiste (hilare) : Tu sais pourquoi en Tunisie les feux, les stops, les sens interdits, etc. ça n'existe pas ?
- ...
- C'est tout simple, c'est parce que nous sommes arabes ! Il faut dire les choses telles qu'elles sont : un Arabe tu lui dis ça et il fait autre chose, nous sommes Arabes, c'est comme ça !
- Peut-être, mais tu n'as répondu qu'à la moitié du problème : pourquoi alors tout le monde, enfin presque, fait ce que dit le policier ?
- (avec un geste ample de la main) Ah ça...
Je passe au Salon de l'Artisanat, où Barâa expose. Il y a beaucoup de monde, et je suis un peu inquiet : non seulement je n'aime pas la foule, mais on m'a dit que le sentiment anti-Français s'est très fortement développé ces derniers mois. En fait, tout se passe très bien : pas un seul barbu, moins d'une dizaine de hijabs. Très bon signe. Je discute avec une Tunisienne :- Elle : Que veux-tu faire ? Les US ont déclaré la guerre au monde entier !
- Moi : Ah bon ? Tu milites pour la mise en place de la shari'a ? Parce que vu que l'Europe a capitulé, il ne reste quasiment plus que les US pour l'empêcher.
- Non, bien sûr, surtout pas ça ! Mais regarde : ils sont tellement plus fort que tout le monde qu'ils peuvent attaquer n'importe quel pays sans risque de perdre !
- Heureusement ! Ce serait beaucoup plus dangereux si le rapport des forces était inverse, non ?
- Oui, mais c'est quand même inquiétant qu'ils soient si forts : ils pourraient nous attaquer.
Et voilà en une toute petite discussion le résumé de comment est perçue la guerre en Irak ici : les Américains profitent de leur puissance pour attaquer n'importe quel pays, c'est tombé sur l'Irak, ça aurait pu être ailleurs, et ça va certainement être ailleurs très bientôt. Quand on leur demande s'ils préfèrent une victoire d'Al Quaida ou des US, ils répondent "Les US, bien sûr, mais...". La stratégie américaine est complètement déconnectée de ses objectifs, les Tunisiens ne voient que la bataille en elle-même, ne font aucune analyse, ne cherchent pas du tout à en comprendre les raisons. Finalement je me retrouve au centre commercial d'El Menzah 6, garé devant la pub qui me sert de titre. Je me dis qu'il est heureux que la pub ça ne marche pas toujours. Surtout quand elle correspond autant.
18 mars 2004
Appel de Wilhem à la capitulation de la France dans Libé de ce jour
©Philippe Gouillou - 18 mars 2004 - 14:56
arc20040314.htm#BlogID243
Merde In France reproduit le dessin où Wilhem oppose le vote à deux autres types d'action contre le terrorisme : la guerre représentée par Bush et Poutine et la police intérieure représentée par Sarkozi. Eursoc résume très bien l'idéologie derrière ce dessin en titrant : "Des dindes votant pour Noël".
Fanfaronnade
©Philippe Gouillou - 18 mars 2004 - 12:22
arc20040314.htm#BlogID242
Après une victoire, il peut être important de se vanter : la majorité préfère les vainqueurs [1], et proclamer son succès a de fortes chances de s'attirer des sympathisants. La vantardise présente cependant un risque important quand la victoire n'est pas encore définitive : elle sera fortement ressentie par l'ennemi, et elle risque de le remotiver, ce qui compliquera les victoires futures. Une vantardise trop appuyée après une victoire partielle ne peut se justifier rationnellement que si le gain de sympathisants espéré est plus important que le coût du réveil de l'ennemi, ou si elle ne présente aucun risque de réveil, mais bien au contraire de démoralisation de l'ennemi. On peut remarquer que le texte envoyé le 15 mars et attribué aux "Brigades Abou Hafs al-Masri/Al-Qaïda" va au-delà de la simple vantardise : "Aux valets de l'Amérique, nous disons: voilà qu'un valet de l'Amérique a détruit son avenir (politique) en s'alliant au tyran du siècle (NDLR: le président George W. Bush). Voilà Aznar qui sera jeté dans la poubelle de l'histoire", affirme le texte. "Tirez la leçon ô valets de l'Amérique, les brigades de la mort sont à vos portes. Nous allons vous frapper d'une main de fer, à l'endroit et au moment adéquats", poursuit le texte, mentionnant "les valets arabes et musulmans, comme (le président pakistanais Pervez) Musharraf et les Al-Saoud", la famille régnante en Arabie saoudite. AFP - jeudi 18 mars à 08h16 C'est une véritable fanfaronnade : bien sûr qu'ils frapperont encore (ils viennent d'avoir la preuve que ça marche !), mais leurs pouvoirs ne sont pas aussi étendus qu'ils l'affirment : les services de sécurité ont quand même une certaine efficacité qui les restreint fortement. Pourquoi alors une telle exagération alors que leur victoire n'est que partielle ? S'agit-il d'une erreur de leur part ?Peut-être qu'il s'agit d'une erreur, mais je sus loin d'en être certain. En fait, il me semble que cette fanfaronnade est le signe que le message s'adresse aux Arabes, pas aux Occidentaux : - Al Quaida a certainement besoin de recruter après être apparue faible en Afghanistan et en Irak, une telle victoire est un "don de dieu" dont il faut tout de suite profiter ;
- Ils doivent considérer le risque de réveil de l'Europe comme négligeable : ils savent que quoiqu'ils disent, ça ne changera rien à l'attitude d'une bonne partie de la population Européenne, qui continuera à proclamer que la "guerre" en Irak était illégale parce que non approuvée par l'ONU ou autres arguments du même genre, et qui donc continuera d'empêcher toute tentative de lutter contre les terroristes (notamment par l'opposition systématique aux USA, en Irak comme à Taïwan).
Le message d'Al Quaida aurait probablement été beaucoup plus subtil s'il y avait eu le "risque" qu'il provoque un sursaut de la population Européenne. NOTE :- "Quand quelqu'un voit un cheval fort et un cheval fort, il va naturellement aimer le cheval fort" a dit Osama Bin Laden dans sa dernière vidéo, il y deux ans et demie (Mark Steyn in Telegraph, disponible sur JihadWatch)
MAJ du 19-04-04 : Yigal Carmon (président de MEMRI) écrivait le 15 mars qu'il ne pense pas que ce texte soit authentique.
17 mars 2004
9 millions de drapeaux blancs
©Philippe Gouillou - 17 mars 2004 - 15:22
arc20040314.htm#BlogID240
A lire jusqu'au bout (y compris les updates) l'excellent article de US Clueless "Subspace Crystal Ball" (trouvé via Zek). Traduction d'un paragraphe (vers le milieux) :Il ne changerait rien que la vraie raison du vote des Espagnols en faveur des socialistes soit autre. Quoiqu'ils aient pensé en votant, et quelles que soient les raisons qui ont pu leur sembler importantes, ce qu'ils ont fait a été de donner à A Quaida tout ce qu'il pouvait raisonnablement avoir espérer de son opération. Ce qui, comme le dit Brown, encouragera Al Quaida à réessayer encore juste avant des élections majeurs en d'autres endroits. Les discours de Schroeder, Chirac, Zapatero, Prodi, etc. que j'ai pu entendre le montrent bien : l'Europe a choisi la voie de la négociation avec les terroristes, et semble prête à lâcher beaucoup dans l'espoir d'obtenir ne serait-ce qu'un peu. Tout cela n'est que la poursuite de ce que j'écrivais ici même il y a un peu plus d'un mois ("Des pigeons qui nous gouvernent"), et ce que décrit par l'humour The Daily Ablution n'est hélas très probablement pas très éloigné de la réalité...
Mensonge ? Erreur ? Ou nécessité ?
©Philippe Gouillou - 17 mars 2004 - 12:46
arc20040314.htm#BlogID239
J'ai un projet de création d'entreprise que je pense solide. Il est quasiment prêt : j'ai pû le mener dans le plus grand secret, ce qui est absolument vital pour la réussite de mon projet. Le problème est qu'il me faut maintenant acheter une machine-outil, très chère, et tout mon entourage me traite de fou. Bien sûr, s'ils connaissaient la raison réelle de mon achat, alors ils comprendraient, mais le secret est tellement vital que je ne peux leur dire. Que dois-je faire : - Passer outre les commentaires ?
- Servir un baratin à mon entourage ?
- Abandonner mon projet et expliquer à mon entourage pourquoi je voulais acheter la machine ?
Je suis un chef de gouvernement d'un pays démocratique en guerre. Pour des raisons stratégiques, il me semble important d'aller porter bataille à un endroit précis, mais là encore le secret des raisons de cette attaque doit rester secret pour assurer la réussite du plan. Hélas, une très forte majorité de la population me traite de fou, et me reproche mon projet. Que dois-je faire : - Passer outre les commentaires ?
- Servir un baratin à la population ?
- Accepter la défaite dans la guerre et expliquer à la population pourquoi je voulais attaquer à cet endroit ?
Dans un cas comme dans l'autre, j'ai finalement considéré que mon projet était trop vital, et ai choisi l'option #2 : j'ai servi un baratin pour essayer de me justifier. Hélas, la nécessité du secret a fait que mon baratin n'est pas extraordinairement solide, qu'il présente quelques failles, et que mon entourage/ma population les affiche publiquement. Comment m'en sortir ? Vous êtes un chef d'état à quelques jours des élections, et une enquête policière est en cours. Celle-ci marche bien, très bien même, mais elle a besoin pour réussir que les personnes recherchées se croient à l'abri, qu'elles imaginent que l'enquête se dirige vers d'autres. Vous devez faire un discours sur l'avancement de l'enquête :- Vous remettez en cause l'enquête en annonçant la vérité afin d'être honnête auprès de vos électeurs ?
- Vous montez un baratin, que vous essayez de faire croire le plus longtemps possible, même contre toute évidence, pour tenter de faire marcher le plan ?
Espagne : plan des Islamistes confirmé par CNN
©Philippe Gouillou - 17 mars 2004 - 12:31
arc20040314.htm#BlogID238
Trouvé grâce à Ase, cet article de CNN confirme qu'il y avait bien un plan d'Al Quaida pour le retrait des troupes d'Irak. Traduction en Français du début : Un document publié plusieurs mois avant les élections nationales révèle qu'Al Quaida préparait le séparation de l'Espagne de ses alliés par des attaques terroristes. Un post de décembre sur un message-board Internet utilisé par Al Quaida et ses sympathisants et obtenu par CNN, détaille un plan pour faire tomber le gouvernement Pro US. "Nous pensons que le gouvernement Espagnol ne tiendra pas plus de deux explosions, trois au maximum, avant qu'il soit forcé de retirer les troupes devant la pression populaire" peut-on lire dans le document Al Quaida. "S'il a encore des forces après ces attentats, la victoire des socialistes aux élections suivantes sera quasiment garantie -- et le retrait des troupes espagnoles sera sur son programme". Le renversement total des prédictions de vote provoqué par les attentats ne fait qu'augmenter la puissance du message de victoire envoyé aux Islamistes. Et cela restera vrai, même si le nouveau gouvernement se lance par ailleurs dans la lutte anti-terroriste. Il y a bien sûr une échappatoire : que l'ONU vote un mandat clair qui remette en cause le départ des Espagnols. Dans ce cas, le plan Islamiste ne leur aura amené que la perte du soutien de l'ONU. Mais, comme chacun s'en doute, il n'y a aucune chance : le plan Européen actuel est de créer un nouveau poste de fonctionnaire...
16 mars 2004
Taïwan : une version française des attentats de Madrid ?
©Philippe Gouillou - 16 mars 2004 - 11:24
arc20040314.htm#BlogID237
Une dépêche Reuters du 15 mars citée par Instapundit et The Gweilo Diaries annonce que la France va participer aux manoeuvres navales Chinoises d'intimidation de Taïwan 4 jours avant les élections et le référendum s'y tenant. Je n'ai pas encore trouvé de référence à cette information sur Yahoo! FR. Instapundit remarque (traduction personnelle) : Don McArthur observe : "Soit le monde est fou, soit les Français sont fous, soit je suis devenu fou... les Français se joignent aux communistes chinois dans une tentative d'intimidation d'une démocratie ?!?!" Il n'y a apparememt pas de limites à ce que les Français sont prêts à faire pour se sentir important sur la scène mondiale. C'est une forme de folie, je suppose, quoique je me dise qu'il est possible que ces exercices aient été préparés sans référence aux élections Taïwanaise, du moins de la part des Français. " Une autre hypothèse qu'on ne peut écarter est bien sûr que la France compte y glaner des informations importantes sur l'armée Chinoise, qui justifient l'image laissée de France égale ennemie des USA. Quelles que soient les raisons réelles (qu'on ne connaîtra probablement jamais), on peut s'interroger sur l'impact de ces manoeuvres sur le vote à Taïwan. Aussi efficaces que l'attentat à Madrid ?
15 mars 2004
La Gauche a trouvé son maître
©Philippe Gouillou - 15 mars 2004 - 13:24
arc20040314.htm#BlogID236
Pourquoi la Gauche a-t-elle tout de suite blâmé les victimes et appelé à la soumission face au terrorisme ? Il y a deux jours ("La laïcité : une nouvelle religion ou juste du multiculturalisme ?"), je mettais en avant l'influence qu'ont les paradoxes du multiculturalisme sur la politique française. Nietzche sur Entrez Libre , explique cette soumission par un pur opportunisme pour récupérer le pouvoir, et remettre en place le clientélisme :Il n'est pas besoin de chercher de la morale ou de la compassion chez ces gens-là : sans délai et sans vergogne, ils sont prêts à utiliser n'importe quel événement pour atteindre leurs buts. Suite à leur attitude après l'attentat du World Trade center, on a reproché à certains d'entre eux leur antiaméricanisme profond. Je crois maintenant que, dans la majorité des cas, c'était une large erreur d'appréciation. Ils ne sont pas antiaméricains, tout comme ils ne sont pas pro-Al Qaïda, ou pro-Vérité, pro-Morale, pro-Grands Principes. Non : ils sont seulement, et très profondément, opportunistes et amoraux. 'Unanimité antilibérale - 14 mars 2004" Un post du Belmont Club ("The Ichneumon Wasp", trouvé via MIF) propose une autre explication, sans doute plus valide : la peur. Wretchard y remarque tout d'abord que les terroristes de gauche, qu'ils soient de l'ETA ou de l'Armée du Peuple aux Philippines ont été fortement impressionnés par la puissance de feux des Islamistes avec lesquels ils tentaient de négocier (camps d'entraînements, énorme financement, armes, etc. etc.) et qu'ils sont donc opérationnellement soumis aux Islamistes. Mais cette peur ne se retrouve pas qu'aux niveaux des terroristes, où la mort est si facile et la cruauté si répandue, on la retrouve aussi à l'Université d'état de Miami, qui a fait chanter l'appel à la prière (Dhimmiwatch, Little Green Footballs). Pour Belmont Club, il y a là beaucoup plus qu'une "simple admiration mutuelle" et il précise :La Gauche moribonde sait qui est le maître, et est en train de vendre tout ce qui lui reste : l'accès aux médias et aux institutions culturelles, ce qui convient tout à fait aux Islamofascistes. Une division du travail a été mise en place, où la Gauche fournit l'injection paralisante sur la société occidentale en laissant un champ libre où les jihadistes peuvent opérer. Histoire analogue à celle de la guêpe fouisseuse, qui injecte un venin dans l'animal où elle va pondre ses oeufs afin de le paralyser sans le tuer, pour que ses larves puissent se nourrir de l'animal toujours frais et conscient pendant les premières phases de leur vie.
Le terrorisme, ça marche
©Philippe Gouillou - 15 mars 2004 - 07:30
arc20040314.htm#BlogID235
On croit souvent que le terrorisme est contre-productif : en provoquant une réaction de la population visée, il réduirait l'assise politique des terroristes, ainsi que leur liberté d'action. C'est en effet ce qui s'est passé juste après le 11 septembre : les terroristes ont perdu à la fois leur plus grand camp d'entraînement et plusieurs sources de financement (culture du pavôt en Afghanistan et récompenses de l'Irak). Le résultat sera-t-il le même après ce 11 mars ? On peut en douter. Dans le premier cas il s'agissait des Américains, qui se savent jalousés de tous, alors qu'il s'agit maintenant de l'Europe, nettement moins enviée. Et Checkpoint-online remarque : Malheureusement, l'Europe ne semble pas prête à reconnaître l'urgence de la guerre qu'elle subit et mène à contrecoeur. Au vu des réactions qu'ils ont suscitées, les 200 morts du 11 mars n'apparaissent pas suffisants pour provoquer une véritable prise de conscience. Les attaques terroristes sont toujours inscrites dans une relation causale qui fournit une justification au moins partielle : les attentats de Madrid seraient "dus" au soutien de l'Espagne à l'offensive coalisée en Irak, tout comme celui de Bali "s'expliquait" par le soutien de l'Australie à l'action armée en Afghanistan ; les attaques du 11 septembre, comme celles de Nairobi et Dar Es-Salaam en 1998, découlaient du soutien américain à Israël. Et ainsi de suite jusqu'aux Croisades. Cette rhétorique omniprésente dans les médias concorde avec le syndrome occidental de l'autoflagellation, et elle a pour effet d'accorder un crédit galvaudé aux griefs souvent imaginaires des fondamentalistes. Il faudra probablement des milliers de victimes ou davantage encore pour que les Européens admettent la vanité de ces ratiocinations et comprennent enfin que le terrorisme islamiste les attaque pour ce qu'ils sont, pensent, croient et espèrent, et non pour ce qu'ils font, disent ou possèdent. "Les attaques terroristes en Espagne rappellent que l'Europe n'échappe pas à la guerre" - Maj EMG Ludovic Monnerat - 14 mars 2004 Ce qui est totalement confirmé par ce que Libre Enfin a trouvé sur les forums de Libération :Reaction d'une Madame Tout-Le-Monde sur le forum de Liberation: "chaque fois que j'ai entendu Aznar parler, c'était pour focaliser l'attention de l'Espagne et du monde entier sur les terroristes, le terrorisme, utiliser le terrorisme, accuser les terroristes, ETA, et les autres... est-ce que ces morts ne sont pas, hélas, la résultante de sa politique ?" "And the Winner is...." - 11 mars 2004 (voir aussi : "C'est pas bien Mais...." - 13 mars 2004) Il s'agit bien sûr de la culpabilisation des victimes, version occidentale du Cargo-Cult : si on se soumet, ils ne nous feront rien. C'est déjà un énorme succès des terroristes : pour nombre de gens ils ne sont plus les coupables mais les victimes, et ce nombre ne peut que s'accroître du fait du soutien de la presse officielle. Les jihadistes peuvent même commencer à espérer que, du fait de la pression populaire, les gouvernements des pays démocratiques mettront en place des politiques qui leur faciliteront la guerre. Une fois ce résultat obtenu, ils n'auront plus qu'à commettre quelques autres attentats, une fois de temps en temps, pour rappeler à ses devoirs ce gouvernement dhimmisé, pour qu'il aille encore plus loin dans son soutien positif du jihad. Combien de temps encore pour en arriver à une telle puissance qu'ils pourront renverser les gouvernements ? En fait, si on en croit une dépêche Reuters de ce lundi 15 mars à 6h54, nous y sommes déjà :"Le gouvernement paie le prix de son engagement dans la guerre en Irak et des relations d'Aznar avec le président américain George Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair. Ce vote est un vote de réaction", a commenté Carlos Berzosa, recteur de l'Université Complutense de Madrid. <...> "S'il s'avère que le réseau Al Qaïda est derrière ces attaques, alors on pourra dire avec certitude qu'Al Qaïda es responsable de la défaite d'Aznar et du PP", a confirmé Charles Powell, de l'université San Pablo-CEU. Le terrorisme, ça marche très bien. MAJ : LIENS :
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