En imposant qui a un accès privilégié aux ressources et qui doit payer, qui doit être protégé par la toute-puissance de l'Etat et qui est, de naissance, coupable, c'est le Fitness (chances de transmettre ses gènes aux générations futures) que les anti-racistes cherchent à contrôler. Il ne s'agit (pour l'instant ?) que d'un contrôle indirect : ils n'interdisent pas (encore ?) aux non bénéficiaires d'avoir suffisamment de ressources pour avoir des enfants (les Allocations Familiales interviennent à ce niveau).
Cette liberté ne durera cependant certainement pas : comme je l'ai indiqué plusieurs fois sur ce blog [1], un jour ou l'autre les anti-racistes voudront avoir un contrôle direct de la vie sexuelle de chacun, décider qui est autorisé à transmettre ses gènes et qui ne l'est pas. Et pour cela, il est très probable qu'ils chercheront à imposer quels critères a le droit d'utiliser quelqu'un dans sa vie privée (voir "Races, Racisme et Evopsy" sur Evoweb).
Mais même si je ne crois pas qu'une méthode aussi directe finisse par être imposée (je crois plus au développement de ce qui existe déjà : la propagande à haut volume sur le "métissage" et la culpabilité des "Blancs"), cette histoire m'a rappelée une chose : quand j'avais écrit "PC et Discrimination "Positive"" en janvier 2001 (il y a moins de 8 ans) tout le monde me disait que j'exagérais, que jamais ça n'arriverait en France, etc.
- Monsieur François Perrin, consentez-vous à prendre pour épouse Mademoiselle Fatoumata Bonobo ?
- Non.
- Que dites-vous ? !
- Je dis non !
- Voyons… réfléchissez : vous ne pouvez pas dire non maintenant ! On n’interrompt pas un mariage civil sans raison sérieuse. Vous faites perdre un temps précieux à un officier d’état civil. Vous bafouez les valeurs de la République ! C’est extrêmement grave !
- Mais je ne suis pas volontaire pour être ici ! Des officiers de la B.A.R. (Brigade Anti-Raciste) sont venus me chercher à mon domicile et m’ont emmené jusqu’ici sous escorte ! Voyez : ils sont à la porte et me surveillent !
- Certes. Mais si vous aviez fait preuve de bonne volonté, nous n’en serions jamais arrivés là.
- Mais je ne veux pas me marier !
- Attendez, je reprends votre dossier… Voyons… Vous dites ne pas vouloir vous marier, mais vous êtes inscrit dans une agence matrimoniale !
- Je me suis inscrit voici sept mois. Maintenant, j’ai changé d’avis.
- Eh bien, peut-on savoir les raisons de ce revirement ?
- Euh, disons que le courant n’est pas passé avec Fatoumata… J’ai quand même le droit de choisir mon épouse !
- Certes, c’est un droit légitime. Pendant les siècles où régnait l’obscurantisme religieux, les mariages forcés étaient monnaie courante. Heureusement, la République a mis fin à ces pratiques rétrogrades. C’est un réel progrès pour l’Humanité.
- Alors je ne vois pas où est le problème ! Je ne veux pas me marier avec Fatoumata !
- Ce n’est pas si simple, car mademoiselle Bonobo, elle aussi, a des droits. Elle a répondu positivement à votre demande. Vous devez donc présenter des arguments valables pour rejeter sa candidature.
Si je reprends votre dossier, je vois qu’elle correspond en tout point aux critères que vous aviez précisés dans votre annonce : personne affectueuse, aimant la lecture, la nature et les enfants. Vous avez le bon profil, mademoiselle Bonobo ?
- Oh oui, monsieur le maiwe. J’appwends à liwe dans une classe de soutien et j’aime ça ! Et la natuwe, je connais bien : j’ai vécu dedans depuis ma naissance ! Et tous les hommes de mon village disent que je suis affectueuse ! Et j’adowe les enfants : j’en ai cinq !
- Vous voyez, monsieur Perrin. Tous les critères de l’annonce sont satisfaits !
- Ils ne sont pas complets. J’avais été plus précis dans ma description.
- Stop ! Je vous interromps avant que vous ne commettiez l’irréparable en prononçant l’indicible ! La loi initiée par Jean-Louis Branloo, ministre de la Collusion sociale, est claire : dans le but de lutter contre les discriminations, il est interdit de faire mention de l’âge, du sexe, de la nationalité et bien évidemment de l’origine ethnique. Tout détail concernant la morphologie corporelle ou la santé est également proscrit.
- Oui, bien sûr. Mais je conserve quand même ma liberté de choix !
- Certes. Cependant, je dois vous rappeler qu’une autre loi, dite de lutte contre l’exclusion, autorise toute personne subissant une pratique discriminatoire dans les domaines de l’emploi, du logement ou des loisirs, à porter plainte auprès du Procureur de la République. C’est alors à l’accusé d’apporter la preuve qu’il avait de sérieuses raisons d’opposer un refus au plaignant. Un amendement récent a élargi le domaine d’application de la loi au cas du mariage.
Mademoiselle Bonobo a déposé une plainte contre vous. Vous devez exposer les raisons qui motivent votre refus.
- …
- Le mandat de maire me donne également le pouvoir d’un officier de police judiciaire. Si vous refusez de parler, je demanderai aux deux représentants de la B.A.R. ici présents de vous interpeller. Je vous somme de répondre !
- Je ne la trouve pas à mon goût.
- Quoi ? ! Vous n’aimez pas les traits de son visage, ni sa couleur de peau ? Faites attention à votre réponse. Tout ce que vous direz sera retenu contre vous.
- Non, non. Je n’ai rien contre son visage ou sa couleur de peau.
- Vous n’êtes pas rebuté par son physique, j’espère ?
- Euh, non.
- Alors, quoi ? Répondez !
- Eh bien, disons que c’est d’un point de vue intellectuel… Oui, c’est ça : ce n’est pas physique, c’est intellectuel !
- Vous la trouvez intellectuellement inférieure ? Vous estimez cette pauvre femme issue d’un milieu défavorisé indigne de vous parce qu’elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école pendant son enfance ?
- Non, non ! Ce n’est pas ce que je veux dire ! C’est sa personnalité qui ne me convient pas. Euh, nous n’avons pas les mêmes goûts, voilà ! Les goûts et les couleurs, ça ne se discutent pas !
- Ah, ah… Ca y est, vous avouez : c’est une question de couleur !
- Ce n’est pas ce que j’ai dit ! Vous déformez mes propos !
- Maintenant, écoutez-moi bien. La République a été patiente avec vous, mais il y a des limites.
Si vous croyez que nous plaisantons, je vais vous raconter une histoire édifiante. La semaine dernière, un homme s’est trouvé dans le même cas que vous. Une agence matrimoniale lui avait déniché le conjoint idéal : un jeune artiste, tendre et attentionné, plein d’humour, séropositif. Le suspect ne voulait pas se marier avec ce jeune esthète, invoquant tout comme vous des prétextes fallacieux. Nous l’avons interrogé, démocratiquement, et il a fini par avouer les raisons de son refus : il ne voulait pas épouser un homme, qui plus est séropositif ! L’affaire a été vite réglée : dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, il a été condamné pour homophobie à deux ans de prison ferme et cinq ans de mise à l’épreuve avec port d’un bracelet électronique et privations de droits civiques.
Dans votre cas, s’agissant de racisme, la loi du député Pierre Leffourbe doublera la peine. Vous savez, ça ne m’amuse pas de faire condamner les gens. Dans la société évoluée qui est la nôtre, je préfère la persuasion à la répression…
Mais je vois votre témoin commis d’office qui demande la parole. Allez-y, monsieur, nous vous écoutons.
- Merci monsieur le maire. En tant que témoin, je voudrais apporter mon témoignage, ce qui est bien naturel. Je suis marié depuis cinq ans avec une femme d’origine africaine - je sais, je n’ai pas le droit de citer son origine, mais c’est pour la bonne cause. Tout se passe bien. Nous sommes heureux ensemble. Nous sommes comme tous les autres couples : il n’y a pas de différence.
- Ah, vous voyez ! Toutes les femmes sont égales ! Epouser celle-ci ou une autre, quelle est la différence ?
- Mais je n’ai pas envie de me marier avec elle !
- Vous êtes puéril ! Un vrai gamin ! Je n’ai pas envie, je n’ai pas envie…
Avec des raisonnements pareils, ni la Turquie, ni le Maroc, ni la Côte d’Ivoire n’auraient jamais pu adhérer à l’Union européenne. Le “non” l’aurait emporté contre le sens de l’Histoire. Heureusement que tous les citoyens ne sont pas comme vous ! Heureusement qu’ils réfléchissent en termes de critères objectifs d’admissibilité et sans préjugés raciaux. Et surtout, heureusement que nous sommes là, nous les élus, pour leur montrer la voie.
Votre demande est donc irrecevable. François Perrin et Fatoumata Bonobo, je vous déclare unis devant la République.
Monsieur Bonobo, puisque tel est désormais votre nom, je vous laisse ma carte. J’exerce en effet la profession d’avocat. Le divorce à l’amiable est un grand progrès de notre société : autant en profiter ! Madame Bonobo m’a déjà parlé de votre penchant pédophile et elle souhaite mettre ses enfants à l’abri de la menace que vous représentez. Attendu que vous êtes le fautif, attendu que votre attitude résulte de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, vous vous en sortirez avec une pension alimentaire égale aux trois quarts de vos revenus, la résidence principale restant évidemment à votre future ex-épouse et vos charmants bambins.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
- …
- Ingrat ! Vous pourriez au moins remercier la République pour les bienfaits qu’elle vous accorde. Affaire suivante ! Euh… je veux dire… mariage suivant !
Pitch
Commentaire Nº17 - 10/11/2008 - 12:01 à "Lettre à la Halde" sur François Desouche