Evoweb.net : sommaire

 

Blog Evoweb

Aide-mémoire de réflexions rapides et brouillons de futurs articles : les courts textes présentés ici ne sont pas finalisés, mais peuvent servir à provoquer la réflexion.

Le thème général est l'analyse des sociétés actuelles selon la grille de la psychologie évolutionniste. La lecture préalable de : Pourquoi les femmes des riches sont belles : Programmation génétique & compétition sexuelle (Gouillou, Ed. Duculot (Louvain, Belgium), 2003) est requise, ou du moins une bonne connaissance générale du sujet : Axelrod, Buss, Dawkins, Geary, Hrdy...

De nombreux termes utilisés sont expliqués dans le Glossaire Evopsy.


13 décembre 2003

Luttons contre le Hijab : interdisons la Kippa !

©Philippe Gouillou - 13 décembre 2003 - 22:01
arc20031207.htm#BlogID119

Enfin, que ferons-nous demain, nous, citoyens de culture musulmane ayant fui nos pays d'origine en raison de la dictature du religieux, de l'absence de démocratie, et qui avons choisi la France comme terre d'accueil ou comme patrie, que ferons-nous quand nos filles à l'école publique se feront traiter de putes et traîner dans les caves parce qu'elles n'auront pas porté le voile, et que nos garçons se feront traiter de mécréants car ils n'auront pas respecté le ramadan dans les cantines ?
Mohammed KACIMI : "Voile, une antique aliénation", Libération, 10 décembre 2003

Trouvé à la fin de la présentation que fait Zek du rapport Stasi sur le voile : "Le coup de grâce" A LIRE !


La fin de la Palestine Arabe ?

©Philippe Gouillou - 13 décembre 2003 - 17:26
arc20031207.htm#BlogID118

J'avais déjà cité Nelson Archer d'Europundits (le 26 novembre). Je m'interroge maintenant sur un de ses posts, daté du 12 novembre dernier, il y a un mois : The end of Palestine. Nelson Archer s'y lance dans la politique fiction.

Il remarque tout d'abord que les Américains, loin d'être les ennemis des Arabes Palestiniens, sont au contraire leur principale assurance-vie : sans l'interventionnisme Américain, les Israëliens auraient certainement déjà fait un ménage un peu plus en profondeur que leurs actions limitées pratiquées jusqu'à présent. Comme exemple il cite l'action Russe en 1945 à la chute de Budapest : comme il le remarque, elle n'avait rien à voir avec les droits de l'homme, mais son efficacité brutale a permis que "le crime, comme la vodka, y (soit) un monopole d'état" et cela jusqu'à la fin du communisme. Pourquoi les Israëliens continueraient-ils à supporter les attentats, les haines, les boycotts et les attentats encore et toujours, sans une très forte pression pour les empêcher d'agir efficacement ? Nelson Archer a probablement raison quand il remarque que ce ne sont ni l'Europe, ni les opinions publiques Arabes qui peuvent représenter une telle pression : ce ne peut être que les Américains (ce qui expliquerait le montant de l'aide).

Archer pense cependant que les choses vont changer. La protection des Palestiniens par les Américains ne rapporte rien d'autre à ces derniers que des ennuis : attentats, boycotts, haines, attentats encore et toujours. Personne dans les pays Arabes n'imagine que les Palestiniens sont protégés par les Américains, tout le monde croit l'inverse, et beaucoup appellent à la Guerre Sainte... contre les Américains. Ca ne peut pas durer. Si à chaque fois que vous aidez une vieille femme a traverser la rue elle vous insulte et vous désigne à la vindicte populaire, vous allez très vite arrêter : les bonnes actions, c'est bien, mais encore faut-il que leur coût ne soit pas trop élevé. Archer pense que le point de changement sera la réelection de Georges W. Bush, en 2004.

Que se passera-t-il alors ? Archer imagine un retour à une situation stable à 3 pays : Israël, la Jordanie, et l'Egypte. La Palestine Arabe ne peut exister, remarque-t-il, et de toute manière il n'y a que les Israëliens pour la souhaiter : les Arabes l'ont déjà plusieurs fois refusée. Pourquoi alors ne pas revenir à une situation plus stable, où Israël conserverait ses terres, et aurait des relations pacifiques avec ses deux importants voisins, la Jordanie et l'Egypte qui récupéreraient les autres terres et leurs populations ?

L'article est très intéressant, très bien écrit. Est-il prédictif ? Je ne sais pas du tout. Il marque de toute façon un point sur le fait que les Américains vont très probablement de plus en plus lâcher les palestiniens : ils ne pourront pas supporter très longtemps les attentats, boycotts, haines, attentats encore et toujours.

Sans compétition sexuelle

©Philippe Gouillou - 13 décembre 2003 - 09:55
arc20031207.htm#BlogID117

La compétition sexuelle est dangereuse : de nombreux morts et blessés chaque année, des conflits coalitionnels qui mènent à des guerres meurtrières, une violence contre les femmes omniprésente, bref : pour créer un monde idéal il n'y a pas d'autre choix que de l'interdire.

C'est le raisonnement qu'on fait les promoteurs d'une société imaginaire que nous allons décrire. Pour éviter toute compétition il faut supprimer toute sélection individuelle, et ils s'en sont remis au moyen de choix le plus neutre qui soit : le hasard. Tous les ans, au printemps, une grande loterie fixe les couples.

Nos utopistes ne sont pas des imbéciles, et ils ont tout de suite compris qu'une loterie pure ne pouvait résoudre tous les problèmes. Ainsi, ils ont tout de suite remarqué qu'une seule urne ne peut suffire, puisqu'elle provoquerait trop de couples de même sexe, inaptes à avoir le moindre enfant. Ils ont aussi prévu que se poserait le problème de l'âge : un minimum a été fixé à la puberté, pour que le temps nécessaire à ce qu'un bébé attribué par cette loterie devienne fécond ne soit pas une atteinte à la fécondité de son partenaire. Pour cette même raison d'écart d'âge, ils ont aussi fixé qu'il s'agirait d'une loterie sans remise : les individus des couples déjà formés ne peuvent participer de nouveau à cette loterie. Enfin, pour éviter les maladies génétiques, il ont mis en place un système d'évitement de l'inceste : il y a remise dans l'urne dans le cas d'une trop grande proximité génétique entre les couples tirés au hasard.

Nos promoteurs ont tout prévu. Certes, ils sont bien loin de la société sans sélection dont ils rêvaient (tous leurs critères sont sélectifs), mais ils peuvent espérer qu'il n'y aura plus de compétition sexuelle au quotidien, et qu'une société plus juste et plus harmonieuse pourra exister pour le reste des temps.

Est-ce si sûr ?

Les promoteurs s'aperçoivent très vite qu'ils ont négligé une faiblesse humaine : certains, pourtant accouplés, s'obstinent à lutter contre cette nouvelle justice, et refusent le cadeau qui leur a été fait d'un monde idéal en pratiquant l'infidélité. Ils sont bien sûr envoyés en camp de redressement. Mais pendant leur absence (le traitement correctif prend du temps), leurs époux se trouvent frustrés, et se plaignent, et la tension monte. Comment gérer ? Autoriser l'infidélité serait ouvrir la boite de Pandore : tous les affres de la compétition sexuelle réapparaitraient. Le même résultat serait évident s'ils supprimaient leur système de loterie et obligeaient tout le monde à avoir des rapports sexuels avec tout le monde : le nombre est trop important par rapport au temps disponible, il y aurait forcément des conflits pour être le premier à avoir accès à certaines personnes de l'autre sexe, comme l'avait montré l'expérience de Kerista.

Nos promoteurs constatent aussi un autre problème, beaucoup plus vicieux : le système d'évitement de l'inceste est insuffisant, beaucoup de couples n'ont pas d'enfants, et quand ils en ont ces derniers sont en moyenne plus chétifs, moins intelligents, en moins bonne santé, que ceux qui naissaient avant la mise en place du système de loterie. Il y a bien sûr ces couples qui ne s'entendent pas et refusent de se toucher, mais ceux-là on peut les forcer, ou utiliser la fécondation artificielle. Il y a surtout tous ces couples qui veulent un enfant et font tout ce qu'il faut pour, mais n'y arrivent pas, ou dont l'enfant naît handicapé.

Nos promoteurs de cette société idéale comprennent vite (ils sont intelligents) que leur société ne va pas durer longtemps : le taux d'attardés mentaux atteint des niveaux ingérables, les hôpitaux sont pleins, et on ne trouve plus assez de personnes intelligentes parmi la nouvelle génération pour assurer l'avenir de la société. Ils réfléchissent donc : il y a forcément un ou des critères qu'ils n'ont pas pris en compte dans leur système de loterie, un ou des critères autre que la simple consanguinité. Ils se plongent dans les livres, montent des projets de recherche, investissent énormément, et finalement trouvent quelques critères qu'ils avaient négligés. Ils savent qu'ils n'ont aucune certitude de les avoir tous trouvés, mais espèrent que l'introduction de système de gestion de ces critères dans la loterie annuelle suffira déjà à résoudre le gros des problèmes, et de toute manière ils continueront les recherches, améliorant la loterie à chaque fois.

Le premier nouveau critère est le codage génétique du système immunitaire. Ils ont remarqué que plus le MHC est différent entre les membres du couples, plus la fécondité et la viabilité des enfants sont bonnes, avec malgré tout une limite à cette différence (trop de différence ne fonctionne pas non plus). Alors ils inventent une mesure quantitative du MHC, et multiplient le nombre des urnes. Au bout de quelques années, le résultat est un peu meilleur, les enfants sont moins chétifs, mais ce n'est pas la panacée non plus. Alors ils continuent de chercher.

Ils ont maintenant de très nombreux critères en plus des tous premiers et du MHC : ils ont la symétrie droite-gauche, qui apparait essentielle pour mesurer la fécondité, le ratio taille hanche qui doit être de 0,7 chez les femmes et de 0,9 chez les hommes, ils ont la taille physique, le niveau intellectuel, etc. etc. Le nombre d'urnes est devenu ingérable : chaque loterie est un casse-tête incroyable de complexité.

Ils ont surtout beaucoup de gens qui restent seuls et qui se plaignent et se rebellent. Le système de distinction rendu nécessaire a créé des urnes vides, ou pas assez remplies, et ceux qui s'y retrouvent récriminent contre un système qui ne leur laisse aucune chance. Où est-elle la justice nouvelle ? Dans le système précédent, avant la mise en place des urnes, ils auraient pu essayer de mettre en avant d'autres qualités pour trouver quelqu'un, mais là ils sont définitivement rangés dans un groupe et condamnés à la solitude. Ils font remarquer que tous les critères n'ont pas dûs être trouvés : la fécondité est toujours faible, et il naît encore beaucoup trop d'attardés mentaux, d'enfants chétifs, maladifs, peu viables. Ils posent la question : quand on aura mis tous les critères, est-ce que toutes les urnes ne seront pas vides ou uniquement remplies d'une seule personne ? A quoi servira la loterie dans ce cas ? Où sera la justice du hasard ?

Ils remarquent enfin que l'utilisation de l'ensemble des critères mène exactement à ce qui existait avant la mise en place de la loterie : les femmes belles vont avec ceux qui ont montré leur capacité génétique par leur réussite sociale. A quoi tout cela aura-t-il servi ?

Vocabulaire : juger

©Philippe Gouillou - 13 décembre 2003 - 09:15
arc20031207.htm#BlogID116

"Il ne faut jamais juger" nous répètent les adolescent(e)s, de générations en générations. "Ne juge pas si tu ne veux pas être jugé" nous apprennent et la religion et la sagesse populaire. Le jugement fait peur, et si chacun le pratique tout le monde refuse d'en être victime. On peut cependant remarquer que cette peur du jugement s'estompe avec l'âge : il est beaucoup plus fréquent d'entendre un(e) adolescent(e) se plaindre des jugements, voire leur renier toute possibilité d'existence, qu'un adulte qui lui fera plus souvent avec.

Bien sûr, un certain type de jugement, le jugement judiciaire, a des effets dramatiques sur la vie d'une personne, il est normal que tout le monde le craigne. Mais les adolescents ne parlent pas vraiment de ce type de jugement quand ils expriment leur rejet : tout jugement, même le plus individuel et ayant le moins d'impact leur sera le plus souvent insupportable.

Qu'est-ce qu'un jugement pour provoquer tant de défenses ?
Tout d'abord, un jugement est une opinion arrêtée. Au niveau judiciaire, le jugement clôt les débats et fixe les peines ; au nivau individuel, le jugement d'une personne définit les rapports futurs avec elle.
Un jugement est aussi l'inscription dans une classe : si je juge que cette personne est stupide, je la range dans la classe des personnes stupides, avec toutes les caractéristiques de cette classe. En compétition sexuelle, un tel classement est meurtrier : comment trouver quelqu'un de bien (une autre classe, bien sûr) dans ces conditions ? L'idéal serait de pouvoir choisir dans quelle classe on voudrait que les autres nous rangent, et leur imposer cette classe. Mais pour cela il faut être fixé : quel positionnement sera le plus efficace ?

Les adolescents n'ont pas encore choisi leur positionnement, la vie leur laisse encore le choix, et ils ont intérêt à ce que ce dernier soit le plus ouvert possible. Les juger, c'est les enfermer dans un positionnement, c'est une atteinte à leurs possibilités, une restriction de leurs chances futures. Il est normal qu'ils soient si véhéments à le refuser. Un peu plus tard, ils chercheront souvent à imposer un autre positionnement que celui dans lequel ils seront inscrits, pour la même raison, selon le même principe : la femme stupide ne voudra pas qu'on la juge sur son physique, et parlera de sa beauté intérieure, etc.

Imposer un nouveau positionnement est cependant parfois quelque chose de très difficile, voire d'impossible : pour ma part j'ai toujours essayé d'imposer le fait que je suis beau plutôt que je suis intelligent, sans aucun succès.

Une segmentation pertinente

©Philippe Gouillou - 13 décembre 2003 - 08:11
arc20031207.htm#BlogID115

Nous avons rappelé dans Proctérisme politique que l'essentiel du travail d'un Chef de Produit marketing (c'est un titre de poste) est de choisir la segmentation pertinente pour ce produit. Une segmentation n'est rien d'autre qu'une classification : comme son nom l'indique, il s'agit d'essayer de trouver un critère qui permette de classer toute la population sur une droite, et de choisir le segment qui correspond. Une seule droite ne suffit généralement pas (id.), aussi une segmentation est quasiment toujours à plusieurs dimensions (une opposition entre deux critères = une droite = une dimension).

Trouver la bonne segmentation (dite pertinente), c'est-à-dire celle qui permettra de remplir les objectifs (en termes de quantité vendue ou de nombre d'électeurs) n'est évidemment pas du tout facile, mais le principe cognitif qui sous-tend cette approche est lui très commun : le cerveau fonctionne ainsi. Imaginez que vous cherchiez à fixer un rendez-vous avec quelqu'un que vous n'avez jamais vu : comment allez-vous faire ? Tout d'abord vous allez fixer un lieu de rendez-vous suffisamment précis (e.g. : le bas des escalators de l'aéroport d'Orly) et une plage horaire. Puis vous allez demander à votre contact de se décrire selon des critères visuels (grand blond avec une chaussure noire). Vous utiliserez peut-être d'autres méthodes, comme d'appeler votre cible sur son téléphone portable à l'heure dite, pour voir qui répond. Fondamentalement, vous allez réduire le nombre de personnes possibles (6 milliards) à si possible une seule en utilisant le principe de l'intersection de classes : votre contact sera celui qui appartient à la fois à la classe de ceux qui sont à l'endroit convenu à l'heure dite, à la classe de ceux qui sont grands, à la classe de ceux qui sont blonds, etc. C'est la pertinence du choix des classes qui fera que vous vous retrouverez, ou non. Ainsi, le choix de critères visuels est essentiel pour une rencontre de ce type : des informations sur le niveau cognitif de votre cible ne vous aideraient en rien, sauf si elles sont visibles. Dans d'autres espaces (e.g. : Internet), les critères visuels seraient totalement inutiles. Le contraste est un autre élément essentiel de la pertinence de votre choix : le critère "Chinois" est beaucoup plus discriminant, donc pertinent, à Paris qu'à Pékin (pour le critère "Français", c'est évidemment l'inverse). La pertinence d'une segmentation dépend du contexte.

Le marketing n'a donc rien inventé et le Chef de Produit fait ce que tout le monde fait tous les jours : essayer de trouver les critères les meilleurs en fonction d'objectifs particuliers, et c'est la même chose en médecine (un diagnostic médical n'est rien d'autre qu'une intersection de classes), en sciences humaines, en sciences physiques, etc. etc. Les deux points essentiels à retenir sont : #1: L'objectif d'une segmentation est d'être le plus pertinente possible (i.e. : facile, discriminante, etc.), #2: La pertinence d'une segmentation dépend du contexte. Et par déduction simple, nous obtenons qu'une segmentation n'a de valeur que dans un contexte, et pas ailleurs.

Imaginons maintenant que l'on interdise au Chef de Produit d'utiliser certains critères, par exemple d'utiliser les critères financiers pour segmenter sa clientèle. Dans certains cas cela ne le gênera pas du tout (sa segmentation se base sur d'autres critères), dans d'autres il lui sera impossible de construire une segmentation pertinente. Là encore, cette hypothèse ne concerne pas que le cadre marketing, on peut très bien imaginer qu'on interdise au médecin de se référer à la température corporelle du patient, ou à celui qui va à un rendez-vous avec un inconnu de se servir du critère de la couleur de cheveux, ou du sexe.

Tout cela semble absurde : sous quel prétexte pourrait-on interdire à un cadre marketing de banque de se référer au montant des comptes clients pour segmenter sa clientèle ? Et bien en fait, ce type d'interdictions se retrouve de plus en plus, justifiées par un raisonnement fallacieux qui s'impose de plus en plus. Par exemple, on apprendra qu'il ne faut pas se référer à la beauté d'une personne pour la décrire (c'est une insulte envers les personnes laides), ni à l'origine génétique d'une personne dans des recherches médicales (ce serait du racisme).

Le raisonnement est le suivant : tout ce qui ne constitue pas une caractéristique essentielle et politiquement correcte d'une personne ne peut être considéré comme un critère valide. Exemple : la fortune d'une personne est-elle la caractéristique essentielle qui la définit dans toutes les circonstances ? Non, bien sûr : à l'heure de sa mort, comme nous le répète à l'envie la sagesse populaire, une personne richissime sera aussi nue et pauvre que n'importe lequel d'entre nous. Donc, se référer à la fortune d'une personne pour construire des déductions est une approche partielle (donc forcément partiale) qui est à condamner. Il en est de même pour tous les autres critères : la beauté ne dure qu'un temps, pourquoi s'y référer ? L'origine génétique n'est pas tout, et d'ailleurs il y a plus de variation à l'intérieur des groupes ethniques qu'entre ces groupes : interdisons ce critère ! Il ne sert à rien de rappeler que la validité d'un critère ne sert qu'à l'objectif d'une segmentation dans un contexte particulier : puisque le critère n'est pas absolument valide, alors il ne doit pas être utilisé.

Bien sûr ce raisonnement mène très vite à l'absurde le plus complet. Si le sexe n'est qu'un critère non absolu, doit-on en tenir compte dans son choix personnel pour trouver avec qui avoir des enfants ? Les pros de l'interdiction ont bien remarqué ce problème, et ils ont su y apporter la solution qu'il faut : certains critères seront interdits, non pas du fait de leur validité dans telle ou telle segmentation, mais parce qu'ils seront considérés comme pouvant mener à des dérives, il ne reste qu'à déterminer lesquels. Ainsi les féministes essaieront d'interdire tout critère basé sur le sexe et/ou le genre (voir : Comment être Politically Correct ?), les anti-racistes tout ce qui se base sur l'origine ethnique (sauf en cas de racisme positif (très bonne expression de Zek) : voir Proctérisme politique), etc. etc. Définir ces interdictions est un acte de pouvoir.

Pour quel résultat ? Rien d'autre qu'une restriction du champ des recherches possibles, qui ne peut servir à personne, même pas à ces féministes et à ces anti-racistes auto-proclamés qui le paieront un jour ou l'autre par suite des faiblesses de la recherche médicale ou autre.


12 décembre 2003

La fracture numérique la plus importante se situe au niveau intellectuel !

©Philippe Gouillou - 12 décembre 2003 - 13:58
arc20031207.htm#BlogID114

Très inquiétant article sur Entrez Libres : L'ONU préfère les tyrans. Le chapeau en est :

Comme vous devez certainement le savoir, le Sommet Mondial pour la société de l'Information a eu lieu cette semaine à Genève. "On" y a parlé de la nécessité de réduire la fracture numérique entre le Nord et le Sud (en baissant les impôts ? Non ! En créant cent organisations étatiques en plus !) mais également de la gouvernance collective de l'Internet (via fonctionnaires ?), afin d'éviter que ce réseau ne tombe entre les mains d'intérêts privés (Houhou ! La propagande ne leur appartient plus).

Par contre, ce que vous ne savez pas, c'est que son excellence éclairée Robert Mugabe a été invitée, tandis que la tyrannique association de défense de la liberté de la presse, Reporters Sans Frontières, a été interdite de séjour.

L'ONU le montre chaque jour un peu plus : elle préfère les tyrans.


Comme chacun sait, Internet est le seul espace au monde où la liberté est (presque) totalement assurée : a part quelques règles générales définies par des organismes privés (et bien sûr une censure plus ou moins forte dans les pays dictatoriaux et/ou socialistes [1], aucune loi ne le contrôle globalement. C'est bien sûr insupportable pour les collectivistes de la gouvernance mondiale.

Mais je ne pense pas qu'il y ait que cela dans leur volonté d'imposer un contrôle d'Internet, il y a quelque chose d'encore plus fondamental, une vérité tellement criante qu'ils ne peuvent la supporter : la fracture numérique la plus importante se situe au niveau intellectuel !

Internet ne demande pas que des cables et d'autres matériels informatiques, Internet demande beaucoup plus : des capacités intellectuelles suffisantes pour comprendre ce qui s'y écrit, et cela ne se situe pas au niveau géographique, mais purement au niveau individuel. Un handicapé mental au QI de 75 n'a pas besoin de venir du sud pour être perdu : d'où qu'il soit il souffrira des mêmes limitations, indépendamment de ce que toutes les agences du monde pourront essayer de mettre en place.

Internet permet la communication des cerveaux les plus brillants, la mise en commun des informations, les contacts directs, et cela sans censure (ou presque). Internet permet ce qui avait permis le miracle Grec, le miracle de l'Arabie de l'âge d'or, le miracle de la renaissance : Internet permet à ces cerveaux de faire avancer la culture et les connaissances, pour le bien de tous. Et ça marche : jamais la recherche scientifique n'a été aussi vite, jamais les relations transversales entre les disciplines n'ont été aussi avancées, jamais on a appris autant sur autant de sujets essentiels.

C'est cela qui est insupportable pour beaucoup : ils n'auront jamais accès à ces échanges, à ces niveaux. Et ce n'est pas qu'ils viennent du nord ou du sud, d'un coté ou l'autre de la frontière économique et politique, c'est juste qu'ils n'en ont pas les moyens intellectuels. Ce n'est pas parce que ça leur est interdit par qui que ce soit, c'est juste qu'ils n'arriveront pas à comprendre. Ce n'est pas de leur faute : ils sont nés comme cela, c'est la faute à la vie, à la loterie génétique, à "pas de chance".

Alors que peuvent faire tous ces frustrés ? Comme toujours, reprendre la stratégie du Panier de crabe : si tu ne peux pas faire mieux que les autres, coule les autres. Et leur objectif maintenant, comme il l'a toujours été, va être de limiter la liberté de ces cerveaux, liberté qu'ils ne peuvent pas comprendre, et ils s'y atèleront, même s'ils doivent en pâtir, même s'ils vont en pâtir. Et bien sûr, grâce aux contraintes quantitatives de la démocratie, ils trouveront plein de politiciens pour les aider et, au final, ils auront le pouvoir pour y parvenir.

La pire dictature est la dictature des intellectuellement faibles : c'est une dictature quotidienne.

NOTES :
  1. Google.com est ainsi totalement censuré en France par Wanadoo (qui renvoie sur sa version expurgée : Google.fr)


Les Mutants sur la nouvelle loi anti-eugenisme

©Philippe Gouillou - 12 décembre 2003 - 13:16
arc20031207.htm#BlogID113
Extrait de la liste de diffusion de : Les Mutants / www.lesmutants.net > Révision des lois de bioéthique / 9, 10, 11 décembre, Assemblée nationale, France :

Bébés donneurs : la sélection est interdite, mais elle est autorisée...
Bienvenue au pays de Descartes !

Dans la même journée, les députés transforment les pratiques eugéniques visant à la sélection des personnes en crime contre l'espèce humaine, tout en autorisant la sélection des embryons afin de faire naître un enfant porteur de certaines caractéristiques bénéfiques. De deux choses l'une : les mots ont perdu leur sens ou les députés leur raison... Quoiqu'il en soit, les lois de bioéthique apparaissent de plus en plus pour ce qu'elles sont : une usine à gaz reflétant les contradictions de leurs auteurs successifs en même temps qu'une machine de guerre contre les libertés individuelles.
<SNIP>


Vocabulaire : Complicité

©Philippe Gouillou - 12 décembre 2003 - 01:33
arc20031207.htm#BlogID112

"Ce qui compte, c'est la complicité : soit il y a cette complicité, soit il ne se passe rien, mais c'est pas grave, pour nous tout ce qui compte c'est cette complicité" : un couple que j'interroge sur leurs expériences en club. 35 ans environ tous les deux, elle vraiment pas top, pas du tout sexy, mais tous les deux ont l'air assez intelligents, plus que la moyenne de la salle, ils ont un bon vocabulaire.

Visiblement, la complicité est un critère à la mode : une femme (très belle) avait remarqué qu'à chaque fois qu'elle rencontre quelqu'un de nouveau, l'homme lui dit quelque chose comme : "Avec toi ça a été unique, tu es unique, il y a entre nous une complicité qu'il faut conserver", tous lui ont dit ça. Je raconte cette anecdote au premier couple. Ils sont choqués : ça jette un froid.

Ce soir est une soirée mixte, ça veut dire que même les hommes seuls sont admis, pas seulement les couples. Alors, au comptoir, sur la piste, partout dans les salles, plein d'hommes seuls qui cherchent à ne plus l'être, parmi deux fois moins de couples. C'est "la soirée des chacals" me dit une femme. Sinon il y a les soirées couples et les soirées trio. La diférence entre les soirées mixtes et trio est assez subtile, une histoire d'accès ou non à l'étage, d'après ce que j'ai compris. Sur la piste, la complicité semble battre son plein : une lesbienne d'entre deux âge cherche à déshabiller toutes les femmes, condescent parfois à s'intéresser à quelques hommes, s'ils sont accompagnés, beaucoup d'hommes en chasse, dont un, trapu et lourdaud qui a flashé sur une jeune blonde plus grande que lui et qui essaie de s'en rapprocher. Qu'espère-t-il ?

Je continue : qu'est-ce qui fait cette complicité ? Ils n'ont vraiment pas aimé mon anecdote, ils veulent me le faire sentir. Alors, ils m'expliquent que cette complicité n'est possible qu'avec quelqu'un qui sait dans quel endroit il est, quelqu'un qui n'y cherche pas autre chose, qui ne se prend pas la tête, qui ne se pose pas de questions. Leur regard, à lui comme à elle, est supérieur. Bref, ils ne m'apprennent rien, ils cherchent juste à me signifier que la complicité ce n'est pas avec moi, j'ai encore gaffé, ça m'arrive souvent, je me "prends trop la tête" certainement : la complicité, c'est pas avec les intellos.

Nous décidons de partir, le leur disons : "Comment, vous partez déjà, mais ça ne fait que commencer, on va danser encore, etc. etc. Pourquoi partez-vous : il n'est qu'une heure !" Alors je reprends leur vocabulaire, leur explique que j'ai besoin de complicité pour prendre le moindre intérêt à une soiréee quelconque, toujours trop bruyante pour moi, et que là il n'y a vraiment pas. Leur regard devient mauvais, ils encaissent ma réponse comme une insulte.

La complicité, c'est essentiel. Il suffit juste de s'entendre sur les termes. La complicité, ce n'est plus quelque chose de magique qui peut, ou non, se passer entre quelques personnes, qui qu'elles soient, quoi qu'elles fassent. Ce n'est plus cet extra à une relation qui apparaît tout d'un coup, et qui permet de se comprendre à mi-mot, de se sentir soi, de se laisser aller, d'être bien, d'être heureux. Non, la complicité, c'est la qualité d'une personne : on ne parle plus de beauté, mais de complicité.

11 décembre 2003

Pourquoi encourager sa femme à être infidèle ?

©Philippe Gouillou - 11 décembre 2003 - 18:36
arc20031207.htm#BlogID111
  • Pour la sécurité :
      Pendant qu'elle est avec ses amants, la femme ne peut passer le temps nécessaire pour rechercher et découvrir les lacunes et autres incohérences de l'agenda de son mari. Et même si elle découvre quelque chose, si elle comprend, son propre agenda lui interdira d'être en position de force, elle ne pourra se permettre une mise à plat détaillée.

  • Pour la déculpabilisation :
      Le mari trompé n'a plus à culpabiliser de ses regards, trop insistants parfois, sur les jeunes filles belles et fraiches qui courent toutes les rues de presque toutes les villes du monde. Il peut rêver autant qu'il le souhaite : ça n'augmentera pas ses chances, mais ça lui offrira la sérénité.

  • Pour le temps disponible :
      Pendant le temps qu'elle courre avec ses amants, la femme n'est pas à la maison à attendre le mari, et celui-ci peut en profiter pour être, ailleurs. Ca ne marche cependant pas s'il se trouve chargé de la garde des enfants.

  • Pour la recherche d'alliés
      L'amant de la femme sera peut-etre quelqu'un de bien, prêt à s'occuper des enfants en cas de coup dur, ou plus simplement de l'aider dans de nombreux domaines. L'amant de la femme peut être un allié efficace pour le fitness du mari.

  • Pour s'en débarrasser :
      L'amour dure trois ans, écrivait Frédéric Beigbeder (Folio #3518), la troisième année : Vous sortez de plus en plus souvent. Ca vous donne une excuse pour ne plus baiser.
      Le mari qui ne supporte plus que sa femme le touche, ne serait-ce que par inadvertance, pourra espérer qu'elle trouvera ailleurs de quoi satisfaire sa libido. Ca ne marche pas tout le temps : souvent, la femme de retour de son amant va vouloir lancer une guerre du sperme : elle demandera des rapports sexuels a son mari. Le pire : elle se croira en train de se déculpabiliser.


Lutte anti-fasciste de la majorité silencieuse

©Philippe Gouillou - 11 décembre 2003 - 09:04
arc20031207.htm#BlogID110

Un inscrit de la liste Douance s'intéresse fortement à la psychologie évolutionniste, et forwarde régulièrement des articles très intéressants. Une fois de temps en temps, il accompagne ces articles de ses commentaires, souvent ironiques. Tout se passe très bien : il apporte des informations que souvent je n'ai pas vu passer, il référence totalement ses envois, et jamais ne cherche à faire passer ses commentaires pour de l'information en provenance de l'article. Bref, il utilise sa liberté d'expression, sur une liste censée respecter cette dernière, tout en apportant de la richesse factuelle à la liste. Bien sûr, je suis très souvent en désaccord avec son approche, mais il fait exactement ce que je souhaiterais que tous les autres fassent : apporter des informations et exprimer comment ils les perçoivent.

Hélas, cet inscrit n'a pas caché ses opinions politiques (militant FN). C'en est beaucoup trop : des voix s'élèvent sur la liste pour demander sa désinscription, ou du moins sa modération, on me reproche de ne rien faire ; beaucoup menacent de se désinscrire ; une "majorité silencieuse" s'engage dans la "lutte anti-fasciste" en "lançant un Appel" : "Manifestons contre la pollution insidieuse d'une liste de qualité !".
Finalement, j'apprends qu' "entretenir mon image de personnalité controversée doit m'amuser", très certainement le symptôme sans appel d'une perversion psychiatrique gravissime remplissant suffisamment les pages du DSM IV pour justifier mon envoi ad vitam au Goulag.

Suis-je le seul à trouver que le fascisme se trouve du coté de cette majorité silencieuse auto-proclamée qui cherche à s'imposer par le nombre pour faire taire ceux qui ne pensent pas comme elle ?


Qui parle d'islamophobie ? par Eric Conan (L'Express du 04/12/2003)

©Philippe Gouillou - 11 décembre 2003 - 08:23
arc20031207.htm#BlogID108

Qui parle d'islamophobie?
par Eric Conan
L'Express du 04/12/2003

Extrait :
A l'encontre de tous les principes républicains, le ministre de l'Intérieur annonce ainsi la nomination de "préfets musulmans" (et pourquoi pas de préfètes musulmanes?...) dans une administration qui exigeait jusqu'alors la neutralité de ses fonctionnaires, recrutés au mérite. Mais c'est aussi Fabienne Keller, maire de Strasbourg, qui demande aux responsables musulmans de lutter contre la délinquance dans les quartiers difficiles en invoquant leur "influence" sur les populations qu'ils côtoient. C'est la secrétaire médicale qui croit bien faire en rappelant une patiente au nom oriental pour annuler un rendez-vous à l'hôpital, car ce jour-là il n'y aura qu'un médecin homme. C'est cet homme d'affaires poursuivi en justice qui veut récuser une magistrate, supposée juive par son nom, parce que lui est de "confession musulmane". Ce sont ces associations féministes qui se mobilisent pour la parité et contre les offenses faites aux femmes célèbres, mais ne se sentent pas concernées par le sort de dizaines de milliers de femmes mariées de force, mutilées, répudiées, parce qu'elles "relèvent" d'une autre "culture". C'est l'employée de cantine scolaire qui dissuade un enfant de prendre du porc, alors qu'il en mange chez lui. Parce que, comme le ministre de l'Intérieur, qui considère aujourd'hui que "l'islam, cela se voit sur la figure", elle finit par être convaincue que la religion n'est pas un choix mais une affaire de faciès.

Le point positif, c'est qu'un news magazine français se mette enfin à avouer l'importance de ces risques prévus depuis des années ; le point négatif, c'est que cet article n'aurait probablement pas été publié s'il n'avait pas été critique envers un gouvernement de droite.

10 décembre 2003

Le gendarme le plus chanceux de France

©Philippe Gouillou - 10 décembre 2003 - 13:39
arc20031207.htm#BlogID107

J'ai rencontré très rapidement hier soir le gendarme le plus chanceux de France : le chef de la Brigade Motorisée de la Compagnie de Menton. Son rôle : surveiller la route, et notamment que personne ne dépasse ne serait-ce que de quelques pourcents la limitation à 70 km/h sur l'autoroute 2x3 voies à péage (A8 Escota, unique en France certainement). Tandis que ses collègues se retrouvent à devoir gérer la lie de la société, les voleurs de vieilles à main armée et tous ces autres escrocs de bas étage, lui n'a à fréquenter que des personnes ayant un niveau social suffisant (et aussi une honnêteté suffisante) pour posséder en leur nom une voiture capable de dépasser le 70 en descente sur l'autoroute 2x3 voies qui mène de Nice à l'Italie.

Bien sûr, voir quelqu'un qui se trouve du bon coté de la barrière, voir qu'il existe quelqu'un qui gagne aux évolutions de la société, quelqu'un qui peut exploser ses objectifs quantitatifs avec une telle facilité, met du baume au coeur à l'ancien commercial que je suis : je l'ai félicité pour sa bonne fortune.

Mais, au delà de l'anecdote, c'est un véritable problème qui se pose : il n'y a plus que les gens honnêtes pour permettre aux forces de l'ordre de remplir leur mission : avez-vous déjà essayé de rattrapper un clandestin qui n'a rien à son nom en France et qui commet crime sur délit ? Moi, non, mais je veux bien le croire quand on me dit que ce n'est pas facile. Pire, une fois attrappé (ce qui a coûté une fortune en temps et en matériel, voire pire), qu'en fait-on ? Il ne reste qu'à le faire vivre aux frais de la société en prison, après un procès coûteux où il aura bénéficié d'un avocat commis d'office, c'est-à-dire aux frais de la société. Heureusement qu'il existe encore des gens honnêtes, faciles à retrouver, solvables, qui peuvent suivre l'extraordinaire inflation des ammendes pour financer tout cela !

Je n'ai bien sûr aucune solution à proposer. Je me dis juste que ce raisonnement implique que de plus en plus de règlementations vont être créées, qu'elles auront pour objectif l'émission de plus en plus de nouvelles ammendes, et qu'elles seront exactement définies pour cibler le plus précisément possible les gens honnêtes solvables qui, sans ces nouvelles règlementations, n'auraient jamais rien eû à se reprocher.

"Mieux vivre, ça s'impose !"

©Philippe Gouillou - 10 décembre 2003 - 09:42
arc20031207.htm#BlogID106
Tout le long de la plage de la Salis (Cap d'Antibes), je retrouve de nombreux autocollants politiques d'une élection de 2002. Leur slogan : Mieux vivre, ça s'impose !
C'est extraordinairement bien trouvé. Le verbe imposer peut y être pris dans son sens fiscal, comme dans son sens de violence et de contraintes sans que le slogan perde sa puissance descriptive de ce qui fait la France : énormément d'impôts et de révolutions. Supprimer le "mieux" aurait encore augmenté sa validité.

08 décembre 2003

La pornographie et l'enfant dans un magazine en France

©Philippe Gouillou - 08 décembre 2003 - 19:27
arc20031207.htm#BlogID105

Je viens de voir dans une librairie (je suis actuellement en France) un magazine dont le titre était "Culture et Développement" ou quelque chose d'équivalent. Couverture : "La pornographie et l'enfant".

J'ai juste regardé le sommaire, le résumé de l'article affirmait que pour recréer des rapports sains, qui ne soient pas basés sur la "satisfaction immmédiate" (ou une autre expression équivalente), il faut "déconstruire la tyrannie du regard" (sic). Ca m'a suffit : j'ai poliment reposé le magazine.

Rappel : rien ne prouve que la pornographie en elle-même (i.e. : non accompagnée de rapports pédophiles) provoque un traumatisme chez les enfants qui y sont confrontés (à la télévision par exemple). Par contre, tout indique que la violence à la télévision a un impact extrêmement fort sur les enfants.

Or, de quoi sont faits les programmes pour enfants ? Pas de sexe ("il faut protéger les enfants"), mais de violence extrême.

Programmation du cerveau

©Philippe Gouillou - 08 décembre 2003 - 12:34
arc20031207.htm#BlogID104

Je me cogne très violemment. Dès que je suis remis du choc en lui-même, je me calme, pense à autre chose, et ne ressens pratiquement plus la douleur.

Que s'est-il passé ? Un choc physique a excité violemment les nerfs conducteurs, qui ont provoqué une succession de décharges signifiant "dégâts à tel endroit du corps" dans mon cerveau. L'impression ressentie est la douleur elle-même, mais elle n'est bien sûr, d'une certaine façon, qu'une illusion : c'est mon cerveau qui dit à ma conscience que j'ai mal. En détournant mon attention, je sors cette information du champs de la conscience, et n'ai donc plus mal, même si rien d'autre n'a changé (et notamment pas les séquelles du choc). Cette notion d'illusion est fascinante, et elle fascine en effet depuis des générations très éloignées : voir toutes les techniques de relaxation qui nous viennent du fond des âges, voir aussi les philosophies basées sur cette séparation nette entre le monde extérieur et ce que l'on en perçoit.

Imaginons que l'on ait programmé son ordinateur de bureau de sorte qu'à chaque défaillance logicielle ou matérielle, il affiche un message sur l'écran (pour autant qu'il le puisse). Alors, on peut considérer que l'écran est la conscience, et que le message est la douleur : la défaillance en elle-même se situe à un autre niveau. Et d'ailleurs, on peut programmer l'ordinateur de telle sorte qu'il n'affiche aucun message, ou cesse cet affichage : la défaillance existera toujours, mais la douleur sera éteinte. La technique de déconcentration qui m'a permis de limiter ma douleur peut être comparée à celle qu'utiliserait un ordinateur pour décider de lui-même que le message ne doit plus être affiché. En d'autres termes : l'ordinateur se serait re-programmé lui-même.

Un ordinateur de bureau (modèle de Von Neuman) se compose de deux parties très bien séparées : le matériel (hardware) d'un coté, et le logiciel (software)de l'autre. Une telle distinction permet de programmer très facilement un ordinateur : on connait son matériel. Le fonctionnement d'un logiciel n'est donc pas dépendant du moment où il est installé, et de fait le même logiciel peut souvent être porté d'un ordinateur à un grand nombre. Il y a cependant une limite : dès lors que les besoins augmentent, il faut changer le matériel (hardware). On pourrait très bien imaginer un ordinateur vivant, où le matériel serait impacté par le déroulement des logiciels : de nouvelles connexions serait créées, activées, renforcées, diminuées, détruites en temps réel. Dans ce cas, la programmation serait à la fois plus beaucoup plus complexe (il faudrait connaître l'état réel du matériel avant installation du logiciel) et beaucoup plus puissante.

Comme on s'en doute, d'après ce que l'on sait actuellement, le cerveau se compare plus facilement avec ce deuxième type d'ordinateurs qu'avec le premier. Cela implique que la programmation du cerveau est à la fois beaucoup plus complexe (on ne peut pas transférer directement un programme d'une personne à une autre) et beaucoup plus puissante (on peut modifier beaucoup plus de choses) que la simplissime programmation d'un ordinateur Von Neuman. Il offre de plus une caractéristique supplémentaire : l'ordinateur ne réagit qu'à l'électrivité, tandis que le cerveau est influençable par énormément de composés chimiques.

On peut chercher à déterminer quelles seront les limites de cette programmation du cerveau (le software peut-il modifier complètement le hardware ? L'inverse ? Toute modification software a-t-elle un impact sur le hardware ? etc.), et quel est le meilleur moyen de le programmer (hardware ou software) pour atteindre tel ou tel résultat (par exemple, l'aspirine à forte dose est généralement plus efficace et moins coûteuse (en terme d'efforts) que la concentration). Au niveau software comme au niveau hardware, on peut aussi chercher à déterminer quelles sont les techniques de programmation les plus efficaces, toujours en fonction de l'objectif (ce ne seront pas forcément les mêmes dans tous les cas). Certaines techniques devront être rejetées, parce que dangereuses ou inefficaces, tandis que d'autres domineront pendant un temps, avant d'être remplacées par encore mieux. Bien sûr, pendant le temps où une technique apparaîtra prometteuse, mais n'aura pas encore totalement fait ses preuves, les tensions pourront être vives entre ses défenseurs et ses opposants. Puis elle sera acceptée ou rejetée... et une autre nouvelle technique sera à évaluer.

Ce modèle sera développé plus tard. Pour l'instant, on peut s'arrêter à la remarque qu'il est normal qu'il y ait non seulement complémentarité mais aussi compétition entre ceux qui privilégieront une approche hardware et ceux qui préconiseront une approche software, et que cette compétition ne peut apporter que du positif.

Psychanalyse et calcul et bêtisier

©Philippe Gouillou - 08 décembre 2003 - 06:10
arc20031207.htm#BlogID103

Il y a deux ou trois semaines, j'ai croisé dans Tunis un important professeur de sociologie, avec qui j'avais eû une discussion très intéressante il y a quelques mois. Le regard amusé, il me dit : "J'ai pensé à toi l'autre jour : je lisais Winnicott où il explique que les bases du calcul chez les humains se trouvent dans les seins de la mère : ils permettent au bébé de distinguer le 2 du 1."

Je n'ai pas la référence du passage (je la demanderai), mais ai déjà de nombreux éléments pour m'interroger :
  • Quelles sont les capacités de calcul des enfants élevés au biberon (un seul téton) ?
  • Quid des capacités de calcul des animaux dont la mère a plus deux tétons ? Ont-ils des capacités de calculs surmultipliées ?
Impossible d'ouvrir un livre de psychanalyse sans trouver de quoi remplir un bêtisier.

07 décembre 2003

Le GSM inventé par les hommes pour les femmes adultères ?

©Philippe Gouillou - 07 décembre 2003 - 17:10
arc20031207.htm#BlogID102

Elle me dit : Le GSM a été inventé par les hommes pour les hommes, mais les femmes se le sont tout de suite approprié pour gérer leurs amants. Remarque judicieuse. Je lui rappelle bien sûr que plus il y a de femmes adultères, plus les hommes sont contents : ce ne sont pas les hommes qui sont contre l'adultère en général (sauf bien sûr de leur propre femme), mais les femmes elles-mêmes, qui ont trop peur qu'une autre leur pique leur mari. Mais je suis d'accord avec elle que le GSM a très probablement augmenté le nombre d'adultères (existe-t-il des chiffres fiables ?).

Techniquement, on dira que les technologies de téléphonie mobile (GSM et autres) ont constitué une avancée extraordinaire dans la tendance générale à limiter l'impact de la distance : il autorise le temps réel dans la prise de rendez-vous. Tout comme beaucoup d'autres technologies, cette réduction de l'importance de l'espace a augmenté la pression sur le temps. La publicité de Renault Et si le vrai luxe, c'était l'espace ? est totalement dépassée : tout ce qui manque aujourd'hui, c'est le temps [1]. Le GSM aura donc aidé à l'adultère en accélérant les rencontres.

Mais plus fondamentalement, le GSM a eû une autre influence essentielle : celle d'élargir le champs de la compétition sexuelle. Voiture plus hôtel plus GSM : la seule contrainte qui peut empêcher l'adultère est le manque de temps ; le fait d'habiter Ventimiglia ou Cannes n'a plus beaucoup d'importance, se retrouver au milieu (Nice) est facile. Grâce au GSM, a femme comme l'homme pourront choisir des amants sur un rayon beaucoup plus large, auront un plus grand choix, et mettront donc plus de gens en concurrence. Il s'agit là d'un autre impact que celui de la simple augmentation du nombre d'amants, il s'agit de la possibilité de chasser sur d'autres terres. La femme très belle pourra non seulement multiplier ses amants, mais aussi mieux les choisir, c'est-à-dire les choisir mieux. Et il en est de même pour l'homme. Or, que se passe-t-il quand plus de produits sont offerts au choix ? Réponse : certains produits qui ne survivaient que grâce à la pénurie disparaissent. La vie sera de plus en plus difficile pour ceux qui sont nés perdants à la loterie génétique.

NOTES :
  1. Envie de solitude ? Prenez un avion et allez passer une semaine en Afrique. Ce n'est pas le coût qui peut vous en empêcher : il coûte moins cher de passer une semaine à Djerba (Tunisie) que de rester à Paris, avion compris. Que vous manque-t-il alors ? Le temps.